Force : 50 / Agilité : 28 / Endurance : 39

Cela faisait à présent une bonne heure que tu marchais dans cette prairie, museau contre sol. Les cristaux de neige venait glacer le bout de ton visage, tendit que tu tentais de ne pas perdre l'odeur de la femelle. Tu avais fait une promesse à la mourante, juste avant que la Faucheuse fasse son travail. Tu tenais toujours tes promesses. Toujours. La monstrueuse louve au visage déformé c'était avéré être la compagne d'un loup que tu avais tué, quelques jours plus tôt. Tu n'aurais jamais imaginé que quelqu'un puisse tenter de le venger. Il t'avait combattus uniquement pour se défouler, avec la même envie que toi : celle de sang. Il avait un grain, c'était certain. Tout comme toi. Vous aviez combattu avec un contrat tacite : un survivant seulement. Comment un loup aimé, père qui plus est, pouvait s'amuser à affronter quiconque il croiserai ? C'était une habitude de Hordien, ça. Ou des autres loups au sang chaud. Tu soupiras. Même toi, si tu avais un enfant, tu ne serais pas si négligent. Tu ne tiens pas à mourir, et laisser la seule personne au monde qui t'aimerais seule. Tu levas un instant la tête vers le ciel, le regard triste. Quelqu'un te ferait-il cet honneur un jour ? Celui d'avoir une famille ? tu secoua la tête, et repris ta chasse. Ce n'était pas un résonnement de Hordien. Ta vie, tu la passerais seul. Cesse de te tourmenter avec ça.

Calcul de la Chasse : 10 - 3 (Malus) + 2 (Bonus 50 Force) +1 (Bonus 25 Agilité) = 10
Chasse réussi.

L'odeur de la femelle t'amena à une bute. Cette dernière semblait avoir été une tanière de renard, au vu de sa forme. L'imprudente famille de combattants avait dû en chasser les anciens propriétaires, pour y habiter. Tu pourrais peut-être y dormir, pour être à l'abri de la neige. Puis, réfléchissant, tu te dis que c'était beaucoup trop risqué pour un être seul de se reposer au même endroit tous les jours. Surtout quand on fait partie de la Meute haïs par tous. Tu risquerais de t'endormir un jour, pour ne plus jamais te réveiller.

Finalement, tu vins te placer devant l'ouverture. L'odeur du couple était omniprésente, agressant ton odorat. Fronçant le museau de dégoût, tu pénétras dans l'entré. Pour cela, tu dut te tapir. Ventre à terre, tête presque dans tes pattes, tu rampas. Arriverais-tu à ressortir ? Tu étais plus massif que les parents que tu avais tués, après tout. Chassant cette crainte de tes pensées, tu persévéras. Soudain, un jappement ridiculement aigu t'alerta. relevant une oreille, tu sortis ta tête du tunnel, atteignant l'endroit où devait loger la famille. Le son venait de ta droite. Ton angle mort. Il te faudrait réussir à sortir totalement pour pouvoir apercevoir de quoi il s'agit. Alors que tu t'exécutais, tu sentis un éclair de douleur provenant de ton oreille. tu secouas furieusement ta tête jusqu'à ce que le petiot lâche prise, et aille voler vers une paroi de l'étrange habitation. C'était un louveteau. Tu te relevas. Ton dos touché le plafond, ce qui était assez perturbant. Tu étais mal à l'aise, ainsi, sous terre. tu te sentais si faible, enfermé. Toi qui aime tant le ciel, tu ne pouvais le contempler d'ici.

La boule de poils bondit sur toi. Surpris, tu la regardas faire, en te baissant pour pas qu'elle ne percute le plafond. C'était une jeune femelle aussi blanche que ses parents, évidemment. Ses immenses yeux noirs t'observaient avec malice. Fière d'être arrivé sur ton dos, elle te mordit de sa pitoyable dentition. Tu gloussas, amusé. La petiote se remit à mordiller ton oreille, montant sur ta tête. Tu baissas cette dernière, la faisant tomber. C'est qu'elle pesait son poids, mine de rien ! Aussitôt, elle revint à la charge. Elle était si mignonne... Si adorable... Innocente... Tu fus pris d'une soudaine bouffée d'amour paternel, qui t’étouffa. Paniquant, tu montras les crocs. La pauvre créature, pensant à un jeu, imita maladroitement ta posture. On aurait dit qu'elle grimaçait. Elle ne parvenait pas à conserver son sérieux. Tu allongeas ton cou vers le sien. Elle n'eu pas le temps d’esquisser le moindre geste. À présent, son corps pendait entre tes crocs. L'adorable loupiote était morte. Son innocence, envolée.

Tu t'allongeas tranquillement, et déposas le cadavre sur tes pattes. Avant de te mettre à dévorer la chaire plus que tendre de ce petit ange. Le goût était succulent, fondant dans ta gueule. Il n'y avait de meilleurs repas possibles. C'était une chose que tu n'aurais pu te permettre de faire, si tu appartenais encore à une Meute. Rien que pour cela, tu tenais à ta liberté. Tu ne laissas de ce sublime repas que des os, rongés à souhait.

