Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
La neige et les corbeaux ne sont pas amis. [défis]
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Mer 10 Déc - 16:12
Edit Yan'Ka : Jauges : F:26. A:23. E:20
J'aime pas. La neige.
Feat
Freux pointait son museau hors de la Tanière de la Meute des Esobeks. La neige avait eu le temps de tomber pendant la nuit. Damned. Partout où il regardait, droite, gauche. Tout était sous cette foutue neige. De la neige, de la neige, et encore de la neige ! Ce que Freux pouvait détester cette période ! Et pourtant, il était du Nord. Et il connaissait la neige. Mais à ce point ? Non, là c”était trop. Et pourtant. Il savait que s”il restait ne serait-ce que dix minutes de plus dans la cave, il péterait un boulon. Et Freux ne voulait pas s”énerver.
Aux grands mots, les grands remèdes ! Si Freux ne pouvait rester ici à prendre racine. Alors il irait où il voudrait ! Quand bien même. Cette simple touffe de neige qui lui barrait le chemin ne l”empêcherait à rien. Glissant ses pattes en avant, en un instant, le loup avait disparut. Ne restait plus que de lui des grognements. La neige lui avait caché une chose très simple. Pour descendre des pierres. Il venait de tomber en plein dans le lit de flocons. Et pour ainsi dire, ses ardeurs s”étaient faiblement refroidîtes. Non pas qu”il voulait retourner dans la douce chaleur de la cave. Mais bon. Si c”était pour finir congelé.
Après tout. Ne l”était-il pas déjà ? Quand bien même, il lui faudrait du temps pour sécher. Alors allons droit devant. Vers le Nord ! C”était là qu”il avait été trouvé par sa meute d”adoption. Bref. Il n”allait pas rester là, non ? Museau vers le bas, il forçait la route contre cette neige. Elle se mettait à lui tomber sur le dos et sur la tête. A lui couvrir la truffe. Lui coupant la respiration. Mais mince alors. Cette saleté n”en finirait donc jamais d”être chiante ? Un gros morceau vint lui tomber sur le dos. Le plaquant au sol, tandis qu”il se débattait dans tout les sens. Le spectacle devait être terriblement drôle à voir. Un loup à présent blanc, car recouvert d”une lourde couche de neige, s”agitant comme un vers dans une marre d”eau.
Son corps était peut-être gelé. Sa fourrure trempée, recouverte de glace à certains endroits. En lui, le Mâle était bouillant d”une rage si puissante qu”il en aurait fait fondre les congères de neiges tout autour de lui d”un simple regard. Voilà une chose que Freux détestait encore plus que la neige elle même. Avoir l”air débile. Toutes griffes dehors, il se mit à donner de terribles coups dans la neige sur son corps. L”envoyant valser en hauteur, derrière lui. Avant de se remettre sur ses pattes. Tremblant aussi bien de haine que de froid.
Il devait se réchauffer, si il ne voulait pas continuer de grelotter comme ça. Ou pire. Et il avait trouvé l”idée parfaite ! A la place de toute cette neige. Il s”imaginait un autre loup. Un guerrier d”une meute différente. Qu”il devait vaincre pour avancer. Chaque parcelle de neige serait un nouveau soldat ! Grognant férocement. Il se mit à donner des coups de pattes face à lui. Aveuglement.
Mais là où la force est très utile en combat. Face à un décors comme celui-ci. Elle n”était utile qu”à moitié. Certes, il arrivait à balayer pas mal de neige. Mais celle qui n”était pas retirée comme il le fallait lui retombait dessus. Et quelques flocons vinrent s”en prendre à son museau, lui offrant une quinte de toux puissante. Il devait réfléchir. Ouvrir son esprit, prendre le temps de.
Ses coups de pattes n”étaient pas sans succès. Fallait simplement qu”il cherche à se calmer. Tandis que, posé au sol, il se lapait les coussinets à grands coups de langue, meurtris par le froid. Un morceau se détachait du mur crée par le passage du mâle musculeux. Venant glisser contre son flanc et son ventre. Lui arrachant un frisson et un grognement.
Il fit un petit bond en arrière. La respiration rapide. Il tremblait, trempé. Quelques parcelles de sa fourrure n”étaient plus que des glaçons pendant au poils. Il avait fière allure, le grand loup. Planté là, comme un hérisson de glace. Au moins, il laisserait une bonne trace derrière lui, pour ses camarades, au cas où !
Comment faire ? Qu”allait-il bien pouvoir faire pour ne pas se faire recouvrir. Foncer tête baisser, ça n”avait pas marcher. Essayer de forcer le passage à la neige, non plus. C”était même pire. La seule chose qui avait ne serait-ce qu”un peu fonctionné, c”était ses coups de pattes. Regardant autour de lui, il remarquait que les deux côtés semblaient tenir. Pourquoi ne pas repousser la neige à droite et à gauche ?
Rester sur place ne l”aiderait pas. Si ce n”étaient les murs qui lui tombaient sur le dos, la chute des flocons suffirait à le recouvrir bien vite. Soit ! Il allait donc avancer comme ça. Donnant des coups de pattes, tantôt à droite, tantôt à gauche. La neige venait se glisser contre les murs, sans lui retomber dessus. Mais les flocons eux ne se gênaient pas. Au final, c”était la même galère.
Le grand loup lâcha un long soupire. Ouais, il en avait plein le dos, de la neige. Au sens propre et au sens figuré ! Soit... Il prendrait sur lui. Baissant la tête pour protéger son museau et sa respiration, ses pattes s”activaient devant lui. On aurait dit un pauvre louveteau se bagarrant avec des fougères. Il allait en mettre, des heures de calvaires, pour pouvoir aller se trouver un petit coin sympas ou se sortir les idées.