Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
C'est terriblement dangereux de remonter à la surface, surtout si peu de temps après le début de la guerre. Mais je prends le risque. Et puis, nous ne sommes qu'à quelques pas de la descente menant au fond de la Blessure, ainsi nous serions prêts à y détaler en cas de ... Contre-temps. Devant moi sont alignées une petite sélection de plantes peu rares. Il y a un bouquet déjà séché et inutilisable - mais reconnaissable - de bourse-à-pasteur, des tiges d'ail sauvage, et d'autres plantes. Inutilisables, j'en ai bien peur, ou bien inefficaces. Cela se saurait si je constituais des réserves.
Appledore est à mes côtés. Mon ... Apprenti. À qui je suis censée apprendre le métier de guérisseur. Censée, car je crains ne pas avoir la fibre de professeur. Je n'explique pas forcément très bien, ou ne l'attend généralement pas trop. Je soupire fréquemment. « À quoi sert celle-là ? Qu'est-ce que c'est ? Son nom ? Le lieu où l'on les trouve ? À quoi sert et ressemble la camomille ? » Sont les questions qui reviennent souvent. J'y vais un peu vite des fois. Et j'ai tendance à peu privilégier les transitions. Je passe aussi vite de la fertilité d'un marais aux gestes à faire en cas d'hémorragie.
Aujourd'hui, cependant, je vais essayer d'y aller doucement. Plus jamais qu'en ce moment, nous allons avoir besoin de guérisseur. De plus, il faudra bientôt que je fasse part à Appledore de mon ... Plan. Celui dont j'étais censée parler à Skull mais dont je n'ai pas eu le temps. Je n'ose pas tellement, ça m'embrouille les idées. « Bien. Il est temps de passer aux choses sérieuses, de voir de quoi Appledore est capable. Aujourd'hui, ce n'est pas moi qui vais te poser les questions. Tu vas me dire tout ce que tu sais sur les plantes. Qu'on soit clairs. »
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Dim 8 Fév - 15:55
Jauges: Force: 16 Agilité: 17 Endurance: 14
Rake Maâr a proposé un entraînement à Appledore pour la première fois depuis la prise des Sekmet par la Horde. Le mâle n'a pas pu accepter, il rêvait depuis tellement de temps de cet entraînement. Mais maintenant plus rien ne sera jamais pareil, toutes ces plantes qui ont du disparaître, toutes celles qui sont à deux poils de l'extinction ... Cela ne reviendra jamais comme avant.
« Bien. Aujourd'hui, ce n'est pas moi qui vais te poser les questions. Tu vas me dire tout ce que tu sais sur les plantes. Qu'on soit clairs. »
Un entraînement de guérisseur ... Enfin ... Depuis le temps qu'Appledore attendait ça ! Pour le moment, il ne faisait qu'entraînements physique sur entraînement physiques ... Ce n'était pas ce qu'il aimait. Lui il voulait aider et soigner les autres. Cette journée va être la plus belle depuis bien longtemps.
« Je ... euh ... si tu veux ... On commence par quoi ... où ? »
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Mar 10 Fév - 4:41
Pour moi, cet apprentissage est plus une corvée entremêlée d'une épreuve. Pour Appledore, il s'agit plus d'une ... Aubaine. Oui, c'est cela. Il attend ce moment depuis longtemps, enfin je pense. Lui qui attendait tant notre premier entraînement physique, je devrais me trouver ravie de le voir enfin s’intéresser à sa vocation ! Mais je ne trouve pas le moment très propice. Pour moi, du moins. Je ne vais pas faillir à ma tâche ... Pas maintenant.
« Je ... euh ... si tu veux ... On commence par quoi ... où ? » Par habitude, son manque de finesse naturelle m'aurait arraché un beau sourire, voir même une petite taquinerie. Seulement là, je n'ai pas la tête à cela. Je m'abstiens donc. « Justement. Comme tu le désires ... Enfin, tu connais déjà quelques bases ? Ou dois-je repartir de zéro ? »
Je sens moi-même une sévérité dans ma propre voix. C'est pourquoi j'essaie de la tourner en une phrase qui n'a pas de but méchant. Je ne veux pas l'effrayer, mais les temps actuels me froissent, me frustrent. Je ne veux pas être dure avec lui ...
