J'ai pu observer la pleine lune il y a quelques jours, dans le ciel. Dans peu de temps, la nouvelle lune apparaîtra. C'est le moment que je choisis, seul dans la pénombre, pour aller faire un tour chez mes ennemis de toujours, ma meute natale. Sur le chemin, trottant à une allure tranquille sans chercher à m'épuiser outre mesure, je réfléchis. A toutes sortes de choses, à des faits insignifiants ou plus importants qui se sont produits dans ma vie ces derniers temps. En fait, quand j'y pense, ma vie a énormément changé. J'ai vécu beaucoup de choses, depuis mon enfance, et aujourd'hui encore tout peut être bouleversé d'un jour à l'autre. D'abord il y a eu ce mâle, quand j'étais jeune, que j'ai attaqué pour avoir tourné autour de Kaya. Puis, le bannissement de ma soeur, notre errance pendant trois longues années. La rencontre de Skull, bien sûr, qui m'a écrasé comme un moustique en été, et mon implication perpétuelle pour ma nouvelle famille : la Horde. Depuis plusieurs lunes déjà, je défis Skull souvent. Très souvent, parce que je me suis octroyé le rôle de veiller à ce qu'elle soit toujours la plus forte, la plus apte à nous guider tous dans ses propres desseins. Cela fait un moment que je n'ai pas bougé mon Alpha. J'ai été tellement entraîné par ses ordres et les missions qu'elles nous a à tous confiées, que je n'ai plus eu le temps de la harceler de mes crocs. Cela a dû être une période de repos, pour elle, parce que je sais que je suis particulièrement emmerdant et tenace, quand je m'y mets. Je souris à l'idée de la voir se prélasser, profitant d'un moment de répit par rapport à mes défis constants.

Cependant, il est grand temps que je remette mon Alpha au parfum. Que je m'assure de sa force, de ses capacités de meneuse. Parce que je me suis donné corps et âme pour elle, et qu'elle doit me le rendre. C'est dans l'ordre des choses, bien sûr. Je ne fais plus dans la délicatesse depuis longtemps. Je n'ai jamais voulu de sa place. Lorsque je l'ai défié la première fois, j'espérais perdre. Mais si j'avais eu affaire à une louve sans la moindre expérience, qui aurait lancé les rumeurs de sa puissance sans en prouver les fondements, je l'aurais simplement humiliée et serait reparti d'où j'étais venu. Je cherchais à l'époque, la sécurité. Pas pour moi, bien sûr. Pour ma petite soeur, l'être le plus cher à mon coeur. A l'époque, qui me paraît déjà si loin, je ne voyais que par elle. Je ne cherchais qu'un endroit où je la saurais en sûreté, parce que j'étais persuadé que si notre père la retrouvait, il la tuerait sans hésiter. Je suis certain qu'il regrette de ne pas l'avoir fait quand il en a eu l'occasion. Et j'ai peur que ce traître soit aussi lâche qu'il n'y paraît. J'ai peur qu'il profite d'un moment de mon inattention pour se jeter sur ma petite soeur et l'abattre de sang froid. Sa propre fille. Je grogne à cette idée. Puis je réalise en fixant le ciel, que tout ceci fait déjà partie de mon passé. Il y a bien longtemps que ma soeur a disparu. De longues semaines. Déjà presque trois lunes. Trois fichues lunes ... Sentant la colère monter, je ressens le besoin de combattre. Mais chercher un adversaire parmi mes ennemis ne m'intéressent pas. Je préfère utiliser mon énergie pour ma meute.

