En savoir plus
Mar 23 Déc - 15:10 «Wake Up.»
VIDEO«I Will Survive !»
Force : 19 / Agilité : 10 / Endurance : 20
«Qui crie à la naissance, en mourant comprend pourquoi.» Ta tête est vide. Vide. Tu avances, le regard hagard. Perdu.
Où suis-je ? Ton esprit tourmenté reste incapable d’y répondre. Tu secoues lentement la tête. Le monde tourne autour de toi. Le silence de la nuit n’est troublé que de tes pas. Tes pattes te font atrocement mal. Suite aux exercices de la veille. Tu ne comprends plus rien. Depuis que tu avais perdu contre toi-même, tu n’étais plus que ton ombre. Ta volonté était disparue, le moindre zéphyr suffisant à la détruire. Mais tu avances. Encore. Sans le moindre but. Juste pour avançait. Ne pas te laisser aller. Tu dois continuer. Avancer. T’améliorer. Si tu n’as plus de but, de sentiments… qu’est-ce qui te fait marcher ? Pourquoi continuer ? Il serait si simple de céder, de donner à la mort ce qu’elle souhaite… là, un sursaut en tout cœur. Un faible sourire naît sur tes lèvres douloureuses. Tout n’est pas perdu. La mort ne t’a pas encore. Pas aujourd’hui. Tu avances donc. Un pas, après l’autre.
Un pas. Deux pas. Trois pa…
Stop. Devant toi, une statue d’ombre se dresse. Tu peux sentir sa peur. Pourtant, tu n’es pas rassuré. Car tu comprends, à l’aide de ton odorat, la nature de la chose. Mais, après tout, quoi d’autre a donc l’audace de se tenir sur deux pattes ? Tu jauges, lentement, le bipède qui te fait face. Ses doigts se resserrent sur son arme. Une sorte de gourdin ? Du bois, il te semble. Mais tu as du mal à voir. Pas du métal, en tout cas. Ses mains tremblent, dessus. Tu ne peux voir son visage, un masque ridicule le dissimulant. Lui donnant un nez difforme, pathétique et inutile. Ton sang ne fait qu’un tour. Va-t-il fuir ? Attaquer ? Ton cerveau se réveille sous l’adrénaline.
L’humain fouette l’air de sa matraque. Mais tu n’es déjà plus là. Tes crocs se plantent dans sa cuisse. Tu sens le chaud liquide gicler, venir exploser sur ton museau. Un éclair de satisfaction te donne l’énergie nécessaire pour lui arracher la chaire. Un hurlement de douleur vrille tes tympans, tendit qu’une explosion de souffrance se produit dans tes côtes. Tu lâches ta proie en glapissant, pour attraper le poignet encore proche de toi. Ce salop avait osé te blesser. Ses pieds viennent frapper ton visage. Il essaie, désespérément, de te faire lâcher prise. Tu fermes les yeux. La douleur est partout. Mais el sang, lui, celui de l’humain, est délicieux. Il vaut bien un peu de souffrance. Puis te le relâche, fait un bon en arrière. Le bipède n’en attend pas plus. Son arme change de main, cette dernière étant devenue inutile, et il essaie de t’atteindre. Tu esquives, te bat avec fureur, et haine. Avec plaisir.
Soudain, tes crocs se plantent dans l’arme. Du bois, comme tu le pensais. L’humain tire. Tes dents te font mal. Mais tu ne relâches pas. Au contraire. Tu tires, essayant même de reculer. Finalement, dans un gémissement de douleur que lui cause sa jambe, le bipède relâche sa prise. Tu pars en arrière, roule sur le sol. Vivement, tu te relèves. Chaque muscle douloureux, ne demandant qu’à arrêter. Le regard fou, la bave aux lèvres, l’image de ton père dansant malicieusement devant toi. Mais l’humain disparaît déjà au coin de la rue. Seul reste de lui le sang, ainsi que le succulent goût de sa chair sur ton palais. Tu finis par t’assoir à même le sol, et lécher tes blessures. C’était assez pour une seule journée. Raisonnablement, tu savais que tu ne devais perdre ton énergie à le rattraper. Tu n’avais pas faim. Mais sa venue avait été propice. Elle t’avait entraîné à combattre. Et t’avais fait retrouver tes esprits. Tu souris largement. La gueule pleine de sang. Oui, tu te souvenais, de pourquoi tu avançais.
END.
© Katuro