Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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  ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞

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Dim 1 Fév - 19:04

















 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞


RP PRIVE - SAGEETH
F:7 | A:10 | E:6


"Nous devons partir, Triskélion. Je vais chercher ta sœur, on se retrouve à l'orée des bois."
"Mais ... Maman"
"Non Triskélion, nous n'avons plus le temps, fais ce que je te dis !"

La voix urgente de ma mère est à peine plus haut qu'un souffle, comme si elle avait peur qu'on ne l'entende. Mais c'est ridicule, de quoi pourrait-elle se méfier ? Après tout, je n'ai pas vraiment le temps de me poser plus de questions. Elle est déjà partie, ne me laissant pas d'autres choix que celui de lui obéir. Soit, qu'il en soit ainsi. Mais j'espère avoir droit à des explications.


Plongé dans la nostalgie et le chagrin, je regarde mes pattes soulever la neige à chacun de mes pas. C'est drôle comme la vie ressemble à ces petits cristaux de glace finalement ... Elle est tout aussi froide et éphémère. Aussi, certains flocons de neige mettent plus de temps que d'autres à fondre ... Mon coeur se resserre à cette pensée, c'est comme si j'avais un énorme poids sur les épaules, que je transportais depuis maintenant un an.

"Maman, qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi on doit partir ?"
"Cesse de poser des questions Triskélion, et fais-moi confiance pour une fois !"
"Mais j'ai confiance en toi ! Seulement, je ne comprends pas ce qui se passe ... ?"
"Nous n'avons pas le temps pour les explications pour le moment. Arrête de bouder et lève toi !"
"Non, je ne bougerai pas d'ici avant que tu nous dises ce qui se passe !"
"Tu es vraiment bourru toi, aussi têtu que ton père tiens !"
"Non, il a raison maman. On a le droit de savoir ce que nous fuyons, et pourquoi il est si urgent de quitter les nôtres."
"Très bien ... Hooligan veut vous tuer."
"Pourquoi notre alpha voudrait nous tuer ?"
"Parce que vous êtes nés ..."

Un froid est jeté, un ange passe. Tauriel et moi nous regardons, sentant la peur et l'incompréhension l'un de l'autre. Hooligan est dangereux, nous le savons tous les trois. Donc s'il veut notre peau, le temps nous est effectivement compté. On doit partir et au plus vite, le reste des explications devra attendre. Et en silence, nous nous éloignons dans la sombre forêt en face de nous.


Un frisson me parcourt lorsqu'un brin d'air frais passe sous ma fourrure, caressant ma peau non protégée. Mon sang se glace, mes pattes me font mal. Je suis faible, je l'ai toujours été. C'est à cause de cette faiblesse que j'ai tout perdu, d'ailleurs. Je ne suis rien, sauf un microbe qui détruit tout ce à quoi il aspire. Tout ce qu'il touche. Je suis maudit, on ne peut pas m'aimer, il ne faut pas m'aimer. Il faut me fuir comme la peste. Mon destin est d'être seul. Et ce même si je n'ai jamais su me protéger, et encore moins protéger les miens ...

"Triskélion !"

Une douleur remonte le long de ma patte arrière gauche, m'arrachant un profond gémissement de douleur. Je tombe sur le sol, ayant déjà perdu l'équilibre. Je me débats, mais rien n'y fait.

"Hooligan, laisse-le partir, je t'en prie !"

Un rire malsain fait échos dans mes oreilles déjà battantes par la douleur. Ma vision devient rouge au fur et à mesure que celui que je considérais jusque là comme mon meneur, mon chef, mon alpha, m'arrache la peau, et broie mon os dans sa mâchoire d'acier.

"Tes enfants ne méritent pas de vivre, Rusgeth, ils sont impurs ! Ils font mon déshonneur, et celui de toute la meute !"