Mes compagnons d'entraînements habituels sont Sora et Tybalt. Mais j'ai trop progressé. Aujourd'hui, je serais capable de les blesser sans le vouloir. Je préfère ne pas prendre le risque. Puisque je sais que les autres membres de ma famille sont trop faibles pour me combattre, je rabats ma dernière carte. En espérant qu'elle sera tout autant à la hauteur qu'elle l'a toujours été pour me remettre à ma place. C'est mon rôle de la défier, mais c'est le sien de me montrer qu'elle est toujours là, que sa place et le respect que nous lui donnons, lui sont toujours dus. Je grogne doucement, arpentant la forêt aux pendus, réfléchissant à un endroit où je pourrais l'inviter pour l'enquiquiner un peu. M'enquérir de ses expériences, profiter de ses compétences le temps d'un combat. Je repense aux différents endroits où j'ai eu l'occasion de la voir. Une clairière, d'abord, puis un cimetière et sous ses ordres, j'ai même traversé la forêt aux pendus avec quelques-uns de mes compagnons de route. Je jette mon dévolu sur le cimetière. C'était un endroit sympa, et ça nous laissera toujours des obstacles pour se séparer en cas de besoin, le temps de reprendre notre souffle. Quand je passe sous le grillage souple, je repense à ce que j'ai vécu grâce à elle. Au départ, je ne la respectais pas. Je lui étais dévoué parce qu'elle protégeait ma soeur en échange, mais je n'avais pas de respect pour elle en tant que louve. Elle n'était qu'un bouclier, rien de plus. Je m'étais juré que si un jour elle perdait son emprise sur moi, je quitterais la Horde sans attendre, parce qu'elle ne m'apporterait plus rien. Mais aujourd'hui qu'en est-il ? Je n'ai plus personne à protéger. Suivant un grondement féroce que je lance vers le ciel, un hurlement passe mes lèvres pour appeler ma Chef. J'ai suffisamment attendu.

Il faut peu de temps à mon Alpha pour rejoindre cet endroit lugubre où je l'ai suivie et défiée. Elle approche d'un pas assuré, tranquille. Nul doute qu'elle s'est entraînée elle aussi, depuis tout ce temps qui nous a séparé. Là est l'une des caractéristiques de la Horde : Chacun mène sa vie comme bon lui semble, tant qu'à l'appel du Leader, il se montre présent. Moi, j'ai toujours été là. A chaque plan, à chaque rendez-vous, à chaque demande. Dévoué, je suis probablement l'un de ses meilleurs éléments. Et pour cause : de ma dévotion dépendait la vie de ma soeur. Cependant, aujourd'hui, les choses ont grandement changé. Je n'ai plus de soeur à protéger, plus personne qui nécessite que je donne ma vie à Skull. Pourtant, ce soir, c'est bien elle que j'attends. Pour m'entraîner ? Pour quitter ses rangs ? Elle seule me le dira. Moi-même, je n'ai pas de réponse à cette question. Notre contrat ne tient plus, parce que la condition de ce dit-contrat n'est plus. Que faire, aujourd'hui ? Trouver une autre voie ? Un autre objectif pour ma vie ? Ou continuer ce projet, et le mener à bien avant de disparaître dans la nuit ?

- Esprit du Dragon, quelle joie de te revoir. Tes entraînements ont payé, à ce que je vois.

Je n'ai plus la bonne humeur que j'arborais autrefois. Aujourd'hui, j'enferme mes doutes les plus profonds sous une colère sourdes. Je ne gronde pas, mais je montre légèrement les dents, droit sur mes pattes, l'analysant.

- Plus que les tiens, apparemment.

Oui, et de loin. Mais je ne partirais pas. Pas tout de suite, en tout cas. Parce que si elle me semble bien moins imposante aujourd'hui, il n'en est pas moins que c'est grâce à elle, pour elle, que j'ai progressé et atteint un tel niveau de performance. Je ne peux partir ainsi, après avoir glané ce qu'elle pouvait m'apporter, sans la remercier. Je ne suis pas le genre de loup qui se préoccupe de ses semblables, mais je suis un loup d'honneur et je n'ai qu'une parole. Ce qu'elle m'a donné, je me dois de le lui rendre. De quelque manière que ce soit.

- Je suppose que tu ne m'as pas appelé pour rien. Tu désires donc te mesurer à moi une seconde fois ?

