La solution à ce problème me paraît pourtant évident, ma patte avant étant tout prêt de sa gueule, il n'a qu'à la mordre pour me faire mal et ainsi, que je lâche prise. Mais Dieu seul sait où il va chercher sa stratégie !

Me donnant un immense coup dans le ventre, je jappe de surprise mais reprend vite mes esprits afin de resserrer l'emprise de ma gueule sur son cou. Qu'est-ce qu'il fait là ? Il veut nous tuer ou quoi !? Puis, Tybalt attrape sauvagement ma patte et la serre fort, ayant mal, j'essaie de tenir bon mais voyant le sang couler, je sais que si je reste plus longtemps dans cette position c'est moi qui y passe. Néanmoins je ne relâche pas l'emprise pour autant, je suis bien déterminée à le garder au sol, et puisqu'il a décidé que le sang pouvait couler, alors il coulera !

Je ne retiens pas ma morsure et plante cette fois-ci mes crocs dans la chaire de Tybalt jusqu'à en sortir le sang. C'est quand il parvint à mes narines que je prends conscience de la bêtise que je viens de faire. Vais-je pouvoir résister à l'appel du sang, ne pas devenir folle, ne pas le blesser mortellement ?

Relâchant mon emprise, je fais un immense bond en arrière en repliant ma tête sur elle-même. Grognant contre moi-même, j'essaie de garder le contrôle, la maîtrise, mais c'est difficile. L'odeur du liquide rouge m'excite, et j'ai tant envie d'en sentir plus... ! Mes yeux regardent dans un sentiment d'impuissance Tybalt.

Il faut que l'on continue à s'entraîner pour la Horde, il faut que j'apprenne à garder le contrôle de moi, il faut que je tourne ce défaut à mon avantage, il faut que j'arrive à combattre Tybalt sans le tuer. Je peux le faire, je sais que j'en suis capable !

Sortant de cet état second, je me rue sur Tybalt en criant.

- Imbécile, tu n'avais pas vu ma patte près de ta gueule ? Il aurait juste fallut que tu la mordes !

Puis je saute sur lui et au lieu de l'entraîner dans une roulade, je le ramène en arrière. Il m'est difficile de me concentrer sur lui plutôt que son sang. Son museau touche le mien, et mon grognement se fait plus intense, je suis au sol et il me domine, cela est fait exprès, prenant sa patte en arrière je le retourne de manière à le bloquer complètement. Pour se sortir de cette position, il est forcé de me mordre, mais qu'importe, cela fera un excellent entraînement sur le plan physique, mais aussi sur mon plan mental.

Plaquant mes oreilles contre ma nuque et grognant toujours plus fort, je me mets à labourer son pelage nerveusement.

- J'ai hâte de voir ta prochaine attaque.

Secouant ma tête, j'essayai de me raisonner tant bien que mal, de me dire qu'il fallait que j'essaie de tourner cette sauvagerie à mon avantage, mais eux, est-ce qu'ils l'ont fait ? Tout autour de la pauvre louve qui me servais de mère, ils étaient en rognes, et n'avaient pas trouvé mieux que de se défouler lentement sur elle, l'odeur du sang les excitant, ils se donnaient des coups entres eux.

Mais moi je n'étais pas eux, non ? J'étais différente, et pourtant à la vue de cette scène ils m'ont rendus similaires. Il fallait que j'apprenne à me contrôler. Tybalt me plaqua au sol, au bord d'un gouffre, sa patte contre ma gorge. Je n'arrivais pas à le regarder avec une sensation autre que la haine.

- Alweda, je peu juste savoir ce qui te passe par la tête quand tu perds le contrôle. comprendre la situation sera bien plus facile pour nous. aujourd'hui nous devrions plutôt nous concentré sur comment te contrôler.

Mes yeux s'embrasèrent et je me mis à hurler encore plus férocement. Je repoussai avec violence Tybalt, il atterrit sur le sol, tandis que moi je le regardai avec un rictus étouffé par mon véritable moi qui essayait de lutter.

- Je sais... Braillai-je entre deux grognements. Mais... Toi... Je ne veux pas te tuer.

Je me crispai avant de me dire que qui ne tente rien n'a rien. Fonçant droit dans le gouffre, je m'y ruai puis m'y jetai. M'accrochant à la paroi, je fis bien attention à ce que mes appuis tiennent bien puis je sautai en l'air, arrivant pile là où je souhaitais, je mis tout mon poids sur Tybalt pour l'écrouler au sol, me mettant en position de saut sur lui, quand je pris mon "envol", je le griffai avant de retourner dans le gouffre.

Cherchant une petite crevasse ramenant sur la terre ferme, je la trouvai et l'empruntai. Puis je me cachai derrière un rocher, m'y tapis et attendis bien sagement mon partenaire d'entraînement.

Mon souffle devenait de plus en plus régulier, et je recouvrai mes esprit, tout en gardant cette force que j'avais quand je perdais le contrôle de moi-même.