Freux s”était levé du mauvais pieds, ce matin là. Ou plutôt, de la mauvaise patte, si l”on pouvait le dire. Comment passer le temps, tandis qu”il s”avait très bien que la neige autour du campement allait l”empêcher de pouvoir trouver des sujets d”activités bien importants. Il n”y avait rien qu”il puisse faire. Sauf si, peut-être encore partir à la chasse ? C”était la seule activité lucrative qu”il pourrait trouver et apporter à sa meute.

Le mâle se glissa lentement en dehors du camp, frôlant la neige de son ventre, crocs découvert. Il n”allait pas aller bien loin. Les bosquets autour du camp suffiraient. Il y avait trouvé un lapin, quelques temps plus tôt. Le goût de son sang revenait agréablement à l”esprit du Jeune Mâle. Si il en trouvait un autre, il l”offrirait à Patte d”Ivoire.

Il était fin prêt à mordre la chair, à nouveau.

Rien pour l”instant. Il n”y avait rien autour de lui. Quel dommage. Venant glisser quasi son museau dans la neige, le mâle profitait du temps plutôt clément de la journée. Il se baladait, oui. Une balade qui finirait peut-être par la mort d”une proie autour de lui. Mais une balade quand même ! Pas après pas, il laissait sa trâce dans les doux flocons derrière lui.

Son esprit vagabondait aux suites de tout ce qu”il s”était passé depuis son arrivé dans la meute. La rencontre avec Plume Rousse, qui au final, s”était découvert devenir sa meilleure amie. Sa soeur de coeur. Ensuite, la rencontre de Patte d”Ivoire, la soeur de sa meilleure amie. Pour qui il avait de puissants sentiments. Likas, ce solitaire qu”ils avaient rencontré, sa divine camarade et lui. C”était le seul loup auquel il n”offrirait sans doutes jamais sa confiance. Il était extérieur et louche.

Mais trêve de pensées. Son museau s”agita. Quelque chose ?

Freux observait autour de lui. Rien, il n”avait rien vu, ni rien trouvé. Ni encore, rien eu la chance de sentir, quel dommage. C”était triste, se dit le loup. Il avait faim et froid ! Et, quand bien même il avait envie d”aller manger. Il ne rentrerai pas les pattes vides. Surtout qu”il avait pour idée de proposer à Patte d”Ivoire de partager une proie avec lui. Ils pourraient se rapprocher un peu plus, en agissant comme ça.

Aurait-il des petits, un jour ? Pourrait-il offrir à sa meute la chance d”avoir de futur guerriers dans ses rangs ? Freux ne voulait que ça, à présent. Pouvoir montrer aux autres que Patte était à lui. Il la voulait, elle. Plus que toutes les autres femelles.

Mais pour ce faire, il devait lui montrer qu”il était fort ! Puissant ! Capable de la nourrir et de la protéger !

Là ! Devant lui ! Une sorte de buisson avait bougé ! Et ce n”était pas à cause de la neige. Bien au contraire. Le loup remarquait les longues oreilles qui s”agitaient au travers des congères de neige tout autour du dit buisson étrange. Freux se laissa tomber sur le sol, ventre à la neige, museau tendu en avant, queue proche du sol. Faisant de son mieux pour la garder au calme, le mâle se mit à s”avancer doucement, pas après pas. Le corps du petit lapin s”agitait face à lui. Dégainant lentement ses crocs, un petit nuage de buée prit vie face au mâle.

Ses griffes étaient fin prête. Et ses crocs eux aussi. Le loup tremblait faiblement d”envie de lui sauter dessus. Mais le lapin était trop loin, pour l”instant. D”où les actes lents du mâle. Il s”approchait, le plus discrètement possible. Freux, un jour, devrait apprendre la patience. Mais ce n”était pas pour ce soir. Ce dont il avait besoin, avant tout, c”était de la force ! Beaucoup de force !

Et ça, Freux n”en manquait pas ! De la force. Il en avait à revendre ! Freux voulait devenir un des meilleurs guerriers de sa meute ! Un guerrier respecté ! Prêt à tout pour sa meute ! Et ça passait par nourrir sa Famille. Et dès que possible, il irait voir Patte d”Ivoire. Et il se jura d”en faire sa compagne.

Dans ses pensées. Freux reprit esprits. Il se trouvait à quelques pas du lapin, qui n”avait pas encore senti la présence du prédateur. Et ce serait sa dernière erreur. Sautant vers sa proie, le loup retomba sur lui, une patte le bloquant au sol, tandis que d”un coup de croc rapide et bien placé, il vint lui briser la nuque. Une morte rapide et propre.

Le loup ramenait sa prise chez lui. Heureux.

Et un nouvel objectif en tête..