Je souris, l'air mesquin.

- Ainsi, j'ai tant d'importance à tes yeux que tu compte le nombre de nos altercations ?

J'en serais presque flatté. Au moins, elle se souvient de moi, et elle connaît même mon nom. Je n'ai pas à me plaindre, elle aurait put simplement me reléguer au rang de "pion" et ne connaître de moi que l'utilité dont je peux faire preuve. Je me redresse fièrement pour lui faire face, fixant son regard embrasé, de mes yeux saphirs. Un beau contraste que voilà. Notre détermination est la même, et il semblerait que la froideur de mon tempérament fusionne parfaitement avec l'incandescence du sien.

- En effet, tu lis dans mes pensées. J'ai trop progressé pour mes partenaires, je ne voudrais pas les blesser si peu de temps avant les vrais combats. J'ai pensé que tu serais plus solide qu'eux.

Un peu d'humour n'a jamais fait de mal à personne. Pas même à deux Hordiens aussi féroces que Skull et moi.

Sans donner plus d'importance que nécessaire à mes paroles, elle m'informe que j'ai changé. Elle est bien la première à le remarquer, et je ne réponds pas. Ce n'était pas une question, elle ne demande pas confirmation. Elle le voit, c'est tout.

- Plus solide ? N'as-tu pas assez éprouvé la morsure de mes crocs pour t'en apercevoir par toi-même ?

J'esquisse un rictus amusé. Non, je n'en n'aurais jamais assez. Mais elle ne me laisse pas le temps d'approfondir. Après tout nous ne sommes pas là pour discuter ou se raconter les derniers potins. Elle sait ce que je veux, et elle est prête à me le donner. Quoi qu'il lui en coûte. Sa queue s'agite, la mienne la suit presque immédiatement en cadence. Elle montre les dents, je me campe sur mes quatre pattes pour lui montrer que je suis prêt, moi aussi. Son regard est rivé à moi, mes yeux la détaillent avec intensité. Elle me tourne autour, et je la laisse faire en la suivant seulement du regard. Je m'attends à ce qu'elle n'attaque que de front, mais visiblement elle prend les opportunités là où elles se présentent. Elle bondit brusquement sur moi et, malgré mon corps qui se débat, elle me fait perdre l'équilibre. Je tangue, juste assez pour que ses crocs se plantent dans mon flanc. Je lance un grondement de douleur, ma tête se retournant brusquement sur elle pour lui asséner un violent coup de crâne dans l'épaule et la faire reculer. J'extériorise mes dents, la toise. Nous nous jaugeons encore une seconde, nous fixant l'un l'autre avec une détermination farouche.

Et je fonds sur elle à la même seconde qu'elle fond sur moi. Nos corps se percutent avec une violence inouïe, et nos crocs claquent près de la peau de l'autre. Nous essayons chacun d'atteindre les points sensibles de l'autre. Gorge, échine, flanc. J'attrape vivement son épaule, et je serre mes dents si fort que je sens sa peau prête à se rompre sous la pression. Je pousse brusquement sans lâcher ma prise, pour la faire tomber en arrière. Lorsque son corps touche le sol, je lâche sa chair et cherche sa gorge, lui assénant des coups de pattes assassins dans les flancs, et prenant parfois appui sur son abdomen pour atteindre sa gorge. Cependant elle se bat toujours admirablement bien, et ses postérieures sont d'une puissance rare. Elle me flanque des poussées meurtrières qui me forcent à reculer malgré mon acharnement à rester au-dessus d'elle. Mais je continue de la harceler, cherchant toujours le même point d'ancrage dans son encolure.