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Mar 10 Fév - 13:03
« Justement. Comme tu le désires ... Enfin, tu connais déjà quelques bases ? Ou dois-je repartir de zéro ? »
Elles est énervée, le loup le sait. Il espère que ce n'est pas à cause de lui et ce doute bien que ce n'est pas sa faute, puisqu'elle est comme ça depuis l'aube. Or Appledore est aussi maladroit et associable que d'habitude, il n'a donc rien à se reprocher. De toute façon il n'en a rien à faire de l'humeur du jour de ses congénères. Il veut simplement apprendre. Et puis leurs humeurs sera différente demain ... Attendons qu'un nouveau jour arrive et cela lui passera.
« J'ai retenu le peu que tu m'as appris jusqu'alors, mais maintenant tout a changé alors ... Je ne sais pas trop comment faire ... »
Maladresse "le peu que tu m'as appris". Il ne voulait pas descendre sa mentor, il n'est simplement pas très doué de sa langue. Et heureusement pour lui que marcher est naturel et qu'il ne faut pas faire des cours théoriques et pratiques, imaginez la catastrophe.
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Dim 15 Fév - 15:23
« J'ai retenu le peu que tu m'as appris jusqu'alors, mais maintenant tout a changé alors ... Je ne sais pas trop comment faire ... » Je vois qu'Appledore est aussi embrouillé, lassé que moi. Je soupire. Les temps ne sont sûrement pas à la concentration, mais nous avons cruellement besoin de se mettre au clair. J'abandonne l'idée de savoir ce qu'il lui est resté, je vais repartir de zéro. « Bon. Comme je ne sais pas par quoi commencer, on va apprendre ce que j'ai là. »
Ma voix s'est plutôt radoucie. Je ne veux pas de prise de tête. Je lui indique du bout de la patte la bourse-à-pasteur, cette longue tige surmontées d'un bouquet de petites fleurs blanches. « Là, c'est de la bourse-à-pasteur. Ça sert à désinfecter les plaies qui saignent. Il ne faut pas la confondre avec la millefeuille - ou aussi appelée achillée. » Je regarde à droite puis à gauche. Je me rapproche de lui et colle mon museau à son oreille. Il me faut lui parler de mon plan.
« Écoute, j'ai une idée en tête. Je prends à garde à masquer ma bouche. Je refuse que des espions entendent cela. Tu sais que le guérisseur Esobek, Reaven, est dans la prison. Eh bien. Le pillage, c'est à la mode, en ce moment, n'est-ce pas ? Un petit pillage de remèdes, ça t'intéresse ? » Il est vrai que ce serait dangereux de faire tout le chemin jusqu'aux terres Esobeks. Mais nous avons cruellement besoin de ces remèdes, vu la rareté de ces derniers.
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Mar 17 Fév - 19:52
« Bon. Comme je ne sais pas par quoi commencer, on va apprendre ce que j'ai là. »
Ce n'est pas une si mauvaise idée que ça au final. Quand on y regarde de plus près, Appledore est très largement en retard sur son apprentissage de guérisseur, alors au point où il en est, le prolonger de quelques mois de plus ... Cela ne lui fait ni chaud ni froid. Et au moins il se dit qu'il aura une maîtrise parfaite des plantes des environs et sera vraiment utile aux siens. Le visage de Rake Maâr se radoucit et elle montre du bout de la patte une plante avec une fine tige surmontée d'une sorte de bouquet de petites fleurs blanches. Sur sa tige se trouvent d'autres "tiges" où fleurissent d'autres plantes au bout. Mais pour le moment, elles ont simplement la forme de petits cœurs verts. Heureusement que l'entraînement recommence à zéro, car le jeune loup a totalement oublié le nom et l'utilité de la plante en question.
« Là, c'est de la bourse-à-pasteur. Ça sert à désinfecter les plaies qui saignent. Il ne faut pas la confondre avec la millefeuille - ou aussi appelée achillée. »
La millefeuille ... Oui, Appledore s'en souvient. Les deux plantes se ressemblent beaucoup mais le sorte de bouquet de la bourse-à-pasteur est plus "espacé", plus aéré. Appledore s'en souvient. Et cela suffit à le rendre heureux.
Soudain sa mentor semble anxieuse, elle regarde à droite puis à gauche puis s'approche doucement de l'oreille de son apprenti. Et lui susurre ces quelques mots.
