En savoir plus | Ven 16 Jan - 9:35 | |
| Je crois que je ne survivrais pas longtemps si je reste ici... En quittant mon ancien territoire pour trouver un endroit ou m'installer, j'ai eu l'espoir que cette forêt me fournirait de quoi me nourrir, mais c'était sans compter que ce monde était à l'agonie. Ça ne devrait pas être aussi vide, une forêt, si ? Sous la neige, les rares racines que je trouve à me mettre sous la dent ont un gout de cendre, et elle ne suffissent pas à me nourrir assez pour faire disparaitre mes cotes saillantes. J'ai faim, et j'ai peur. Je n'aurais pas du quitter ma mère. Hier, j'ai entendu des hurlements de prédateurs. Je crois que je suis sur leur territoire, mais je n'en ai pas encore vu un seul. S'ils se mettent à me courir après, je pourrais peut être réussir à m'échapper en courant, mais avec ma faiblesse, je n'en suis pas certain. Un lapin comme moi ferait un repas de choix pour ces carnivores, et s'ils sont aussi affamés que moi...
Mieux vaux ne pas y penser. La nuit est calme, il n'y a pas un seul bruit, et demain, je crois que je partirais d'ici. A présent, il serait temps que je rentre me cacher pour me reposer. Reprenant le chemin sillonnant les longs arbres aux branches crochues, j'essaye de rejoindre ma tanière le plus discrètement possible, prenant garde aux endroits ou je pose mes pattes. Cependant, sur le chemin, quelque chose me met mal à l’aise. J'ai comme un mauvais sentiment... Je regarde autour de moi, je sens l'air. Les arbres semblent se refermer autour de mon petit corps. Mon cœur rate un battement, et dans cette forêt immobile et silencieuse fond soudain sur moi une forme noire et rapide. Je ne cherche pas à comprendre ce qui m'arrive, car tout s'est enchainé trop vite. Je cours. Je cours aussi vite que mes pattent me le permettent sans savoir ou je vais, mais j'ai tellement peur. J'évite seulement les obstacles qui se dressent devant moi, en entendant les bruits de pattes derrière, qui se rapprochent dangereusement. Je sens ses crocs se refermer sur ma peau, me stopper, me retenir. Et puis, ses pattes me plaquent sur le sol. Cette louve... Elle n'a que faire de mes cris, des mouvements que je fais pour me dégager. Elle va me tuer. Mais elle va m'achever vite, je ne vais pas souffrir. Ses crocs se resserrent, et puis, elle me donne finalement le coup fatal. |
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