Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 [FINI] S'entraîner malgré soi ... [Entraînement seul + défi]

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Ven 19 Déc - 9:28

Jauges :
Force : 16
Agilité : 16
Endurance : 15



S'entraîner malgré soi ...




Alors que tu te baladais ( ou chassais ) tu va sentir l'odeur d'un champion hallucinogène. Tu hallucine et crois voir un fantôme ..., cela peu être un proche (mort) ou un ami, ou inconnu, bon rp ! comment va tu t'en sortir ?

Couché dans ma tanière, je lève ma tête lentement pour apercevoir le monde, au dehors. Les alentours baignent dans l'obscurité fantomatique d'une aube hivernale. Bientôt, une nouvelle année commencera, un nouveau printemps viendra. Mais avant, il nous faudra faire face aux froides semaines de l'hiver et tenter de survivre aux caprices de la Nature. Certains sont déjà fatigués, d'autres connaissent leur première saison froide. La plus part, comme Kaya et moi, sont seulement à la recherche de la tranquillité pour mener leur existence paisiblement, sans s'ajouter plus de difficultés que celles apportées par la Nature. Je laisse passer un long soupire entre mes lèvres, cette journée s'annonce sous un halo étrange. Il me faut chasser, cela fait bien trop longtemps que je ne l'ai pas fait, et nous ne pouvons nous servir interminablement dans les réserves de la Horde sans apporter notre propre contribution. Il faudrait que je propose à quelques-uns des miens, de participer à une chasse en meute. Nous pourrions alors prétendre à une sacrément grosse proie, et tous les bénéfices seront nécessaires pour passer cet hiver sans perdre l'un des nôtres. Je lance un dernier regard à Kaya, paisiblement endormie à mes côtés, puis je baille et me lève lentement pour ne pas la réveiller. Je m'étire longtemps, sentant chacun de mes muscles vibrer à l'idée de la journée qui commence. Et je quitte notre antre, reposé et déterminé. Il est temps de tuer.

La langue pendante, la truffe sans cesse en mouvement, je guette les effluves de toutes les proies que je pourrais dénicher aujourd'hui, chaque passage d'animaux. Je trottine sur tout le territoire neutre de long en large, fouillant chaque piste et traquant chaque odeur. Mes pas me mènent jusqu'au village des hommes, qui brille d'une lueur spectrale dans l'obscurité bleuâtre de cette aube hivernale. Je m'immobilise après une longue marche, je hume les alentours et après avoir repéré une piste fraîche, je lance un long hurlement vers le ciel pour signifier à tous les loups se trouvant aux alentours, que cette chasse est la mienne et que quiconque approchera, enfreindra ma règle et pénétrera mon territoire. Je m'atèle ensuite à la traque de ma proie, persuadé qu'elle se trouve encore dans les parages. Plus vite je l'aurais débusquée, et plus vite je pourrais la mettre à mort et la rapporter à ma soeur, ou au garde-manger de notre meute. La truffe posée au sol, je hume chaque odeur, découvrant parfois des relents répugnants, preuve que les humains ont vraiment contribué en grande partie à réduire notre monde à néant. Je renifle une plante nauséabonde dans le coin d'une tanière en briques froides et je renâcle furieusement pour tenter de me dégager de cette senteur abominable. Non vraiment, ça pue ce truc ! Il me faut de longues minutes ensuite, pour enfin retrouver mon odorat et repérer à nouveau une odeur de proie. Une brise légère m'apporte le délicieux parfum d'un troupeau de chevreuils et je me réjouis à l'avance d'être tombé sur eux.

Mais doucement, une brume épaisse se lève autour de moi, me laissant dans une incompréhension certaine. Si je me suis levé ce matin avec la résignation de voir s'écouler une morne journée, je n'aurais pas pensé qu'elle pourrait être si grise, si déprimante. Je soupire, résigné à chasser dans la cécité totale, puisque je peine même à apercevoir le bout de mes pattes. J'avance dans le brouillard d'un pas lent pour ne pas être surpris par un obstacle, et j'écoute les légers coups de sabots qui martèlent le sol à quelque distance de moi. Comme dans un rêve, les sons sont doux à mes oreilles, parce qu'ils annoncent l'arrivée imminente de la nourriture. Un mirage m'apparaît alors et je laisse un sourire satisfait se dessiner sur mes babines. Une petite bête fauve bleutée apparaît à quelques mètres de moi, dans la brume. Le petit animal, probablement un chevreau perdu, ne m'a pas remarqué. Je fais quelques pas dans sa direction et m'immobilise pour le contempler. Dans quelques minutes, sa mort sera ma vie et celle de ma soeur. Le halo pâle qui l'entoure me ferait presque penser à une apparition d'outre tombe, si j'étais croyant en ces choses absurdes. Je m'avance encore, et le petit relève la tête. C'est quand son regard blanc me fixe, que je réalise à quel point la brume qui m'entoure est épaisse, sans pour autant déposer la moindre humidité sur mon pelage totalement sec. Quelque chose ne va pas, dans ce décor sinistre. Ma proie n'a de cesse de me fixer, immobile, et je croirais presque que c'est elle qui est en chasse plutôt que moi. Je la détaille de mon oeil valide, le fait d'être borgne ne m'étant pas d'une aide remarquable.

