Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 FINI - Maintenir le niveau - chasse seul

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Jeu 25 Déc - 18:00

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Force : 21
Agilité : 20
Endurance : 20
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Dans le plus grand silence, profitant de la pénombre d'une soirée qui débute dans l'obscurité, je marche dans la terre froide et gelée à la recherche d'une nouvelle proie, afin de continuer à remplir les réserves de la Horde. Puisque je ne peux pas passer de temps avec ma soeur, alors je prends la décision de me plonger désespérément dans le travail, et je m'acharne à chasser et à m'entraîner quotidiennement afin de développer mes capacités et mes compétences. Je connais cet endroit. Je suis venu m'entraîner ici avec Sora, il y a de cela plusieurs jours déjà. Notre combat a laissé des traces dans le givre hivernal, et je vois des marques de nos pattes et des pèles-mêles de nos corps pendant notre bagarre. Notre entraînement est resté dans la mémoire du sol, même si d'ici peu de temps il n'en restera plus rien. Je hume les effluves, je gratte le sol à la recherche d'odeurs que je connais et de mon regard saphir, je détaille toutes les griffues dans la terre pour me faire une idée du temps qui sépare leur apparition de l'instant où je les découvre. Je repère la trace de quelques rongeurs, mais rien de satisfaisant pour remplir l'estomac de quinze loups adultes en plein entraînement. Cependant, je décide de me mettre à la recherche de quelques souris et lemmings pour me donner un peu plus d'énergie, dans l'idée de me mettre en chasse quand la nuit sera complète et que le gros gibier sortira des sous-bois. Je trottine légèrement, mes oreilles aux aguets, écoutant les grattements des petites bêtes sous mes pattes, à l'abris de la terre gelée.

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Jeu 25 Déc - 18:28


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Les tranchées sont en fait un assemblement de nombreux chemins tortueux, creusés profondément dans la terre de sorte que des bipèdes peuvent s'y tenir debout sans qu'on puisse les voir de l'extérieur. Cela était prévu pour les protéger, autrefois, lors de leurs conflits internes qui les opposaient les uns aux autres. C'est un lieu que nous autres loups, devions fuir à tout prix à chaque fois que des humains s'y planquaient. Par instinct nous avons toujours cherché à fuir les êtres imberbes à deux pattes, mais plus encore lorsqu'ils se rassemblaient et qu'ils faisaient d'étranges bruits, criant de leurs voix stridentes ou graves, mais toutes aussi inquiétantes les unes que les autres. Je n'ai pas connu ces périodes de troubles, et celles que ma propre espèce connaît me sont largement suffisante pour que je ne regrette pas de n'avoir pas été de ce monde à l'époque où les humains ont commencé à détruire le monde. C'est presque rassurant de se dire que finalement, je suis né ici et que par conséquent, je ne ressens pas les regrets du monde d'avant, ni le manque de sa beauté et de sa plénitude. Non. Moi, tout comme ma famille, je suis né dans un monde apocalyptique, là où le chaos règne et où il faut être le plus fort pour survivre, ou attendre patiemment la mort en arpentant des terres déjà dévastée par le Néant. J'ai appris à me battre depuis mon plus jeune âge, dans des objectifs divers mais toujours avec dans une même optique. J'ai appris à haïr, à tuer sans ressentir la moindre compassion. On m'a entraîné à abattre mes cibles sans éprouver de remords. Pourtant, il y a toujours eu cette lueur, ce regard veillant éternellement sur moi et qui me poussait à ne pas suivre complètement la voie sur laquelle on me poussait de force.

