e griffon, un animal hybride, majestueux ainsi que dangereux. Le corps d'un lion, roi de la terre, ainsi que d'un aigle, roi des airs, le griffon était né pour régner. Vénéré par certains peuples, plusieurs légendes annonçaient qu'ils étaient les gardiens d'un temple sacré, et que quiconque osait y pénétrer allait subir leur colère. De leurs serres capables de transpercer des écailles de dragon, et de leur bec qui pouvait arracher la tête d'un homme en un seul coup, ils étaient redoutés de tous et personne n'avait osés pénétrer ce temple où se trouvait pourtant de l'or. D'autres affirmaient que ces légendes là étaient fausses, que le griffon était libre comme l'air et qu'un seul peuple avait réussi, avant, à les approcher et à créer un lien avec eux, ces êtres étaient nommés les nains. Pourquoi seulement eux ? Tout simplement parce que ces bêtes adoraient l'or, elles étaient donc avides comme les nains, c'est pour cela qu'ils s'entendaient et se comprenaient parfaitement. Cependant, comment cet animal inspiré de vieilles légendes était apparu dans l'esprit de notre louve ? Incapable de l'imaginer d'elle même, elle l'avait sûrement aperçu sur des gravures dans son passé, mais ça elle ne s'en souvenait plus.

Le silence, ce silence qui était redouté par la plupart, ce silence qui par sa simple présence en disant tant... Elle était en train de le subir, seule. Sans repère elle se contentait de contempler les environs, restant calme, pour le moment. L'endroit où elle se trouvait ne lui rappelait rien, était-elle en terres ennemies ? Rabattant ses oreilles, elle marchait lentement, posant ses pattes sur un sol aride. L'herbe de cet endroit était jaune, le sol lui, orangé. Son cœur commençait à accélérer son rythme, elle avait peur, les siens l'avaient-ils abandonnés ? Non... Non, elle était partie chasser, elle avait faim, très faim. Elle s'était trop éloignée, là voilà la réponse, et elle venait sans doute de découvrir un lieu nouveau. La horde avait prit du terrain, c'était pour cela qu'elle était si loin des siens et que son corps n'était plus aussi splendide qu'avant, elle ressemblait à un cadavre, à une charogne, une chose qui se battait pour vivre alors que tout semblait l'abandonner. Pourquoi se battait-elle déjà ? Pourquoi lutter quand sa cause était déjà perdue d'avance ? Et surtout quand le destin s'acharnait sur son sort ? Pourquoi elle et pas un autre ? Qu'avait-elle fait de plus... Ou de moins ? Mais une seule chose la forçait à résister, remettant en cause sa vie entière, son but d'exister, sa sœur, elle voulait la protéger, elle qui pourtant était une parfaite inconnue.

Une silhouette se dessinait au loin, dans ce paysage totalement inconnu pour la louve. La faim qui la tiraillait l'empêchait de réfléchir comme elle le faisait si bien avant d'agir. Cette fois, alors qu'une seule idée en tête était présente, elle fonçait sur la bête sans même prendre le temps de voir ce que c'était. Une plume, deux, un plumage, des ailes, elle avait agrippé l'une des ailes de ce qui semblait-être un oiseau avec ses crocs, elle tirait alors de toute ses forces, si bien qu'elle en avait arraché quelques plumes. Puis, l'oiseau se dressait sur ses pattes arrière, il avait aussi une longue queue touffue, qu'était-ce ? Reculant, horrifiée, elle observait ce monstre qui était face à elle, il faisait le triple de sa taille et surtout on n'en croisait pas tout les jours. Un son aigüe venait de percer les oreilles de la louve, ce son qu'on aimerait tant éviter pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas agréable à entendre. Se secouant, elle cherchait à retrouver un peu de logique dans ce monde, mais elle n'en eu pas le temps, d'un coup de patte vif il l'avait envoyé rouler sur le côté. Son flanc gauche saignait, mais elle ne sentait rien, peut-être était-ce la peur qui faisait cela ? Sûrement, se redressant comme elle le pouvait elle se dirigeait tant bien que mal dans la forêt en courant.

Un pas, deux, puis trois, elle était affolée, dans sa course elle en était même arrivée à trébucher. Elle ne voulait pas fixer le ciel, elle savait qu'il était non loin, et surtout qu'à tout moment il allait frapper, la frapper, bizarrement cette idée de violence ne lui était pas si inconnue que cela. Un crie strident perçait le ciel, elle, elle reprenait son bout de chemin, cherchant des lieux "connus", malheureusement dans ce monde il n'y avait aucune logique, elle voyait des montagnes vertes puis d'un seul coup, juste à côté un paysage désertique, pour de nouveau voir de la verdure. Dans un rêve, la seule logique présente est celle que l'on veut bien se donner, hors la louve, perturbée, mélangeait sa folie à cette logique. C'était trop tard, elle sentait les serres de cette bête lui labourer le dos, chutant au sol elle ne bougeait plus. Savait elle que tout était perdu ? Oui, à quoi bon se battre si son destin était ainsi ? Il était face à elle, son regard perçait le sien, il dégageait une telle assurance que pendant quelques secondes elle l'enviait. Alors qu'il allait lui porter le coup fatal, elle serrait sa mâchoire, puis, un hurlement qu'elle connaissait bien se faisait entendre. Elle ouvrait alors une nouvelle fois ses yeux, perdue dans la cave ou dormait les siens elle venait de se rendre compte que tout cela n'était qu'un rêve, cependant, elle avait dans sa gueule la queue de son pauvre ami Freux, c'était donc lui qui avait hurlé et à qui elle allait devoir des explications. Lâchant sa queue elle se sentait confuse, pour éviter de réveiller bien d'autres personnes, elle se dirigeait dehors, songeuse, à quoi était lié ce rêve si... Spécial ?

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