« Écoute, j'ai une idée en tête. Tu sais que le guérisseur Esobek, Reaven, est dans la prison. Eh bien. Le pillage, c'est à la mode, en ce moment, n'est-ce pas ? Un petit pillage de remèdes, ça t'intéresse ? »
L'apprenti se fige. Il n'aurait jamais pensé un jour à piller les Esobek. Mais au final, c'est un bonne idée. Il est vrai que nous manquons cruellement de remèdes. Jusqu'à la prise des Sekmet, Rake' n'avait pas de tanière. Maintenant que c'est le cas, profitons en et cherchons des plantes. Il acquiesce.
« D'accord. Nous en profiterons pour prendre du gibier, nous en avons aussi besoin. »
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Mer 18 Fév - 19:35
« D'accord. Nous en profiterons pour prendre du gibier, nous en avons aussi besoin. » Il a compris. Je retire mon museau, plante mon regard dans le sien et hoche la tête furtivement. Je fais mine de soupirer. « Bon, eh bien. »
L'après-midi continue donc ainsi. Nous faisons tout deux comme si cette discussion n'avait jamais eue lieu. Je suis persuadée qu'un espion peut être caché là, avec tous les incidents diplomatiques du moment. Je ferme un instant les yeux, tentant de faire le point. Je sens une migraine me prendre, ce n'est pas le moment. Je n'ai même pas appris plus de deux plantes ! Non non. Je me ressaisis. « Ça, c'est l'ail sauvage. Tu te souviens à quoi ça sert ? »
| Désolée pour cette réponse nulle. o/ |
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Jeu 19 Fév - 12:08
« Bon, eh bien. »
S'ensuit une longue après midi d'entraînement et de recherche de plantes. Tous deux s'en tiennent au strict minimum, ne faisant aucun allusion à leur "plan secret". Ici, ils doivent se méfier de tout, même de leurs propres ombres. Mais à force, ils apprennent à se méfier de tout et cela fait parti de leur quotidien. C'est la misérable vie qu'ils mènent dans ces contrées hostiles d'Angels Fall First.
« Ça, c'est l'ail sauvage. Tu te souviens à quoi ça sert ? »
La louve tire le jeune mâle de ses pensées. Il met quelques secondes pour se concentrer sur la plante. Elle ressemble au millefeuille mais ses plantes sont plus fines et plus "carrées". Le mâle sait que cette a deux utilités. Il se souvient parfaitement de la première, qui est d'éviter les infections mais ne se souvient vraiment pas de l'autre. Il essaye de former des mots en recitant l'alphabet dans sa tête. Au bout d'un moment, il arrive à former le mot "puri" et se souvient soudainement du reste. Purifie l'estomac.
« L'ail sauvage est utilisée pour purifier l'estomac et éviter les infections. »
Il aura mi un moment pour répondre à sa mentor, mais au moins il s'en souvient. Devant la mine blafarde de celle-ci, il vient soudainement à s'inquiéter pour elle mais ne veut la rendre mal à l'aise.
« Nous avons assez travaillé pour aujourd'hui ... On peut rentrer ? »
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Sam 21 Fév - 19:42
« L'ail sauvage est utilisée pour purifier l'estomac et éviter les infections. » Il aura mit du temps. Mais il l'a dit. Il s'en souvient. Cela m'envoie une petite bouffée de fierté. Cela me réconforte. Je sens son regard brûlant sur moi. Quoi ? « Nous avons assez travaillé pour aujourd'hui ... On peut rentrer ? »
Eh bien, on dirait qu'il n'est pas mon apprenti pour rien. Il a dit tout haut ce que je pensais tout bas ! Je prends tout de même un certain temps pour lui répondre. C'est vrai, de quoi j'aurais l'air si je lui disais que j'avais la flemme de m'entraîner avec lui ? « Oui ... Mais n'oublie pas, d'accord ? »
Je m'approche de lui. Je me rends compte que cet entraînement est plus une excuse pour lui parler de mon plan, mais je passe outre. « On trouve un ou deux Hordiens pour nous accompagner, et on se retrouve ici. » Il serait mieux de le faire en pleine nuit. Pas ce soir, j'imagine. Je lui laisse un dernier regard complice. Je balaie les plantes périmées d'un large coup de patte et me dirige déjà vers l'éboulement qui conduit au fond de la Blessure.