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'Dé de chasse' : 2
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Jeu 25 Déc - 18:44


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Derrière toute cette haine, toute cette colère qu'on m'a appris à ressentir de manière permanente, il y a toujours eu cette lueur, cet infime sentiment de bien-être qui se cachait éternellement derrière un voile de rage, mais qui pourtant était là et me rappelait sans cesse que derrière ma vie de combattant, il y avait aussi un loup, moins obéissant et moins dévoué à une cause, mais tout aussi vivant et qui méritait d'être connu. Je réalise, aujourd'hui, alors que je cherche les odeurs des petits mammifères désespérément, que cette lueur c'était ma soeur. Ma tendre petite soeur qui, en fait, dans le plus grand silence, a toujours été là pour moi, m'empêchant d'oublier que je n'étais pas seulement un futur meurtrier, mais aussi et surtout son frère, son grand frère ayant le rôle de la protéger et de veiller sur elle. Je ne suis pas juste un tueur, un assassin, un taré dénué de compassion. Je suis un loup avec des états d'âme et une réelle conscience de la douleur qui peut toucher le monde qui m'entoure. En fait, si je réfléchis vraiment, puisque visiblement je n'ai que ça à faire -les souris ayant décidé de rester terrées dans leurs trous- je me dis que je suis en fait deux loups bien distincts. Si je suis capable de faire abstraction de toutes mes émotions pour mettre fin au jours d'un loup que je n'ai jamais rencontré avant ou qu'on m'a simplement demandé de massacrer pour le compte d'un semblable plus haut gradé, je suis aussi capable de ressentir la compassion lorsque ma soeur me rappelle qui je suis. Résigné à l'idée d'avoir deux vies si différentes, je continue de chercher en vain en espérant terminer la soirée avec une proie en gueule.

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'Dé de chasse' : 10
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Jeu 25 Déc - 19:08


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Les minutes se sont écoulées avec une lenteur exagérée. Je n'ai pas trouvé le moindre petit souriceau ni la moindre trace d'un passage de quelque lemming que ce soit. Visiblement, les petites bêtes ont senti ma présence et se sont profondément enfouies sous terre pour leur protection individuelle. Cependant, alors que la nuit est noire et que plus rien ne bouge dans la pénombre, je décèle le parfum d'un animal. Une odeur aussi dangereuse que délicieuse, même si la viande de cette créature est plus dure et le goût plus fort que celle d'un chevreuil ou d'un lapin. J'entends les ronflements rauques de l'animal avant même qu'il arrive dans la clairière, et je m'immobilise sans plus faire le moindre bruit. Je sais que mon odeur imprègne les lieux puisque je traîne dans cet endroit depuis déjà trop longtemps, mais en restant parfaitement sans bouger j'ai une chance de passer inaperçu. La bête sort enfin du couvert des arbres, certainement persuadée que tout se passe bien et qu'elle va pouvoir fouiller les environs sans être dérangée. D'autant que les sangliers ne sont pas connus pour être les animaux les plus farouches au monde et qu'au contraire, ils ont davantage tendance à charger leurs ennemis qu'à les fuir en croisant leur chemin. Je respire lentement, calmement, inspirant et expirant profondément pour tâcher d'empêcher mon coeur de s'affoler. C'est une jeune femelle que j'aperçois, ni aussi épaisse qu'un adulte complet, ni aussi ridicule qu'un marcassin.

Les femelles sont moins impressionnantes que les mâles, mais pas moins dangereuses pour autant. Il suffirait que celle-ci vienne d'avoir sa toute première portée, et la hargne qu'elle éprouverait pour la protection de ses petits me vaudrait un combat sans merci dont j'aurais exactement autant de chances qu'elle de sortir vainqueur. Si les louves sont d'une détermination farouche pour protéger leur progéniture, on peut dire des laies qu'elles sont tout aussi mauvaises lorsqu'il s'agit de défendre leurs bébés. Je la regarde qui fouine et retourne la terre de son museau retroussé, et je reste parfaitement immobile dans la pénombre pendant plusieurs secondes. Elle s'arrête, lève la tête, hume l'air puis recommencer à creuser furieusement des trous dans le sol à la recherche de nourriture. Je guette des sons dans les sous-bois, essayant de deviner des petits bruits de ronflements, mais je ne perçois rien. Ou elle est seule, ou ses petits sont bien cachés et endormis profondément. Elle continue de s'approcher de moi, sans se douter que je suis là, et ce n'est que lorsque la lune se reflète sur mon pelage brun et qu'une brise emporte vers la laie l'odeur de mon corps, qu'elle détecte enfin ma présence. Elle se relève brusquement, me fixe de ses minuscules yeux sombres, et lâche de secs grognements de menace. Elle sait que je suis là, mais elle pense que je vais passer mon chemin sans lui chercher querelle. Elle se trompe.

