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Dim 21 Déc - 10:54 «With An Unblurred Eye.»
VIDEO«Let's Dance»
Force : 19 / Agilité : 10 / Endurance : 20
«Du génie découle la folie.» Il fait beau, aujourd’hui, pensas-tu joyeusement. Mensonge. La neige recouvrait la totalité des territoires. Tout n’était plus qu’un manteau blanc. À en faire mal aux yeux. Aujourd’hui, le blizzard faisait rage atouts de toi. Les flocons tourbillonnaient en cercle, tendit que le froid te mordait sauvagement. Tu admiras gaiement les touches grenat qui jaillissaient de cet océan ivoire. Le tableau, bien que cruel, dangereux, avait quelque chose de saisissant. Le mauvais temps cachait le soleil, recouvrant le ciel d’une teinte grisâtre, assez proche de celle que prenait la prairie en ce moment. Difficile de faire la différence entre terre et firmament. Le tout était incroyablement éblouissant, attaquant sans répit ton unique pupille. Et pourtant… Il fait beau, aujourd’hui, répétas-tu de la même façon. Tu fis quelques pas dans la poudreuse. Des ondes glacées remontaient de tes coussinets jusqu’au long de ta colonne vertébrale, provoquant des tremblements nerveux. Ta patte buta contre une des étranges fleurs de pierre. Tu te penchas, pour la déloger délicatement de la neige. Ton regard la parcourut, admirant avec passion ses courbes et reflets. Tu restas, ainsi, un moment indéterminé. Hypnotisé par la rose. Puis tu te mis à rire. Tu sentais une chaleur plus qu’agréable balayer le froid constant. Ivre de joie, tu glissas de quelques pas, reculant, avant de tomber dans la neige. Ventre à l’air, tu plongeas de nouveau ton regard dans l’immensité blanche, et grise, du ciel. Bientôt, des taches vinrent souiller ta vue. Tu clignas des yeux. Fronça les sourcils. Puis éternua. Finalement, tu arrêtas de fixer le ciel. Tu venais de comprendre que les taches n’étaient qu’un éblouissement. Tu te relevas, un sourire béat sur le visage. Un oiseau passa au-dessus de toi, lâchant un cri perçant. Quelques cris mélodieux lui répondirent, tendit qu’il devint point à l’horizon. Ta tête suivit son vol, sans que le reste de ton corps ne bouge. Ce qui te fit mal. Evidement. Tu souris de plus belle. Sans raison apparente. Puis aboya. Toi aussi, tu voulais chanter. Tu te raclas la gorge, cherchant à éclaircir ta voix. Puis tu te mis à chantonner gaiement, sur le thème que les oiseaux avaient lancé. Bientôt, tes pattes vinrent joindre le rythme. Pourquoi pas rajouter quelques pas à la mélodie ? Tout excité par ton idée, tu t’exécutas sans plus attendre. Un. Deux. Trois ! On commence. Les premières notes montent, entraînantes. La tête en l’air, afin de laisser les sons passer avec aise, tu fais glisser ta patte arrière. Tes autres membres suivent, à tour de rôle, ce même vecteur : en diagonale, vers la droite, en reculant. Ta queue, elle, gambade à son aise ou tes émotions la porte. Sans plus attendre, tu remues ton popotin en rythme, en le relevant légèrement par rapport au reste de ton corps. La musique qui, désormais, n’existe plus que dans ta tête, s’emballe. Tout comme le reste de ton physique. Tu exécutes un petit saut, avant de tourner sur toi-même une fois, et de te laisser tomber au sol, les quatre fers en l’air. Ta tête bouge encore, oscillant de droite à gauche. Ta gueule, elle, continue de proférer quantité de paroles sans le moindre sens, qui résonne à tes oreilles telle une symphonie divine. Tu fermes à demi les yeux, ta vision se troublant de plus en plus. Peut-être ferais-tu mieux d’arrêter d’essayer de te nourrir de baies, lorsque tu ne trouve pas de proie à te mettre sous le croc ? Finalement, tu laissas tes paupières se clore, et la neige se poser sur ta fourrure. Épuisé par tes acrobaties ridicules, tes pensées continuant à voyager de façon folle et aléatoire, tu laissas la douce Morphée poser ses lèvres sur ton front.© Katuro