La neige tombait à tout rompre dans la région. Le loup avait sortie discrètement son museau par l'entrée de la Cave Soufflée où ils avaient tous leur litière. La meute Esobek semblait se porter à merveille, malgré la difficulté de la saison froide qui planait dangereusement sur tout les loups de la forêt. De jour en jour, le blizzard qui vivait était à chaque fois plus fort, aux yeux de Freux. Et à ce rythme, ils vivraient dans la neige, non plus dans une forêt. Et c'était bel et bien partit pour.

Freux allait partir en découverte du territoire qu'il n'avait pas encore découvert. Pour l'instant, il ne s'était déplacé dans le sud qu'avec son amie, Patte d'Ivoire. Et il redoutait le jour où il y retournerait. Le souvenir de sa rencontre avec Likas lui piquait à vif les nerfs. Ce loup, il ne l'avait pas du tout. Et pour cause, il le trouvait louche. Et sans doutes qu'il aurait essayé de capturer Patte d'Ivoire pour lui, si Freux n'avait pas été là. Ça le mâle en était persuadé. Mais alors qu'ils discutaient, son amie de meute avait eu un comportement si agréable avec notre loup, qu'il n'avait pas pu aller contre ses envies.

Ils avaient ramené Likas avec eux. Grand bien lui en fasse. Freux s'en moquait. Il le surveillerait ! Même si il devait en mourir par manque de sommeil.

Quoi qu'il en soit. Freux s'était retrouvé au bord d'une grande étendue d'eau. Qu'est-ce que … ?
La mer ? Ses pattes foulaient du sable, sous la neige.

Mais où était-il ....

Tandis qu'il s'avançait le long de la plage. Ses pattes s'enfonçaient dans un mélange de neige et de sable. Le premier n'était plus gênant pour le loup, il avait finalement apprit à faire avec, depuis le temps où il avait les pattes dans la neige. Ça faisait bientôt une lune entière, qu'il s'en mangeait tout les jours, de cette foutue neige. Par endroit, il entendait la glace craqueler à cause des vagues. Une forte odeur lui prit le museau. Une odeur humide, étrange. Il n'avait jamais senti ça. Jamais.

Tandis qu'il continuait sa route vers l'odeur, un énorme oiseau blanc se dressait dans la neige. Il eu la chance de le remarquer, son plumage immaculé était représentatif de la neige tout autour d'eux. Mince alors, il était énorme ce truc !

Et il devait bien pouvoir se manger ! L'idée amusa le loup. Il n'avait jamais vu de tel oiseau dans les parages. Et il avait bien envie d'y planter ses crocs afin de découvrir le goût de sa viande. Gros corps, gros bec. Il semblait manger quelque chose entre les flocons de neige au sol.

Tandis qu'il adoptait sa position du chasseur, le poids de tout son corps sur ses pattes, il se glissait parmi les congères, aussi discret que possible. Usant de ce qu'il avait longtemps apprit pendant ses entraînements et ses autres chasses. Cette fois, la proie était bel et bien différente. Bien plus épaisse.

Sautant sur le dos de la créature, il se mit à lutter avec elle. Griffes et crocs. Le Goéland cherchait à s'envoler. Et il n'allait pas le laisser faire ! Là, pour le coup, se jouait une partie de force ! La créature au gros bec en avait beaucoup de la force ! Mais le loup, lui, en avait beaucoup plus qu'elle ! D'un coup violent de patte, ses griffes fendirent la chair de la bête, et lui retirèrent la vie. Tandis qu'un flot sanglant venait tâché les flocons.

Tout fier, il traîna la carcasse du goéland derrière lui. Aucune idée si c'était mangeable. En cas, il s'en ferai un festin tout seul, si les autres n'aimaient pas.