Je ne comprends pas ces mots, mais ma mère, elle, semble le faire. Pourquoi serions-nous impurs ? Notre père est Enzo, un lieutenant de la meute ! Plus j'en apprends, et moins je comprends la situation. Il y a tant d'ombres qui se créent dans mon esprit, et j'imagine qu'il en va de même pour Tauriel. La douleur me fait crier une nouvelle fois, mais ma mère ne bouge pas. Pourquoi elle ne m'aide pas ? Et où est Tauriel ? J'ai peur, si peur.

Et puis, soudain, je rouvre les yeux que je ne me souviens pas avoir fermés. Le pois sur ma patte s'en va, Hooligan lâche sa prise. Bouche-bée, je regarde ma sœur se relever en urgence, elle qui vient de sauter sur le mâle dominant. Elle ne lui a pas infligé de gros dégâts, même pas du tout, mais c'est un peu normal pour une louve de 8 mois à peine. Mais cette pression a suffi à le déséquilibrer momentanément, et le faire lâcher mon membre endoloris.

"Courez !"

Je n'attends pas mon reste, aussitôt cette commande donnée je me lève et pars à toute allure, en boitant.


J'arrive près d'un cours d'eau, aussi sombre que la noirceur des ténèbres. Je n'ai rien mangé depuis longtemps, mon ventre me fait mal. Mais je n'ai pas le moral pour chasser en cette saison, ni les moyens. Je serai sans doute bientôt en famine. Mais au point où j'en suis, il n'y a plus de grande différence .... Ma situation ne pourrait pas être pire.

C'est en tout cas ce que je pense ......




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Dim 8 Fév - 17:09
















 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞


Privé feat. Triskélion
F:90 | A:55 | E:57


Tu avais eu envie d'air frais un moment, un besoin irrépressible de t'enfuir, et d'échapper à tes responsabilités un instant. Trop de choses te tourmentaient en ce moment. Tu avais d'abord eu un nouveau grade à porter, non pas que l'idée te déplaise -bien au contraire-, mais tu avais pris tes nouvelles fonctions au beau milieu d'une crise. Et maintenant, tu te retrouvais à devoir gérer ce conflit contre les Hordiens que tu méprisais plus que tout, tout en essayant de prouver ta valeur à tous les mécontents de ta promotion. Alors comment essayer de présenter la gravité de la situation à des loups qui refusent obstinément de t'écouter ? Tu savais que tes congénères sous-estimaient grandement les sans-meute, à cause de leur infériorité numérique. Mais toi, tu voyais bien plus loin que cela, et tu savais au fond de toi que l'échéance approchait à grand pas.




"Tu es le réconfort dont j'ai toujours eu besoin dans ma vie, tu es ma paix, mon bonheur, et celle qui m'a redonné de l'espoir. Je te dois tout. Je t'aime, Pandore. Et à mes yeux, tu seras toujours la seule."




Et puis, il y avait Atom, qui s'était entichée d'un mâle, et qui attendait maintenant des petits. Tu savais quelque part que tu devais être content pour elle, qu'elle soit heureuse, et qu'elle ait trouvé une famille. Mais quelque part, tu étais déchiré. Jusque là, tu étais sa seule famille, et tu avais peur qu'elle finisse par t'oublier, vu que ces derniers temps vous aviez eu tendance à vous éloigner. Et puis, le père des louveteaux n'était nul autre que Isha, un hordien, qui plus est en concurrence avec toi, en quelque sorte. Tu méprisais ce loup au moins autant que tu l'appréciais, seulement, comme toujours, tu ne laissais passer dans ton coeur que le mauvais côté des choses. C'était un réflexe que tu avais acquis il y a bien longtemps. Tu avais peur d'être seul, à nouveau, même si jamais tu ne l'avouerais à quiconque. Mais c'était hélas ta plus grande peur, et tu n'y pouvais rien.

Quoi qu'il en soit, tu n'aimais pas l'amour, tu le méprisais. Tu n'aimais pas le ressentir, ni le voir. Ce sentiment faisait bien plus de mal que de bien, après tout. Ça aussi, tu l'avais vite appris, dans ta vie.





