Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Ta vision est incertaine. Vague. Inutile. Ton œil unique ne t’apporte qu’une nuée de tâche incohérente. Tu le fermes, te concentrer t’étant douloureux. Où étais-tu, exactement... ? Tu avais, de vitesse, quitté le lieu qui avait vu la mort d’une horde de chien. Rester aurait été suicidaire : des humains auraient très bien pu débarquer, à la recherche de leurs canidés. Et toi, là, au centre de ces bipèdes, tu n’aurais pas longtemps survécu. Un, deux coups auraient suffi à t’arracher la vie, à ce que ton corps chute pour ne plus jamais se relever. Et ce, peu importe l’arme. Car tu étais tout simplement épuisé, et en aucun cas en état de combattre.
Ton ventre gronde bruyamment. Tu soupires, pour la ennième fois depuis que tu marches. Tu es là, quelque part, mort de fatigue, de faim, incapable de voir ton environnement. L’épuisement te contraint à avancer sans réfléchir. Tes oreilles sont levées au sommet de ton crâne, observant les bruits alentour. Ton museau est, par contre, tourné vers le sol. C’est mauvais, tu le sais. Mais tu ne te sens plus la force de maintenir ton cou vers le ciel, pour t’aider de la moindre brise. C’est pourquoi tu buttes fréquemment, te cogne régulièrement. Toi, qui, habituellement, te dirigerais en courant sans le moindre soucis. Tu viens de passer une presque nuit blanche suite à des entraînements particulièrement rudes. Suite à cela, tu n’as pu chasser. Et lorsque tu as enfin eu le temps de le faire, cinq chiens ont décidé de t’attaquer. Décidément, quelle malchance… Et, encore une fois, tu soupiras.
Il y avait un avantage à toutes ces mésaventures. Deux, même. Le premier était qu’ils t’avaient considérablement entraîné, que tu le veuilles ou non. Le second, bien entendu, restait qu’à présent, rien ne pouvait être pire. C’était, certes, une maigre compensation, mais il fallait y penser. Il y avait quelque chose de rassurant à l’idée que, quoi qu’il arrive, ce ne serait jamais aussi éreintant et douloureux que ce que tu viens de traverser. Tu avais fait le plus dur. Il te fallait juste marcher encore un peu, pour te reposer, à l’abri.
Un hurlement trancha brutalement le silence blanc de l’univers enneigé. Une nuée d’oiseaux s’envolèrent en une confusion bruyante. Ton sang ne fit qu’un tour, t’apportant un flot de douleur inattendue. Tu continuas de hurler, à t’en briser la gorge. Des crocs métalliques venaient déchirer ta chair, tes muscles. Venaient racler tes os, cherchant à les briser. Des larmes coulèrent amèrement le long de tes joues, comme autant d’acide. Finalement, ton cri s’acheva en un râle étranglé, tendit que tu reprenais le contrôle sur ton esprit. Tu osas regarder ta patte. C’était celle avant, la gauche. Tu levas la tête vers le ciel, en gémissant. Las. Un piège retenait ta patte. Ton état, la neige, le fait que tu ne regardais pas où tu allais… Tout cela c’était achevé ainsi. Dans un piège idiot. Tu pestas contre toi-même. Clignas des yeux, pour chasser ses larmes de colère. Tu devais te calmer. Voilà… Souffler un bon coup. Tu grimaces. La douleur est si forte… Maintenant, réfléchir.
Tu entends un bruit. Une odeur te parvint. Tu humes l’air, oreilles dressées, inquiet. Une Sekmet ! Tu te forces à ne pas montrer les crocs. Dans le cas présent, il est plus sage de se montrer amical.
Dites, jeune âme vagabonde... Auriez-vous l'amabilité d'aider un loup épuisé à sortir d'un piège aussi douloureux qu'idiot ?
Code by Reira.
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Lun 12 Jan - 21:25
THIS WORLD HATE ME
Feat Sora
Je marche. Sa fait au moins 2 heures que je me traîne. Je ne sais pas vraiment ou je vais. Je ne me pose pas de question. Personne ne m'attend dans "Ma" meute. Personne. Qui se préoccuperais de la folle ? Je marche. La neige se déposant sur mon pelage noir me fait frissonner. Je continue de marcher. Je n'est que sa à faire. La brise est glaciale. Les nuages sont gris. Les flocons sont blanc et lourds. Je suis fatiguées mais cela à peu d'importance. Je laisse mon regard se balader sur le sol blanc et froid. Mes coussinets glacés me font mal. Mes pattes aussi me font mal. Mais je marche quand même. Mon souffle est court. Mes paupières sont lourdes. J'ai mal partout. La fatigue s'amuse à me sauter dessus. Elle veut que je tombe. Mais je ne céderais pas. La faim me donne des coups dans l'estomac. Elle aussi veut que je lâche prise. Je ne veux pas retourner là-bas. Dans la meute censé être ma famille. Des foutaises. Je préfère rester seule. La compagnie d’autrui ne m’intéresse pas le moins du monde. Moi je préfère le silence. La paix. Je prend surement des risques. Mais qui regretterais la Folle ? Personne. Le silence lui ne m'abandonne jamais.
Je marche toujours. Un bruit sec et résonnant claque brisant le silence. Je redresse ma tête lourde. Mes oreilles sont dressés. Mon corps tendue. Je cherche du regard un éventuel ennemis. Personne. Je continue d'avancer. Le vent me livre une odeur familière. Celle d'un loup. Et l'odeur du sang. Peut être le sien. Ou celui d'une proie. Peut être. Enfaîte je n'en est rien à faire. Je me dirige vers l'odeur. Une voix brise une fois de plus le silence. Une voix grave. Je m'arrête. Je fixe les alentours. Je le vois, entre deux arbres. Un mâle. Pas de doute la dessus. Du sang. Son sang. Sa patte surement brisée entre les mâchoires de fer. Un piège. Pour mes semblable. Je fixe le loup. De nouveau. Il est en mauvais état le loup. Oui. En très très mauvais état. Je sourie un peu. Juste un peu. Cela n'est pas marrant. Mais comme je suis la Folle, je me permet plus de choses que d'autre. Pitoyable ? Non. Il faut profité de la vie. M'enfin. Je m'avance pour qu'il me voit. Il ma déjà repérée de toute manière.
-Dites, jeune âme vagabonde... Auriez-vous l'amabilité d'aider un loup épuisé à sortir d'un piège aussi douloureux qu'idiot ?
Il me fait bien sourire cette fois ci. Il m'aurait aidé lui ? Non. Peut être pas. J'arrive alors devant lui. Je le toise. Je brise le silence. Ma voix est assurée.
- Peut être. Ou pas ? Que faire ? Aider ce loup visiblement mal en point ? ou le laissé crever ici ?
Je rigole. C'est marrant. La Folle qui décide du sors d'un autre loup. Jamais sa ne lui était arrivée. Je sourie et je tourne autour du loup. Je m'assoie enfin devant lui. A quelque mètres. Je le toise une fois de plus. Le Vie ? ou La Mort ?