En savoir plus | Sam 3 Jan - 14:56 | |
| Du sang dessinera mon sillage Entraînement Solo F=48/A=39/E=42 La vie est faite de sacrifices. Et la Lune sait si Skull en a fait, dans sa longue et misérable vie de solitaire. Depuis sa défaite face à Empress, jamais elle n'a connue la joie ou le bonheur autrement que dans la misère des autres ou dans dans son propre entraînement. Elle voue un véritable culte à la force physique et au panache qu'un guerrier peut arborer. Skull le sait, quand un ennemi craint l'apparence de son assaillant, c'est déjà la moitié de la bataille qui est gagnée pour ce dernier. C'est donc accompagnée de cette conviction sans faille que la louve se rendit dans un lieu fort étrange, que jamais encore ses pattes n'avaient foulé. Devant ses yeux s'étendait un gouffre sans fond, aussi noir que peut l'être une chose, et dont un relent putride s'échappait. On voyait l'air onduler sous la chaleur écrasante qui régnait près de cette énorme brèche. Skull baisse les yeux et reconnait des traces de lave séchée sous ses pattes.
La Hordienne s'éloigne de ce trou béant, préférait éviter de risquer sa vie inutilement, et s'approche d'un arbre solitaire qui trônait là. Elle se met à en faire le tour cependant que son esprit recherche le meilleur moyen de s'entraîner seule. Commençons par un petit échauffement, pense Skull en se mettant à courir autour de ce qui avait été baptisé la Blessure. Elle courre sans s'arrêter, tout d'abord lentement, puis de plus en plus rapidement au fur et à mesure que ses muscles s'échauffent. La louve sent des regains d'énergie alimenter ses veines malgré la fatigue qui commence à apparaître. Elle ouvre la bouche légèrement et continue sa course. Elle est consciente de tout; de ses pattes qui foulent le sol avec régularité, de ses poumons en ébullition, de l'air qui fouette son pelage brun. Au bout d'un certain temps, Skull ralentit le pas. Tout son corps la tiraille mais elle n'a cure. Elle veut entretenir sa forme au maximum. La Hordienne reprend place près de l'arbre et décide de le prendre pour cible. Elle recule de quelques pas, se met face à son pseudo-adversaire et commence l'assaut. Elle s'avance, donne des coups de pattes rapides. Outre les crocs qu'elle se garde bien d'utiliser, Skull essaye de mettre en oeuvre toutes les manoeuvres d'attaque qu'elle a apprises. Elle enchaîne attaque et retrait, tournoie autour de l'arbre mort comme une furie. Babines relevées, on la dirait plus en colère que jamais. De profondes entailles défigurent sa victime. Malgré son corps fatigué, la Hordienne se jette contre le tronc et plante ses griffes comme elle le peut. De ses pattes arrière, elle se projette en hauteur et parvient à se rétablir en équilibre précaire sur une branche dénuée de feuille. Jetant de brefs coup d'oeil autour d'elle, Skull s'accroupit puis saute, pattes tendues, comme si elle s'apprêtaient à atterrir sur le dos d'un potentiel ennemi. Ses pattes se posent lourdement sur le sol, soulevant un nuage de débris. Bondissant agilement, décrivant de larges cercles, la louve entame une manoeuvre d'esquive. De la poussière vole autour d'elle. Craquement de branche. Ne sentant aucune présence, Skull profite de cet bruit pour prétexter une fuite. D'un bond, elle part en direction d'une plaine dévastée qui borde le gouffre. Cette fois, elle court bien plus vite que lors de l'échauffement; on entend la battue irrégulière et rapide de ses pattes sur le sol. Tout son corps est ramassé. Plus que jamais, ses muscles sont tendus. Au départ, elle se prend pour une fuyarde. Maintenant, elle est le poursuivant. Elle s'imagine un point dansant devant ses yeux, une proie qu'il lui faut attraper. Elle s'imagine la prendre entre ses pattes, la plaquer au sol et lui ouvrir le ventre comme elle aime à le faire avec ses victimes. Cette vision la rassérène, elle accélère sa course. En d'autres circonstances - si elle n'était pas Skull - elle sortirait la langue de plaisir. Mais elle n'est pas un cabot, et ce sentiment grisant lui fait plutôt relever les babines. Elle court désormais au milieu d'une plaine dont elle ignore tout. D'un coup de tête, elle décrit un cercle et dérape sur le sol. Désormais immobile, l'adrénaline redescends et ses pattes se mettent à trembler. Après tout, Skull vient de passer d'une course folle à l'arrêt total. Ses yeux fous fixent un point qui n'existe pas. Elle halète bruyamment et, sans esquisser un mouvement, retourne sur ses pas d'un petit trot léger.
FIN
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