"Pourquoi me dis-tu de tels mots ?"
"Parce que je pense chacun d'eux. Veux-tu que je te les répète ? Des fois que ceux-ci rentrent mieux dans ta petite tête ?"
"Pandore, s'il te plait ...."
"Non, Colosse. Je ne t'aime pas. Je ne t'ai jamais aimé. Maintenant, va-t-en. Nous deux c'était amusant, mais je suis réellement amoureuse, maintenant, d'un autre. Un autre bien plus puissant que tu ne le seras jamais."
"Je t'en prie ... Tu ne peux pas me faire ça ! Dis-moi que ce n'est pas la vérité, Pandore. Dis-moi qu'il y a une raison à tout cela. Ce n'est pas réellement toi qui parle, ça ne peut pas être toi ..."
"Mon pauvre vieux, toujours si innocent ... Je n'ai jamais ressenti pour toi que de la pitié. Et rien de plus. Mais maintenant, si tu m'aimes vraiment, alors prouve-le moi, et laisse moi partir. Fais comme moi, et passe à autre chose."
"Non ..."
"Qu'est-ce que tu as marmonné, petit ?"
"J'ai dit NON !"
"Oh, alors comme ça tu te révoltes ? Et bien, il serait temps. Je commençais sérieusement à me demander si tu étais réellement un mâle. Mais saches que je n'ai pas besoin de ton avis. Tu es faible, et ton coeur te retient. Nous ne craignons rien de toi. Alors si tu ne veux pas de bobos, écarte-toi de mon chemin, et fais en sorte de ne jamais le recroiser."




Tu t'étais alors dirigé hors de ton territoire, hors de la porté de toute connaissance éventuelle, qu'elle soit amicale ou non (bien qu'il y ait plus de chance que ce soit le second cas). Tu avais besoin de sortir, de vagabonder, tel un électron libre. Tu étais après tout un solitaire, à l'origine, et certaines chose de notre nature ne peuvent être réprimées. Tu avais tant vécu, tant subi. En y repensant, tu avais énormément changé au cours de ta vie. C'est vrai, au début tu étais si bon ... Tu ne demandais qu'à aider ton prochain, tu avais le coeur vaillant et généreux ... Mais que t'était-il arrivé, pour que tu deviennes ce monstre si froid et agressif ?




"Tu te trompes sur un point, Pandore." Sageeth relève lentement la tête, ses yeux plus rouges que jamais, et un regard meurtrier ancré profondément en lui. "Je n'ai pas de coeur, je n'en ai plus. Tu viens de m'en arracher les dernières miettes. Atom avait raison à ton propos, tu ne vaux pas mieux que les pauvres chiens galeux qui ont lâchement assassiné mes parents. Je te haie même encore plus que ces pourritures, tant tu es pitoyable."
"Oh non, tu ne vas tout de même pas pleurer ?"
"Je te remercie, Pandore. Tu m'as ouvert les yeux, et prouvé que je ne peux avoir confiance qu'en moi-même en ces temps. Mais laisse-moi t'apprendre quelque chose à mon tour, Pandore."

Souriant d'une manière malsaine, le loup blessé s'avance vers la femelle, lui tournant autour, comme un prédateur avec sa proie. Et enfin, il s'arrête derrière elle, qui n'ose pas croiser son regard, avant de lui chuchoter quelques mots au creux de l'oreille.

"Le danger ne vient pas toujours d'où on s'attend."

Et enfin, il saute sur la louve, et le combat commence, si violent et sanglant qu'aucun mot ne peut le décrire.