Force : 50 / Agilité : 28 / Endurance : 39

Tu ressortis de la tanière et te léchant les babines. Le goût cuivré de la délicieuse créature y était encore. Tu pouvais sentir la chaleur de l'ange en ton ventre. Tu lui avais tout arraché. Sa famille, ses jeux d'enfants, ses ailes. Son futur. Tu avais dévoré ses espoirs de bonheur sans même qu'elle ne puisse s'en rendre compte. Tu t'étais repus de sa bienveillance, de sa joie de vivre. Ce louveteau avait tant à faire. Grandir, survivre, rencontrer une multitude d'autre être... Mais aurait-elle était heureuse ? Es-ce que sa famille aurait prit soin d'elle ? La tienne, par exemple, ne t'avait jamais félicité lorsque tu revenais avec une proie. Ni même pour ta toute première. Seul ton grand-père, lorsqu'il était encore là, t'avais prit sous son aile. T'avait sauvé. Sans lui, tu serais mort. Trois fois. A ta naissance, n'étant pas désiré. Quelques lunes plus tard, lorsqu'on avait cherché à t'abandonner, et qu'il était venu te récupérer. Et, enfin, pendant l'accident causé par ton frère et ta sœur, qui lui coûta sa vie. Tout était de leur faute. De la faute de ta famille.

Tu te souvenais du jour où tu avais suivi tes aînés. Vous étiez encore assez jeune. Pas même une année à vos compteurs. Ciel Renaissant, ton grand-père, était encore de ce monde. Ils t'avaient dit avoir trouvé une étrange flaque, de couleur noire. Te sachant comme le plus faible et malin de vous trois, ils t'avaient forcé à venir, à coup de crocs. Ils étaient curieux de ce liquide répugnant. Ils voulaient l'examiner, comme tout louveteau curieux. Et tu étais leur sujet d'expérience. Et si tu voulais te désister à cela, ton père te toisé. Si tu voulais leur échapper malgré ce regard, il te mordait. Et t'interdisait de manger un jour complet. Tu avais fini par accepter ton sort, à contre cœur. La famille était pour toi un synonyme d'ennemis, de souffrance. De mort.

Devant la flaque dont il était question, tu avais failli fuir. D'étranges bulles en remontaient. Tu avalas difficilement. Ton frère te poussa brusquement. tu poussas un couinement étranglé en évitant de justesse de te retrouver tête dans l'eau noire. T'enhardissant à lui lancer un regard noir, tu montras les crocs. Il te fixa avec ce regard moqueur, méprisant, qu'avait le reste de la famille envers toi. Tu ne pouvais faire confiance à personne. tu le savais. Depuis ta naissance, c'était ainsi. Ta sœur, plus stupide que ton frangin, vint renifler l'étrange acide. Elle te lança un étrange regard. Puis t’indiqua de te pencher, comme elle. Contrait à la soumission, tu lui obéis. Elle donna un violent coup de patte dans l'eau, t'éclaboussant légèrement. Tu reculas en poussa un hurlement de douleur, tendit qu'elle s'essuyait rapidement, avant que le liquide ne fasse effet sur elle.

La souffrance physique qui suivit fut la pire que tu subis de ton existence entière. Seul la partie droite de ton pelage fut touchée. À présent, ton pelage a repoussé, cachant ta peau devenue noire là où le liquide a fait des siennes. Et ton œil, lui, et ce qu'il est. Violet. Sans pupille. Aveugle. Un cadeau de ta famille.

Et si la petiote que tu venais de tuer avaient des parents similaires aux tiens ? tu l'aurais sauvé. Sauvé des malheurs du monde.

Calcul de la Chasse : 1 - 3 (Malus) + 2 (Bonus 50 Force) +1 (Bonus 25 Agilité) = 1
Chasse échouée.

Tu levas la tête. Voilà plusieurs heures que tu tournais en rond, mi-trottinant, mi-courant. tu étais pourtant certain d'avoir senti l'odeur d'un autre membre de la famille, en sortant. Ce dernier était vite parti, alors que tu n'étais pas encore extrait du tunnel. Avais-tu perdu sa trace ? Le soleil, au loin, n'allait pas tarder à se coucher. Tes pattes étaient lourdes, et les souvenirs de ton passé avaient quelque peu zappé ta détermination. Toutefois, en un grognement, tu repris ta recherche. Aussi fatigué sois-tu par cette course d'endurance, tu te laissais encore jusqu'à la nuit pour trouver ta prochaine victime.