Alors que nous nous faisons face, j'ai le loisir d'observer son visage. J'ai beau éprouver un respect certain pour la louve qui m'a dominé et guidé depuis mon arrivée, j'ai beau me dire que c'est pour elle en partie, que j'a parcouru tout ce chemin, je me rappelle à son sourire, qu'elle n'est qu'une louve à l'esprit tordu, guidé par son seul désir de vengeance. Et pourtant, je ne bats pas en retraite. Pourtant, je n'ai pas peur d'elle, et je réalise à mesure que nos crocs s'entrechoquent et que nos pattes s'emmêlent, que j'ai confiance en elle. Oui, j'ai confiance en cette louve machiavélique qui ne désire que la mort et la destruction. Je sais que même si elle ne cherche qu'à mener à bien sa vengeance contre sa soeur, elle n'en n'est pas moins une louve fiable et tant que nous partagerons les mêmes objectifs, nous seront liés et loyaux l'un envers l'autre. Tout du moins, je crois en cela. Je crois en cette alliance qui, si elle n'est pas de tout repos, n'en demeure pas moins un pacte scellé.

Tous deux reprenons notre respiration un ultime instant avant de bondir en avant, à nouveau, pour nous asséner de nouvelles attaques mortelles qui ne le sont pas vraiment. Si mes entraînements d'autrefois étaient fatigants, avec Sora, Tybalt et les autres, celui que je mène aujourd'hui avec mon Alpha est éreintant. Nous sommes deux colosses mus par la fureur et la détermination. Nous avons une part de notre tempérament de feu en commun, et nous donnons tous deux le meilleur de nous-même. Si l'on nous observait à distance, l'on verrait là deux loups qui s'entre-tuent. Nous sommes probablement les seuls à savoir qu'il n'y aura pas de mort ce soir, et je ne doute pas que nous donnons l'impression du contraire par nos grondements furieux et nos offensives furieuses. Alors que je suis encore en équilibre sur mes pattes arrière, Skull s'abat au sol et me percute de tout son poids. Je perds l'équilibre et l'instant d'après, mon corps bascule en arrière. Il n'en faut pas moins à mon Alpha pour s'acharner davantage.

Par réflexe je tente de me retourner dans ma chute pour me rattraper sur mes pattes, mais Skull est déjà là, au-dessus de moi, et avant que j'ai le temps de me redresser pour lui faire face à nouveau, ma jugulaire bat à tout rompre contre ses crocs meurtriers. Si je me suis entraîné des mois durant, si j'ai développé mes compétences et mes capacités, Skull n'en n'est pas moins mon Alpha, mon Leader, et elle n'a pas perdu ses ressources sous prétexte que moi je grandissais à vue d'oeil. Je respire fort, elle aussi, et nous restons là, immobiles, de longues secondes. Deux titans qui se font face, après un combat acharné et des marques de guerre un peu partout sur le corps. Je reste silencieux, refusant d'abord de me laisser dominer encore. J'étais persuadé que cette fois, l'élève dépasserait le maître. Il semblerait pourtant que quelque chose encore m'en empêche. Un jour, peut-être, serais-je capable de mettre à terre celle qui a gagné mon corps et mon esprit. Mais ce jour n'est pas encore arrivé. Je soupire longtemps, nos coeurs battent à l'unisson, encore au rythme du combat, mais lentement se calment.

Enfin, ses dents relâchent la pression meurtrière qu'elles exerçaient sur ma veine principale. Je pourrais lâcher un soupire de soulagement, mais je n'en fais rien parce que je n'ai pas eu peur, une seconde seconde. Et si je savais avoir confiance en elle, je réalise maintenant à quel point mon assurance dépasse la simple croyance aveugle d'un dissiple. Je sais qu'elle ne me fera aucun mal, parce qu'elle a besoin de moi. Si nous ne serons probablement jamais plus que deux tueurs associés pour une durée déterminée et un simple objectif commun, je me rends compte qu'après tout ce temps passé à ses côtés, il se pourrait bien que je suis aujourd'hui capable d'envisager une alliance sur le long terme, une sorte de pacte à l'échelle d'une vie. Aujourd'hui plus qu'hier, je suis davantage son égal que son soufifre.