Et bien tu avais fait des rencontres. Plusieurs rencontres. Et par dessus tout, tu avais souffert. Plus que ce qu'il devrait être autorisé pour un jeune loup comme toi. Le destin s'était acharné sur toi, et t'avait obligé à renoncer à l'espoir. Peu à peu, tu avais sombré dans l'obscurité, en te formant une carapace hermétique à tout semblant de bons sentiments, et tu avais fini par goûter au sang de l'innocent. Tu ne croyais plus en la bonté, en la générosité, parce que tout cela ne t'avait apporté que malheur perpétuel, et déceptions. Tu avais changé, pour devenir plus fort. Tu avais appris à passer de dominé à dominant, et à te faire respecter par la puissance et la destruction. Il ne restait plus qu'à espérer que ce ne soit pas temporaire, et que ce ne soit pas une question de temps, avant que tout ce que tu avais fondé, ne finisse par s'estomper ......





Sageeth se tient au dessus du cadavre de celle qui fut autrefois sa compagne. Il a mal, très mal. Mais ce n'est pas tant de la douleur physique qu'il ressent, plutôt de la douleur émotionnelle. Tout son monde s'écroule autour de lui, il est comme vidé. Vidé de tout sentiment. Son coeur a été piétiné, écrasé, arraché. Il n'en a plus. Il ne reste plus que ce froid en lui. Le sang coule dans sa gorge, et il l'avale. Et cela réveille en lui des pulsions primitives qu'il ne se connaissait pas. Il n'est plus qu'une bête, une machine à tuer. Il fera couler le sang maintenant, ce n'est plus le sien qui coulera.

"J'espère que tu brûles dans les flammes de l'enfer, à présent. Mais ne t'en fais pas, ton prétendant ne tardera pas à te rejoindre. Je vais laisser pourrir ton cadavre sur le sol, et lorsqu'il viendra, il aura droit au même traitement."





Oui, tu n'étais maintenant plus qu'une ombre lointaine, quelqu'un qui fait trembler les plus faibles, et qui se fait mépriser par les plus forts. Et ce temps de crise ne t'aidait pas à te sentir mieux, bien au contraire. Tu n'avais qu'une seule envie, celle de tout dévaster, d'aller provoquer les Hordiens directement sur leurs terres, quitte à y laisser ta vie. Tu étais à bout de nerfs, et c'est dans ces instants là que tu ne réfléchissais plus vraiment logiquement. Et pourtant, à travers toute cette noirceur qui t'entourait, tout ce néant qui t'envahissait, il restait pourtant une personne en qui tu croyais, et qui croyait en toi. Quelqu'un qui ne t'avait jamais abandonné, même dans tes pires moments.





"Tu avais raison Atom, j'aurais dû t'écouter."
"Sageeth ? Qu'est-ce que t'as encore foutu ? Et à qui est tout ce sang ?"
"J'ai toujours pensé que tu étais dur envers les autres, que tu devais t'assouplir un peu, et faire preuve d'un peu plus de tolérance. Mais au final, j'étais idiot, parce que tu étais la seule à voir le monde clairement comme il est réellement, tu étais celle qui était réaliste, et qui ne se faisait aucune illusion. Celle que j'aurais dû écouter dès le début."
"Qu'est-ce qui se passe ?"
"Il n'y a pas de place dans le monde pour la bonté ou la générosité, il n'y en a plus non plus dans mon coeur. La confiance est un privilège que l'on ne peut plus se permettre, plus personne ne mérite de vivre à mes yeux. Il n'y a que moi, et moi seul, face à cette épave. Il n'y aura plus personne maintenant."

Ces mots étant prononcés d'une voix rauque et lointaine, le Colosse Hurlant disparaît déjà dans l'horizon, sans même prêter le moindre regard à son amie.

"Tu ne seras jamais seul, Sageeth. Je serai toujours là pour toi."




Tu arrivais enfin au styx, où l'eau semblait aussi agitée que ton esprit tourmenté. Mais ta grande expérience de traqueur était soudain en alerte, et le combattant en toi se préparait déjà à un affrontement. Un loup non désiré rôdait ici, tu en étais sûr, et tu n'avais pas vraiment le moral à discuter bien sagement avec lui. Suivant alors tous tes sens, tu étais parti à la recherche de la personne qui osait briser ton moment de calme et de solitude, et c'est ainsi que ton regard de sang avait croisé deux petites orbes d'émeraude. Tu n'avais jamais vu de tels yeux, n'est-ce pas ? Excepté une seule et unique fois dans ta vie. Mais ça ne pouvait pas être la même personne, pas vrai ? Non, c'était totalement inconcevable, pour toi. Cette personne était morte et enterrée, depuis aussi longtemps que l'était Pandore. Mais qu'en savais-tu vraiment ? Et enfin, un profond sentiment d'angoisse t'avait submergé, rouvrant dans ton coeur de vieilles blessures.




© Code de Phoenix O'Connell sur Never-Utopia
Helya
Braise d'Hiver
Braise d'Hiver

Fiche de personnage
force:
 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞ Qkci105/100 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞ Qkci  (105/100)
agilité:
 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞ Qkci105/100 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞ Qkci  (105/100)
endurance:
 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞ Qkci105/100 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞ Qkci  (105/100)
Helya
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Ven 27 Fév - 15:24

[ des nouvelles ? si le sujet est terminé, merci de demander à l'archiver ]
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Mer 4 Mar - 15:05

Non il n'est pas terminé, et je ne l'oublie pas. Mais je prends mon temps à faire ce RP comme il est avec moi même (donc personne en attente), pour bien le développer. J'espère que ce n'est pas gênant ... ?
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Mer 25 Mar - 15:05
















 ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞


Privé feat. Sageeth
F:7 | A:10 | E:6


Je ne sais par quel miracle, nous avons échappé à la fureur de Hooligan, notre alpha. Ou plutôt, notre ancien alpha. Parce que maintenant, nous sommes des solitaires, aussi libres que l'air. Cela dit, en arrivant sur ce nouveau territoire dévasté, où les ténèbres semblent régner, nous savons tous trois ce à quoi nous avons renoncé : notre protection. Même si personne n'ose le dire à voix haute, nous ne sommes plus que trois, nous n'avons plus la protection de notre clan. Nous sommes seuls, seuls face à ces ténèbres envoûtants. Et chacun de nous se demande combien de temps nous pourrons survivre dans ces conditions plus que misérables.

- Maman ... Les loups ne sont pas faits pour rester solitaire ... Pourquoi nous sommes partis ?
- N'as-tu donc pas vu les crocs de Hooligan d'assez près, Triskélion ?
- Ne t'en prends pas à lui, il veut juste connaître la vérité maintenant. Tout comme moi. Tu nous le dois bien, maman !
- Tu nous l'a promis. Je veux savoir pourquoi nous avons été chassés comme des voleurs de notre propre meute, de notre famille ! Et aussi, pourquoi papa ne nous a pas suivis...
- Oh, mes enfants... Vous avez raison. Il est temps pour vous de savoir.

Le regard de ma mère devient soudainement humide, et elle se retourne, les yeux dans le vague. Elle semble prise d'une grande vague d'émotions, que je ne parviens toujours pas à déchiffrer. Mais j'ai besoin de savoir ce qui m'a poussé à changer de vie, et je sais que ma jumelle est dans le même cas. Et puis, j'entends Rusgeth soupirer, et au moment où elle commence son récit, mon coeur se resserre, comme comprimé dans un étau.

- Cette meute n'est PAS votre famille, Triskélion...


La menace plane autour de moi, mais je suis bien trop noyé par mes pensées pour m'en apercevoir dans les temps. Finalement, un élan de frissons me parcourt, remontant le long de ma colonne vertébrale. Un grand froid remplit mon coeur, c'est comme s'il y avait une force obscure qui me guettait, comme si un démon épiait mes faits et gestes. Mon coeur s'emballe, je ne comprends pas ce qui m'arrive. Le vent s'affole dans les arbres, comme portant la voix de ma défunte sœur : "cours" qu'elle me dit. "Cours Trisky, il est encore temps". Sa douce voix me semble si proche, et pourtant si lointaine en même temps. Mais au moment où je veux partir, mes membres refusent de m'écouter. Ais-je vraiment une telle envie de mourir ? Mais à quoi cela rimerait ? Ou alors, c'est peut-être la peur, qui me fige ainsi. Mais pourtant, je n'ai rien à perdre. Je suis comme dans un état second, à la fois hébété et terrifié. Et c'est comme ça que je comprends qu'il y a peut-être une troisième raison, qui pourrait me bloquer ainsi... Une raison qui m'attire autant qu'elle me terrifie. Quelque chose que je redoute depuis de nombreux mois, mais que j'attends avec impatience depuis tout aussi longtemps. Non, ça ne peut pas être ça...

