Occupée à gratter l'entrée d'un terrier de lapin pour en déloger son occupant, Yroen s'interrompit net lorsqu'elle entendit résonner à travers la forêt deux détonations. Tous ses sens en éveil, la louve écoutait, observait et humait l'air avec la plus grande attention. Peu à peu, une odeur se répandit dans les sous-bois : l’odeur du sang ... métallique, agressive ... unique. Personne ne pouvait la confondre avec un autre parfum.
Un frisson parcouru l'échine de la louve ... les humains étaient de nouveaux dans les parages et armés cette fois-ci. Yroen reporta son attention sur le petit terrier. De grandes marques de griffures lacéraient l'entrée. Le lapin était proche, mais les hommes l'étaient encore plus. Tant pis, la chasse attendrait. Pour le moment, il fallait quitter les lieux au plus vite.
Yroen tourna les talons et prit la direction du nord. Les humains lui barraient la route pour retourner sur les terres Eobeks. Elle devrait donc faire un détour pas le sud ... Yroen s'élança à travers la forêt. Courant à toute allure. Bondissant par dessus les rocher et les tronc d'arbres calcinés qui lui barraient la route. Soudain, un bruit d’aboiements s'éleva d'une clairière adjacente, suivi d'un martellement de pattes. Yroen de figea sur place, alors que son sang se glaçait ... Une battue ... les hommes avaient organisé une battue et elle se trouvait exactement à l'endroit où ils souhaitaient amener leur gibier. Les bipèdes avaient du mettre ce piège en place pour tenter d’attraper un cerf ou deux. Même si Yroen n'était pas leur cible initiale, en la voyant, ils avaient du lâcher leurs chiens.
Cette fois-ci, il n'était plus question de retourner chez les Esobeks. Maintenant qu'elle était traquée, Yroen devait éloigner les humains de son territoire ! L'Alpha reprit sa course, au moment ou un molosse noir émergeait d'un buisson, talonné de prêt par l'un de ses semblables. La louve força l'allure. Elle les semer et vite.
La poursuite fut longe et épuisante. Yroen sentait maintenant ses muscles devenir douloureux à chaque foulées. La neige qui lui arrivait à mi patte de facilitait pas sa fuite. mais Yroen ne se décourageait pas, car les molosses derrière elle devaient être au moins aussi épuisées qu'elle.
Alors qu'elle sentait sa victoire proche, une nouvelle détonation retenti juste devant elle. Non ! Elle était de nouveaux piégè ... les hommes devant, les chiens derrière ... Yroen fit volte fasse et bondit sur le premier molosse. Des deux dangers qui la menaçaient, la louve préféra choisir le moins dangereux pour elle.
Les crocs de la louve se refermèrent sur l'épaule de son adversaire, tandis que le second chien de jetait sur elle. Yroen sentait le sang lui emplir la bouche alors qu'une douleur lancinante lui déchira le dos. La louve relâcha sa prise et se laissa tomber au sol pour se désarçonner le chien qui s'était agrippé à son dos. D'un coup de patte antérieur, elle termina de le repousser.
Yroen se releva, le souffle court, tandis que les deux chiens se rapprochaient l'un de l'autre. Ils allaient attaquer ensemble. Trop épuisés par leur dernière course, cela serait leur dernière attaque. L'un seul élan, les deux molosses s'élançaient. Yroen bondit sur le côté pour les éviter et profita de la promiscuité de l'un d'entre eux pour le saisir à la gorge. Un sang tiède se déversa sur le poitrail des deux adversaires, alors que le pauvre chien gémissait de douleur. Yroen lâcha sa prise. Le chien n'était pas mort, mais il était désormais hors combat. Plus qu'un ...
La louve fit volte de face au même moment où son dernier adversaire se jetait sur elle. Yroen fut projetée au sol sous la force de l'impacte. Le chien se tenait maintenant au dessus d'elle, l’immobilisant grâce à ses puissantes pattes, tandis qu'il essayait de lui happer la gorge d'un coup de crocs. Yroen plaqua ses pattes avant sur le poitrail du chien pour empercher d'approcher, et donna un coup de patte arrière pour se dégager. Enfin libre, la louve passa à l'attaque et réussi à lui saisir la jugulaire. Étouffé, le chien de débattait de toutes ses forces mais en vain. Yroen tenait sa prise et n'avait pas l'intention de le lâcher ... la vie quitta peu à peu le corps du molosse tandis que son sang se rependait lentement sur le sol.
Une fois sa tâche achevée, la louve s'accorda quelques instants de repos avant de reprendre sa route. Sans leur chiens, les humains ne la retrouveraient sans doute pas, mais il était inutile de s'attarder trop longtemps ici ...