Force : 50 / Agilité : 28 / Endurance : 39

Le soleil achevait de disparaître à l'horizon lorsque, enfin, son odeur te parvint. Aussitôt, tu rejetas ta tête en arrière, et lâchas un long hurlement. Ce dernier monta jusqu'aux étoiles, en un chant merveilleux. Aussi attirant que dangereux. La chasse était ouverte, indiquais-tu ainsi. Tu pris le temps de moduler ta voix, t'amusant à en faire une mélopée funèbre. Signe avant-coureur de la mort de ta proie. Un enfant, sûrement presque adulte d'après son odeur. le grand frère de la petiote que tu avais dévoré. Quel lâche ! Te fuir, au lieu de protéger ceux qui l'ont élevé ! Toutefois, tu ne lui en veux nullement : tu aurais fait de même. Venir à toi aurait été suicidaire. Et puis, la famille, c'est un fardeau plus qu'autre chose.

Tu démarras de façon spectaculaire, bondissant soudainement vers l'odeur. À présent, tu pouvais l'entendre. Ses pas sur la neige. La lune éclairait de façon parfaite le paysage de sa lumière blafarde. Tout était parfaitement blanc, lisse. Si ce n'est la piste que te laissait le fuyard en courant. En effet, ses empreintes de pas souillait le sol en une ligne droite. Il avait compris que tu l'avais retrouvé. Tu souris largement. Cela promettait d'être amusant...

Calcul de la Chasse : 10 - 3 (Malus) + 2 (Bonus 50 Force) +1 (Bonus 25 Agilité) = 10
Chasse réussie.

Je l'ai vu faire. Te monstre. Tout de noir vêtu, le museau cherchant les organes de ma chère sœur. J'étais revenue en urgence lorsque j'avais découvert le cadavre de Maman. Elle était dévasté par la mort de Papa, et avait même criait sur Rose. c'était la première fois que je l'avais entendu élever la voix. Contrairement à ce que sa rude apparence pouvait laisser penser, elle avait un cœur d'or. Douce, et aimante, voilà comment était ma Maman à moi. Peut m'importe qu'elle soit défigurée : je ne l'échangerais pour rien au monde.

Mais la voilà, par terre. Sans vie. Comme mon Papouné. Et moi, je reste là. tel un piquet, un cadavre tenant miraculeusement debout. Cette douleur qui prit mon ventre, je ne l'oublierai pas de si tôt. Je ne pouvais y croire. Elle, qui, quelques heures auparavant, me faisait la toilette derrière mes oreilles. Elle qui, avec son merveilleux sourire, arrivait à nous faire oublier la mort de Papa. Je crois bien que j'ai vomis. Ma tête est vide. ma mémoire me joue des tours. Mais je n'ai plus qu'une idée en tête : aller chercher ma petite sœur, et fuir. Quelqu'un -quelque chose..?- rode ici. Un meurtrier. Je n'ai pas la force de vaincre quiconque, et la faim ne m'aide pas. L'on doit vite partir. Fuir. Trouver quelqu'un pouvant nous aider. Une Meute, même, s'il faut.

Tient bon sœurette, j'arrive !

Trop tard. Il est trop tard. J'entends des bruits de mastications. Ses crocs plongent avidement dans le poitrail de ma petite sœur. Un haut-le-cœur me transperce. Pourtant, je suis incapable de faire quoi que ce soit. A moitié dans le tunnel menant à notre tanière, je me contente de fixer la scène avec horreur. L'odeur du sang me retourne l'estomac. Ma vision est brouillé par les larmes. Je ne bouge pas la moindre griffe avant qu'il ne termine sa sale besogne.

Partir. Seul. Partir. mais où ? Je ne connais que peu les environs. Je tourne, encore et encore. Perdu. Dès que je l'entends s'approcher, je fuis. Il ne semble pas savoir où je suis. Épuise, je me trouve une cachette, et m'y affale. j'en peux plus. je dois dormir. Quitte à me réveiller au royaume des morts. Au moins serais-je avec... avec ma... ma chère famille...

Je suis un incapable, qui n'a pas même pu sauver ceux qui ont tout fait pour lui.

[ . . . ]
Il est derrière moi. Malgré tout, il m'a retrouvé. Il a chanté pour moi mon champ funèbre. J'ai l'impression d’assister à mes propres funérailles. Son souffle est sur ma croupe. Il est là. Moi à terre. Lui au dessus. Il m'écrase. J'en peux plus. Les larmes coulent. Pourquoi ? Pourquoi nous faire ça ? On ne lui a jamais causé le moindre problèmes... On était si heureux, tout les quatre... Et lui, il c'était invité... Nous avait arraché cette joie simple...

Je tourne la tête. Je veux voir mon tueur. Ce monstre. Une fois. Avant de rejoindre ma famille. Je me suis quelque peu débattu, avant de comprendre que c'était inutile. Sa force est de loin supérieure à la mienne. Soudain, un oeil. Violet. Puis le noir. Une gueule ouverte ? Douleur. De nouveau du violet. Un oeil. SON oeil. La mort.

Je vous aime... Pardon de n'avoir pu vous venger...

Une voix résonne à mes oreilles, tendit que tout s'efface dans la souffrance.

Recevez gracieusement, cher ami, mes plus sincères condoléances.