Je ne réalise que longtemps après, que je viens mentalement d'abandonner le combat purement et simplement. Après réflexion, maintenant que mon coeur bat moins vite, je réalise que j'avais une chance de me libérer de son étreinte. Une simple pression de mes pattes postérieures et je l'aurais forcée à reculer. Pourtant sur l'instant, l'idée ne m'est pas venue à l'esprit ? Pourquoi ? Eh bien ... Par loyauté. Parce que, je suppose, je ne désire ni sa place, ni perdre ma Leader. Et je me suis toujours juré que je quitterais les rangs de la Horde lorsque je serais assez fort pour la vaincre, elle. Hors je ne suis plus certain de ce que je souhaite, puisque ma soeur a disparu. Peut-être est-ce lâche. Peut-être suis-je un froussard, mais oui, j'admets ne pas souhaiter vivre seul à nouveau.

A courte distance, pratiquement l'un à côté de l'autre, nous reprenons notre souffle. Mais cette fois, ce n'est pas pour mieux s'attaquer à nouveau. Non, cette fois, le combat est terminé. L'entraînement a pris fin et, d'un regard en biais, je constate les blessures de Skull. Je suis bien plus fort, désormais, c'est indégniable. Et si je suis particulièrement essoufflé, elle souffre de blessures que je lui ai portées. Je vois, sans éprouver le besoin de m'en vanter, que je suis son élément le plus puissant, le membre le plus conséquent de sa meute. Entre deux léchages de babines, j'affiche un léger sourire, satisfait. Je suis fort à présent, et il semblerait que j'aie trouvé une raison de vivre, une motivation pour oublier la perte de ma petite soeur.

Finalement elle s'éloigne quelque peu et s'ébroue. Je reste sur le sol quelques secondes, à l'observer en silence. Les temps ont changé, c'est indéniable. Mais quelques soient les obstacles qui nous attendent, je sais aujourd'hui aux côtés de qui je passerais les prochaines semaines. Je suis son loup, que cela plaise ou non, et je serais son combattant le plus dévoué jusqu'à ce qu'elle me renvoie ou que les évènement prennent à nouveau une tournure différente. Esprit du Dragon a trouvé sa place. Je me redresse sur mes pattes antérieures, laissant mon derrière dans la neige. La tête basse, la langue pendante, je souris en fixant ma Dominante. Puis je me lève complètement, ma respiration reprenant un cours normal.

- Fais attention à toi, Esprit du Dragon. Je pourrais croire que tu commence à me respecter.

Je ne réponds pas. Cette tirade se passe de commentaire, et étrangement ma fierté ne s'en trouve pas atteinte. Je sais admettre lorsque j'ai tort, et je sais que je mentirais si je prétendais ne pas éprouver une once d'admiration pour ma Leader. Mais cela, elle ne le doit qu'à sa propre entité, et en cela elle m'est supérieure. Peut-être ce soir a-t-elle scellé un pacte plus grand que le simple échange qui nous avait mis d'accord il y a de cela quelques semaines. Si elle avait ma force et mes compétences en échange de la protection de Kaya autrefois, aujourd'hui elle possède bien plus que cela, et ma loyauté est un bien précieux. Mais je ne doute pas qu'elle saura en faire bon usage, du moins dans la limite de ce qui lui serra utile.

- Tu es un bon guerrier, Isha. Et un fidèle complice. Je m'en souviendrai.

Isha. Cela fait de nombreuses semaines que je parcours le monde sous les ordres de Skull, et à ce jour je n'ai connu qu'une seule louve que ma Leader estimait suffisamment pour l'appeler par son prénom : Rake Maâr. Fièrement, je redresse la tête et bombe le poitrail. Je souris en la fixant dans les yeux, puis m'approche légèrement, affichant un sourire mesquin.

- Fais attention à toi, Bourreau d'Agonie. Je pourrais croire que c'est réciproque.

Et sous les éclats argentés de la Lune, lentement, deux Colosses quittent le pays des morts pour rejoindre leurs terres. Ensemble hier, liés aujourd'hui, loyaux demain.

HRP: