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Mer 10 Déc - 14:26 «Above The Grey.»
VIDEO«Grey World»
Force : 14 / Agilité : 6 / Endurance : 17
«Dans un monde gris, au milieu des morts, on en oublie qu'on est en vie.» Un frémissement parcourt les herbes. Un animal ? Un souffle solitaire ? Tu l’ignores. Aujourd’hui, tu n’es pas venu chasser. En quelques instants, tu t’éloignes de ces rares plantes. Tes pas s’allongent. Tu étires au maximum tes muscles. Tu les sens rouler à un rythme régulier sous ta peau. Tes ligaments tirent, se détendent, faisant mouver tes os et te propulsant vers l’avant. Tu essaies de te retenir. Tu ne cherches pas à sprinter, décollant d’une vitesse monstrueuse à chaque foulée. Tu devais jouer sur ton endurance. Courir, plus vite que tout. Une course contre le vent. Slalomant dans la forêt grise, tu maintins ton souffle à une répétition harmonieuse.
Les arbres, immenses, semblent se tendre à l’infini autour de toi. Dans ces bois de géant, tu te sens infime, telle une poussière de plus sur le sol cendreux. Mais tu te sens vivant. Pas insignifiant, comme on aurait pu le croire. Une ombre parmi les ombres. Oui, mais une ombre vivante, une ombre mouvante ! Une énergie infinie coule dans tes veines. Au-delà de la fatigue, de l’épuisement se trouve l’extase. Le froid est autour de toi. Il t’étreint, t’étrangle. Tel un spectre omniprésent. Il plane, pénètre tes os, transperce ton corps. Sans te laisser la moindre chance. Alors tu cours, pour lui échapper. Encore, et toujours. Échapper à la mort.
Tu aperçois, entre deux arbres, la sortie. La rédemption. L’espoir. Tu hésites, sonde ton corps. Ton cœur est douloureux, fait vibrer ton être entier. Tes pattes te semblent lourdes, comme si du plomb avait décidé de s’y loger pour augmenter l’effort. Tes poumons, eux, étaient assez calmes. Même si tu avais un point de côté. Mais ta gorge te donnait l’impression de saigner. Un gout de sang revenait dans ta gorge. Tu crachas. Pas la moindre tache rouge. Ce n’était qu’une impression. Le froid rendait la course plus difficile. Tu courrais depuis plusieurs heures déjà. Une matinée entière c’était écoulé. À tourner, encore et encore, dans les lugubres bois. Tu avais pu observer ces démons moqueurs, les pendus. Cadavres dont les visages n’étaient pour certains que le sadique sourire d’un squelette. Il était grand temps de s’arrêter. Ici, dans ce maigre abri contre le blizzard. Tu t’affalas, le cœur battant, haletant encore. La prochaine fois, tu ferais un tour supplémentaire.
END.
© Katuro