Après de longues seconde, je réalise que son abdomen ne se soulève pas, et à le fixer avec plus de concentration, je vois apparaître sur ses flancs des traces de griffures et d'anciens coups de crocs qui, au vue des déchirures dans sa chair, ont dû être furieux et violents. Je recule d'un pas, l'irréalité de la situation me rend nerveux, rien de tout ceci n'est rationnel. Je cherche une explication à la présence quasi spectrale de l'animal, et à la tombée de cette brume sèche qui nous entoure et nous enferme en elle. Non, c'est certain, quelque chose ne va pas. Je retrousse légèrement mes babines quand le chevreau s'approche de moi d'un pas tranquille, lent, comme si ma vision ne déclenchait pas la moindre inquiétude en lui. Il me fixe de son regard de mirage, et je ne vois plus en lui qu'une aberration de la Nature, une erreur qu'il faut corriger au plus ou ... Fuir. Après de longues secondes, je réalise que l'odeur de la Mort empeste en ce lieu sordide. Je dresse les oreilles et hume les effluves du petit animal, mais l'odeur ne disparaît pas et je me sens soudain minuscule dans cet univers parallèle, où les rôles semblent avoir été échangés. Et puis, le chevreau s'immobilise à quelques mètres de moi. A mon tour de cesse tout mouvement, prêt à attaquer ou à détaler selon la nécessité, sans le quitter de mon regard saphir. La petite bête me fixe, et je vois apparaître derrière elle d'autres spectres, des créatures beaucoup plus grandes mais de la même espèce et dans un bien triste état, elles aussi. Je lâche un grognement sourd, la peur me prend aux tripes.

D'autres bêtes font leur apparition, hantant mon esprit comme des fantômes de mon passé surgissant de la pénombre, faisant fît de la mort et de ses règles éternelles. Je les toise toutes les unes après les autres. Trois têtes, non, quatre, cinq, six, un troupeau entier se tient devant moi, dont les couleurs fauves ont laissé place à un halo bleuté qui déclenche en moi une peur sourde. Tout ceci n'a rien de normal, pourtant je suis bien là, bien vivant et bien réveillé. Le premier animal, qui s'est approché du tout petit, me fixe aussi d'un regard blanchâtre, spectral. Je renâcle, j'ai peur de ce qui va arriver maintenant. Un loup seul ne peut espérer abattre une si grosse proie, et encore moins un troupeau entier. Je suis perdu. Pourtant, je reste campé sur mes quatre pattes, laissant la peur sur le côté pour me concentrer sur l'instinct de survie. Et lorsque l'animal de deux fois ma hauteur, lance un coup de tête en avant pour indiquer au troupeau de charger, c'est de toute la puissance de mes pattes que je fuis les lieux dans un grondement sonore. Hors de question que je reste là à regarder la Mort arriver. Quitte à mourir, je le ferais en essayant de vivre. Je cours à toutes pattes entre les tanières humaines, oscillant entre gauche et droite sans jamais m'arrêter, sautant par-dessus les obstacles comme je n'ai jamais sauter, et rampant sous les décombres comme une vulgaire souris en fuite. Je suis un Hordien mais je ne suis pas stupide. Un loup seul ne saurait vaincre un troupeaux de fantômes, aussi paisible soit-il. Alors un groupes d'animaux déchaînés avec pour seule conviction la mort d'un loup ! Non, je ne vais pas rester pour le savoir, j'ai bien d'autres objectifs dans ma vie que celui de me faire piétiner par un troupeau de bêtes mortes et déchiquetées, tenant debout par la seule force de l'irrationalité.

Après un temps interminable à me déchaîner et à repousser mes limites jusque dans leurs plus sombres retranchements, je vois ma fin approcher. Les bêtes sont toujours à mes trousses et plus mes foulées se multiplient, moins j'ai d’énergie pour la fuite et plus je ralentis. Les spectres, eux, ne fatiguent pas une seule seconde et leur course effrénée pour venger leur peuple semble ne jamais s'arrêter. Je vire de bord brutalement pour tenter de couper leur élan, cependant ils tournent avec moi comme s'ils étaient reliés à ma pensée et que je n'avais aucun moyen de les fuir. Je renâcle, je commence à m'épuiser et le temps passe et presse. Je n'ai plus beaucoup de temps, ma fin est proche. Je me bats jusqu'au bout, mais mes forces m'abandonnent lentement alors que mes bourreaux ne perdent pas la moindre parcelle de leur souffle régulier. Je me stoppe alors brutalement, elles aussi, laissant entre nous pas plus de trois loups de distance. Elles sont bien trop prêt, mais bien trop loin aussi. Je fixe l'animal de tête, ainsi que son petit. Ils devraient être morts. Ils sont morts. Ils n'ont rien à faire dans les parages. Je gronde, montre les dents, mais aucune des créatures ne prend peur ni n'essaie de fuir. Je vois le sabot de la première se lever tout en me fixant, et avant que j'ai le temps de comprendre ou d'anticiper un mouvement, c'est tout le troupeau qui se rassemblent en un énorme nuage bleuâtre pour fondre sur moi avec une force colossale. Mes yeux se ferment par instinct, comme lorsqu'une brise est trop froide pour les garder ouverts, et quand je rouvre les paupières, plus rien n'existe. Ni les bêtes, ni la brume, il ne reste que mon corps épuisé, et mon coeur affolé. J'ignore ce qui s'est passé, mais je me jure de ne plus jamais remettre les pattes dans cet endroit putride.

 [FINI] S'entraîner malgré soi ... [Entraînement seul + défi]


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