Les ombres s”étendaient à pertes de vues face à lui. Le loup continuait de marcher, museau au sol, ses yeux cherchant à découvrir ce que l”ombre pouvait bien cacher. Il était curieux, c”était sa première chasse de nuit. Et il allait en profiter. Il faisait certes plutôt froid. Plus que d”habitude. Mais il n”allait pas râler pour ça. Bien au contraire. Il était là, seul dans l”ombre, heureux.

Une odeur lui caressait le museau. Il ne savait pas de quoi il s”agissait, mais c”était bel et bien une proie. Encore quelque chose plein de plume. Penchant la tête sur le côté, Freux levait lentement le museau vers le ciel, gueule ouverte à moitié. Reniflant, cherchant à voir d”où venait cette odeur.

C”était droit devant lui. Gardant le museau en l”air, Freux se mettait à ramper dans l”ombre. Faisant de son mieux pour éviter de faire rouler les galets sur ses pattes. Dévoilant ses crocs, l”odeur de la proie était de plus en plus présente. Que devait-il faire ? Soit. Il irait. Il sauterait en avant.

Et c”est ce que Freux fit. Sautant droit en avant, il sentit quelque chose sous ses pattes. Mais la proie venait de lui échapper. Les ailes de l”oiseau lui avaient frôlé le visage. Se retournant d”un bond, les crocs du loup tout prêt à l”action, il vint attraper une aile, vif.

L”oiseau cherchait à se débattre, donnant des coups de becs dans la force du désespoir. Que pouvait bien faire le loup face à ça ? De rage, il jeta l”oiseau au sol, faisant ensuite un bond rapide sur le corps qui s”écrasait sur les galets dans un bruit profond. Se jetant au cou de sa proie, il vint y planter ses crocs de toutes ses forces.

L”oiseau s”arrêta de se débattre après quelques minutes. Malheureusement pour lui. Le coup de croc de Freux lui avait totalement sectionner la tête.

C”est une proie décapitée, que Freux ramenait au camp, en cette douce soirée. .