Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 FINI - Ca ne suffira jamais [Entraînement seul]

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Lun 5 Jan - 21:08

Jauges :
Force : 53
Agilité : 55
Endurance : 55



Ca ne suffira jamais




Je quitte le nord en longeant le fleuve qui coule près de ma tanière, son eau ténébreuse ne laisse aucun doute quand au fait qu'aucune vie ne peut s'épanouir en son sein. Autrefois, peut-être était-il possible de pécher ici, pour les plus habiles de mes semblables. A l'heure actuelle, ce n'est qu'une eau profondément sombre qui s'écoule à torrent, menaçant d'emporter tout malheureux qui tombera dedans. L'odeur nauséabonde qui réchappe de l'eau a un point positif, elle pousse quiconque à ne pas s'approcher trop des rives. Ce sont des risques de chutes en moins, même si quelques loups trop téméraires tentent malgré tout l'aventure à leurs risques et périls. Je ne suis pas de ceux-là. Pour ma part, je me tiens le plus loin possible de ces eaux profondes et mortellement dangereuses, et je le longe à plusieurs mètre de distance. Tout ce que m'apporte ce fleuve près duquel j'ai établis ma tanière, c'est la protection grâce à son odeur pestilentielle qui camoufle la mienne, musquée et aisément reconnaissable. J'évite soigneusement de passer devant les marais Griffes Vertes, parce que là-bas les odeurs sont si fortes qu'elles cacheraient l'odeur d'une meute entière si elle s'y cachait. Je préfère éviter tout risque de tomber dans une embuscade, même s'il est impossible à mes ennemis de prévoir quand je passerais et dans quelques conditions. Je contourne la cabane du chasseur de plusieurs kilomètres, là aussi pour m'épargner des risques inutiles, et je traverse finalement la forêt aux pendus pour rejoindre les terres de l'Ouest. Les arbres y sont couverts de toiles blanchâtres et de neige, mais également du sang séché depuis longtemps, appartenant par le passé à des cadavres que les charognards auront déchiquetés tant bien que mal pour se nourrir.

Je débarque sur un versant de l'autoroute éventrée, première terre de l'Ouest avant la ville en ruine. Plus loin je pourrais rejoindre le cimetière, mais là-bas je ne trouverais rien de ce que je cherche aujourd'hui. La plaine de cendres ne m'intéresse pas davantage, je n'ai pas prévu de mourir intoxiqué et encore moins maintenant, alors que de grands plans se préparent et qu'une guerre phénoménale éclatera bientôt dans ce monde. Je pense chaque jour à la stupidité de mes actes, il a quelques mois, lorsque j'ai rejoins la Horde pour protéger ma soeur. Autant la jeter dans une meute de chiens dressés, cela aurait eu le même effet. La preuve, aujourd'hui elle n'est même plus à mes côtés pour me dire si elle se sent en sécurité ou non. Soit elle a été enlevée par l'une des meutes, ce qui m'étonnerait puisqu'ils m'auraient fait chanter de puis longtemps, soit elle a été tuée par l'un de nos compagnons, soit elle s'est sauvé en préférant laisser là son assassin de frère. Et puisque les deux options sont aussi plausibles l'une que l'autre, je décide de ne pas me pencher davantage sur la question et de me concentrer sur moi. Après tout, c'est ce que j'ai toujours fait de mieux. Pourquoi m'arrêter maintenant, alors que je n'ai plus rien pour me pousser à agir différemment ? Je souris de mes canines blanches et aiguisées, et je trouve rapidement de quoi entretenir les muscles de mon corps. non loin, des filets de marins pendent de-ci, de-là, ressemblant ainsi à un énorme parcours du combattant d'où il serait particulièrement difficile de se dépêtrer. Parfait.

Sans davantage réfléchir, je fonce dans les filets. Je m'y jette comme dans un lac fait d'une eau pure et délicieuse en plein été, je me propulse dans les filets comme dans une course folle contre une harde daims enfiévrés. L'espace d'un instant, je me sens comme un louveteau, innocent et joueur, prêt à tout pour avoir le droit de participer à une nouvelle aventure. Je me faufile entre les traits tendus, passe en dessous, au dessus, à gauche et à droite. L'expérience est fortement amusante, malgré mon âge d'adulte mûr et réfléchis. Qui a dit qu'un entraînement ne pouvait pas aussi détendre le moral d'un loup sur les nerfs ? Je me plais à m'emmêler dans les filets, à me ressortir de ces noeuds pour en trouver d'autres plus loin et perdre mes membres dedans. Si j'étais plus jeune, je paniquerais à plusieurs occasions, lorsque mes pattes semblent bloquées pour toujours. Mais au lieu de ça je fais preuve d'ingéniosité, j'observe chacun fil et chaque passage, et je sors mes pattes lentement pour les rassembler toutes les quatre. Je repars alors jusqu'à un nouveau filet où je m'emmêle à nouveau, et durant de nombreuses minutes dont je me demande même si elles ne deviennent pas des heures entières, je continue de m'obstiner à passer plus d'obstacles et à m'enchevêtrer davantage dans les pièges que les humains utilisaient autrefois pour capturer des espèces sous-marines. Je m'amuse ainsi encore longtemps, malgré le temps qui file, jusqu'à ce que le soleil soit bas dans le ciel et que je décide que l'heure est venue de rentrer. Alors, prenant encore quelques minutes pour m'extirper de l'endroit, je finis par rejoindre l'embouchure de laquelle je suis arrivé, et je rentre chez moi tranquillement pour y faire un somme avant de partir pour une longue nuit de chasse.

 FINI - Ca ne suffira jamais [Entraînement seul]


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