En savoir plus
Mer 10 Déc - 14:26 «Above The Grey.»
VIDEO«I Won't Give Up»
Force : 14 / Agilité : 6 / Endurance : 17
«Parfois, un effort n'a pour but que de montrer sa volonté au monde.» La nuit tombait. Après avoir passé une matinée à entraîner ton endurance, tu t’étais permis de te reposer, de somnoler. L’œil toujours ouvert, sur tes gardes. On n’est jamais trop prudent. T’étirant pour réveiller tes muscles douloureux, tu jettes un coup d’œil au ciel. Le soleil était porté disparu. Et depuis un bon moment, visiblement. Tu n’avais pas la moindre envie de continuer. Tu te regardas un instant, gaspillant de précieuses secondes à t’analyser. Tu étais pathétique. Si faible. Tu serras les crocs, et commenças à marcher à la recherche d’un de ses fameux pendus. Ces morts tout aussi ridicules que tu l’es, avec tes maigres forces.
Là. Sous le vent, il oscille. Le craquement des branches le soutenant te parvint de façon rythmée, du fait des balancements incessants du cadavre. Les bourraques glaciales te font trembler. Le froid. Un ennemi invisible qui cherche à te déstabiliser. Te faire chuter. Vers le désespoir. Et la mort. Lentement, tu vins te positionner sous le cadavre. On ne te battait pas si facilement. Tu te replies sur toi-même, malgré les gémissements de ton corps. Et bondit, à même le ciel. Tes crocs claquent à quelques centimètres de son pied. Tu grondes, et recommences. Pourtant, malgré tous les efforts que tu fournis, impossible de combler la courte distance. Tu te fais mal, à bondir encore et encore sans t’accorder de répit. Le froid ne te gêne guère : l’effort te rend brûlant. Tu es telle une flamme tendant vers le ciel, une étoile tombée aspirant à rejoindre ses semblables. Un phénix qui aurait perdu ses ailes, et chercherait à voler. Tu es l’espoir d’une victoire inutile, le preneur d’un entrainement insensé. Le temps s’écoule, à lente allure. Les étoiles te fixent en silence, admirant tes efforts.
Encore. Encore.
Tu te ramasses sur toi-même. Haletant. Véritable boule de muscle. Bondis. Tu tends au maximum ton cou vers le firmament. Un goût répugnant agressa soudain ta langue. Pleins de poussière. De terre. De composants immondes. Tu resserres ton étreinte. À ton tour, tu vacilles, faisant craquer les branches. Comme un nouveau pendu. Tes crocs plantaient dans les restes du mort. Tu fermes les yeux. Ta gueule, ton cou. Ton corps. Ils sont tous douloureux. Tu te laisses tomber. Atterris lourdement sur tes pattes. Jette un coup d’œil à l’humain, de nouveau au-dessus de toi. Et souris, fier de cet exploit inutile.
END.
© Katuro