- Cette meute n'est pas votre famille Triskélion, tout comme Enzo n'est pas votre père. Ce sont ceux qui vous ont chassés sans scrupules, ceux qui ont voulu vous tuer juste parce que votre sang était mêlé. Jamais votre famille vous aurait souhaité le plus atroce des destins ! Notre famille n'est composée que de nous trois, sachez-le, mes petits.

Il y avait ce loup, ce solitaire. Je le rencontrais parfois, tard le soir, lorsque mes tâches dans le camp prenaient fin. Avec le temps, nous étions devenus bien plus que des amis. J'étais jeune et bien naïve pour croire que cela n'aurait aucune conséquence. Mais lorsque celui à qui appartenait mon coeur a appris que j'étais destinée au lieutenant de notre meute, il a préféré fuir, faisant le choix pour moi. Il m'a dit que j'aurais une vie bien meilleure ainsi. Seulement, le mal était déjà fait, et mes deux précieux enfants étaient en route... J'ai donc dû dire à tout le monde que Enzo était votre père.



Après cette terrible annonce, un silence qui me semble durer une éternité règne. Je ne parviens à faire sortir aucun son de ma gorge tant la boule qui s'y trouve est grande. Mais après avoir laissé couler une larme de chaque côtés de ses yeux d'or, ma mère poursuit son récit.

- Je ne sais par quel moyen, Enzo l'a appris, et a été dévasté. Mais digne comme il est, il a pourtant décidé de nous donner une chance, à tous les trois. Il m'a donné une heure pour fuir avant qu'il n'aille voir Hooligan, et lui fasse part de cette trahison. Et vous savez tout autant que moi à quel point notre cher meneur déteste les lignées impures. Le reste, et bien vous le connaissez déjà...

Le choc est intense, nous ne pouvons même pas trouver les forces pour être énervés, ou en colère. Nous sommes simplement ici, en train d'assimiler chacune des paroles qui viennent d'être prononcées pour nos oreilles. Et finalement, c'est Tauriel la première à parler.

- Comment il s'appelait ?
- Isha.


Finalement, tout ce que je ressentais au plus profond de mes entrailles finit par disparaître, d'un coup, laissant place au néant. Je ne ressens plus rien. Je suis comme complètement vidé. La sensation est si étrange... Suis-je mort ? Est-ce comme ça que l'on se sent lorsque l'on n'est plus ? J'ai l'impression de flotter. Mes pattes avancent enfin, mais je ne sais pas où je vais. Je sais seulement que plus j'avance, plus mes poils se dressent. Et enfin, tout prend forme dans mon esprit. La raison de cette angoisse intense, de ce mauvais pressentiment, se trouve devant moi. Son ombre prend forme devant moi, je reconnais enfin sa silhouette. C'est la mort incarnée. Elle est venue pour finir ce qu'elle a commencé il y a quelques temps, et lorsque ses yeux de grenat me fixent, mon coeur s'arrête. Il est revenu.