Sans attendre une seconde de plus, je saute à sa rencontre et me mets à galoper pour arriver rapidement vers elle, alors que cette grosse bête furieuse grogne voracement et me charge sans pitié. Par chance, les défenses des femelles sont moins développées que celles des mâles. J'aurais donc plus de chance de me défaire de ce combat sans être trop amoché. Si je joue subtilement et habilement, je pourrais même profiter du terrain particulièrement difficile pour m'en sortir indemne et ramener cet animal à ma meute. Vu le peu d'acharnement qu'elle concentre dans ses cris d'attaque, elle doit être seule. C'est un soulagement. Si je parviens à planter mes crocs dans sa gorge, elle se résignera plus facilement à mourir que si des vies dépendaient d'elle. Quand nos corps ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et qu'elle baisse la tête vers le sol pour mieux me balancer ses dents dans les flancs, je fais un brusque écart et m'arrange pour faire immédiatement demi-tour. Avant qu'elle n'ait le temps de se replacer face à moi et de me charger une seconde fois, je bondis sur son dos et plante autant mes crocs dans son échine que mes griffes dans la peau dure de son dos. Elle grogne d'une voix atroce et je me boucherais volontiers les oreilles si je pouvais, mais je me concentre pour ne pas lâcher prise au risque de subir son fléau. Un sanglier est dangereux, mais un sanglier furieux, c'est bien pire encore. Je mords, mords et mords encore dans sa chair, à la recherche d'endroits plus tendres que je pourrais agripper fermement, mais elle parvient à se dégager de ma prise et me balance au sol.

Poussé par l'instinct de survie, je me relève immédiatement et me remets tout aussi vite de mes émotions pour lui faire face à nouveau et me préparer à son attaque. Je suis prêt avant qu'elle ne m'atteigne et malgré un violent coup de tête dans mon poitrail qui me coupe le souffle quelques secondes, je parviens à attraper son crâne entre mes dents pour le serrer de toutes mes forces. Le sang bat si fort à ses tempes que je le sens résonner dans mes crocs, à moins que ce ne soit mon propre sang dans ma propre tête qui résonne dans les nerfs de mes mâchoires. La laie hurle et ses débat, mais après de longues minutes d'acharnement je la sens défaillir. Elle s'affaiblit autant que moi, mais sa faiblesse me donne l'énergie de tenir encore, jusqu'à ce que son corps s'affale sur le sol glacé. Je lui tourne autour de longues secondes et la suis en faisant de petits bonds lorsqu'elle tente de s'échapper à nouveau, mais mon attaque de front aura probablement affaibli ses connexions neuronales parce qu'elle ne fait plus que ramper ou se jeter par terre en essayant de courir. J'essaie à plusieurs reprises de lui attraper la gorge, en vain puisqu'elle lance de furieux coups de gueule dans ma direction en ronflant de douleur, jusqu'à ce que je réussisse à profiter d'une seconde d'inattention pour la chopper fermement entre mes dents. La gorge des porcs est large et sans délimitation, aussi il est difficile de ne plus les lâcher lorsqu'on les tient. Cependant, avec beaucoup de détermination, je parviens à l'immobiliser jusqu'à l’étouffement, et je me réjouis d'avoir une si belle proie à rapporter aux miens.

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