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Dim 19 Avr - 17:24
















❝I HAVE LOST MY MIND❞


Petit Adriel deviendra grand~
F:90 | A:55 | E:57



Son coeur bat fort, si fort... Il n'entend plus que ce bruit constant et imposant résonner dans ses oreilles. Il a l'impression que son organe vital va bientôt sortir de sa cage thoracique, s'il n'arrive pas à se calmer. Mais hélas, dans sa situation, ce n'est pas l'amour ou le bonheur qui fait battre son coeur : la vérité n'est jamais celle que l'on pense. Oui, c'est la souffrance qui torture ainsi Sageeth. Cela fait quelques jours maintenant qu'il a achevé celle qu'il aimait, mais tous ses ressentis ne font que s'intensifier depuis. Il porte sur ses épaules le poids de la trahison et de la tristesse à la fois. Finalement, il sera toujours seul, c'est ce que le Destin lui réserve. A chaque fois qu'il s'approche un tant soit peu du bonheur, celui-ci ne fait que le renvoyer violemment vers la misère. Et sa vie ne s'est toujours résumée qu'à des échecs. Il n'a jamais eu de frères, et il a perdu l'amour maternel bien trop tôt. Son père, son modèle et mentor, sa vision de force pure, lui a également été arraché par l'égoïsme des autres. Et pourtant, il ne demandait qu'à vivre paisiblement, sans causer de tort à quiconque. Il a été rejeté, mis de côté, car son apprentissage n'était pas fini et que ce n'était qu'un solitaire comme les autres. Il a été insulté, sans même pouvoir riposter, si bien qu'il en est venu à se dire que le problème venait peut-être de lui. Il a temporairement douté de ses propres capacités, de l'utilité de sa vie. Mais il avait une promesse à tenir, alors il a tenu bon, il est resté fort et a appris à cacher ses émotions. C'est ainsi qu'il a réussi à remonter initialement la pente, qu'il s'est entraîné sans relâche jusqu'à ce qu'une seconde chance ne lui soit donnée par Empress. Mais alors qu'il avait réussi à rouvrir un tant soit peu son coeur à autrui, qu'il était véritablement amoureux, elle s'est moquée de lui tout ce temps, et s'est délectée de sa trahison. Et ça lui a fait mal, bien trop mal. Tout le fardeau de sa vie lui est retombé dessus d'un coup, et les mots de Pandore ont fini de l'achever. Est-ce si mauvais d'être moi ? D'être autour de moi ? Ces questions ne cessaient de revenir en boucle dans sa tête. Pourquoi personne ne l'acceptait ? Pourquoi tout le monde ne voyait en lui qu'un perdant ? Un moins que rien ? Quelqu'un de qui on pouvait se jouer ? Et pourquoi est-ce qu'on lui arrachait toujours cette petite part de bonheur, lorsqu'elle lui était enfin offerte ? La vie était injuste, mais au moins il retenait les leçons. Personne n'est bon dans ce monde, tout a été détruit, plus rien n'a d'importance. Maintenant, s'occuper des autres est une perte de temps, car finalement on est toujours seuls face à ses problèmes. Et puis, il y avait au fond de son coeur cette rage immense et contenue, qui ne demandait qu'à être évacuée. A ce moment là, il en voulait à tout le monde. Même à lui même.....

La vue de ces deux petites lumières vertes te cloue sur place, et ton coeur s'arrête. Tant de souvenirs douloureux te remontent, tu suffoques. Mais tu ne laisses rien paraître, car tu es comme ça. Tu refoules toutes tes émotions, et tu as peur de les montrer aux autres. Oui c'est bien ça, tu as peur Colosse, même si tu prétends ne jamais ressentir de telles choses ! Tu es terrifié à l'idée que l'on te blesse, si jamais tu laisses paraître quoi que ce soit. C'est pourquoi tu es toujours si froid, si monotone. Mais moi je connais la vérité, Sageeth. Et je sais que tu n'es finalement qu'un louveteau terrifié au fond, un loup blessé par l'épreuve de la vie. Et ce loup, qui se dresse maintenant devant toi, ce n'est qu'une preuve parmi tout le reste. C'est l'une des nombreuses cicatrices de ton coeur, qui resteront éternellement ouvertes. Tu peux le nier autant que tu le voudras, mais tes bons sentiments font toujours partie de toi, que tu le veuilles ou non. N'ais-je pas raison ? Ne serait-ce pas de la culpabilité qui te ronge au moment où tu regardes le loup brun ? Tu sais que ce que tu as fait était une abomination, tu sais que c'était impulsif et désespéré, que c'était une horreur, et maintenant tu regrettes. Ton coeur tombe dans ta poitrine. Ça fait mal. Mais moins mal que la douleur que LUI connaît très certainement, non ? Mais tu es si têtu et borné. Tu passes pour quelqu'un de courageux mais au fond tu n'es qu'un lâche. Parce que la première chose qui te vient à l'esprit, c'est qu'il faut éliminer ce mauvais souvenir une bonne fois pour toutes, pour soulager ta conscience. Quel égoïsme ! Mais seulement, seras-tu prêt à refaire la même erreur qu'autrefois ? Seras-tu prêt à faire couler le sang de l'innocent une nouvelle fois, seulement pour assouvir tes pulsions ?

Le sol est recouvert d'un somptueux manteau blanc, excepté à un endroit. Là, juste devant lui, une tâche pourpre s'étend sur le sol. Du sang. Il y a du sang dans la neige. Et Sageeth reste devant cette tâche cramoisie pendant un moment, à simplement contempler cette trace du fluide vital. Les odeurs remontent dans ses narines, faisant hérisser ses poils. Cette odeur... Si alléchante... La rage qu'il éprouve monte, monte beaucoup, monte encore. Il a soif, soif de vengeance contre tout ce qui lui arrive. Oui mais il ne peut pas obtenir vengeance contre un destin qui l'ensorcelle. Alors cette soif est détournée vers cette tâche dans la neige. Il a soif de sang. Voilà, il a enfin trouvé ce sentiment qui le ronge depuis des jours, il l'a identifié. Alors poussé par ses pulsions destructrices et cette nouvelle envie qu'il s'est découvert, il entre plus profondément dans la forêt, prêt à enfoncer ses crocs autour de n'importe quelle jugulaire, rien que pour le plaisir d'avoir ce goût cuivré et acidifié dans la gorge. Maintenant, plus rien ne peut le calmer. Et c'est ainsi que, sans le savoir, il se dirige vers la tanière d'une famille nouvellement exilée de sa meute.

Tu reprends tes esprits, ton cerveau semble fonctionner à nouveau, tu parviens enfin à traiter les informations qui te sont données. Alors, il est encore vivant ? Il n'est finalement pas mort de chagrin ou de solitude ? Voilà qui est intéressant. Mais sait-il que c'est toi, la cause de tous ses problèmes ? T'as-t-il reconnu après tout ce temps ? C'est fort probable, au vu de la vague de panique que tu décèles dans son regard. Il pense que tu ne l'avais jamais remarqué, n'est-ce pas ? Il pense que si tel avait été le cas, il ne serait plus ici maintenant. Il aurait probablement été mieux de cette façon après tout, si tu avais pu finir le travail pendant qu'il était encore temps. Mais même maintenant, tu te retrouves en position de force, ce qui te rassure quelque part. Il ne semble pas avoir beaucoup évolué depuis votre rencontre, mais dire que toi tu as évolué serait un euphémisme. Tu as passé tout ton temps à t'entraîner pour effacer tes blessures émotionnelles, tu as participé à beaucoup de guerres... Tu t'es fait connaître et as grimpé les échelons. Mais fais attention, trop d'assurance pourra t'être fatal, un jour.

Et finalement, puisque lui ne bouge pas, c'est toi qui prend l'initiative de t'avancer. Tu aimes la comédie, la mise en scène. Ton regard s'intensifie, tu parviens même à prendre un petit sourire carnassier lorsque tu le frôles et que tu lui murmures à l'oreille. Mais ce n'est qu'une façade que tu crées, pour te faire passer pour la personne que l'on pense que tu es. Mais moi, je connais la vérité, Colosse.

« J'ai toujours su que nous nous reverrions. »

Est-il venu obtenir vengeance ?




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  ❝ I HAVE LOST MY MIND ❞


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