Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
J'entends siffler le vent au-dessus des calvaires – Yan'Ka
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Lun 8 Déc - 21:14
J'entends siffler le vent au-dessus des calvaires
Temps sinistre sous l'épais linceul venteux du blizzard. Astaroth détestait ce froid mordant et ce vent glacial qui s'infiltrait dans la moindre parcelle de son pelage. C'est donc bougonnant que le chien avait décidé de répondre à l'appelle d'un loup. Enfin, d'une louve plutôt.
Bravant le vent furieux qui soulevait la neige dans un sifflement de rage, le chien s'avança vers l'extérieur du village. Demeurant au contrebas d'un bâtiment bordant les prés sauvages blanchies, le chien retrouva son rendez-vous.
– Je suis Astaroth et toi, je suppose, Yan'ka. Que veux-tu ?
Sa voix était glacial, le chien méfiant et distant. Les loups sont des sauvages, dénué de toute élégance selon lui. Mais le chien n'était pas là pour juger cela mais bien savoir ce que cet échange lui rapporterait.
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Mar 9 Déc - 19:10
J'entends siffler le vent au-dessus des calvaires ft. astaroth
F:22. A:27. E:25
De toutes façons, il n'y a jamais de hasard dans ce monde. Pas vrai ? Quand le destin a décidé d'une chose, d'une rencontre, d'un évènement, il arrivera et on ne peut rien y faire. Changer de chemin, braver le blizzard, ou tout autre n'y changera rien. Tout nous ramènera sur la piste du destin. C'était pourtant bien anodin, non ? Je n'aurais jamais pensé qu'Astaroth voudrait me voir, moi. Pas vrai ? ...
Ah, Astaroth. J'ai entendu parlé de lui, comme bien d'autres rumeurs d'ailleurs . C'est comme les Chemins de Cendres. Apparemment, c'est un sage chien (un chien !) qui pourrait vous rencontrer si vous le souhaitez très fort. Pourquoi ? Pour vous guider dans vos pensées, vous aider à défaire les problèmes. Déjà, ses capacités semblent imaginés et venues d'esprits de louveteaux, mais passons. Personnellement, si j'avais voulu le rencontrer, je n'aurais même pas su pourquoi. Juste par simple curiosité en fait. Je n'ai pas de secrets à trouver, de mensonges à démêler. Je pense.
Enfin je me dis ça pour me rassurer. Ça n'explique pas pourquoi je marche ici, entre les buissons blanchis de neige, à me diriger en terres inconnues. J'aimerais bien le rencontrer, c'est vrai, mais après tout, ce n'est peut-être qu'une rumeur. Enfin tout est bon pour échapper à la cave et son conditionnement. Qu'aurais-je à dire à ce chien ? Rien. Qu'aurait-il à me dire ? Rien. Je ne le croiserais pas, de toutes façons. Les meilleures choses n'arrivent qu'aux meilleurs loups, c'est pour dire. J'apprécie juste le détour, même si le froid me mord le pelage. Le paysage a bien changé aussi. Tout est si blanc, si monochrome.
Alors qu'est ce que cette ombre noire qui se détache sur le paysage blanc ? Oui, non ? ... C'est bien un chien. Nous sommes en plein village des hommes - enfin, à ses limites, fort heureusement. Les terres sauvages, une prairie et une forêt pour être exacte, sont juste dans mon dos. C'est bien plausible que ce molosse soit ici. Alors pourquoi s'approche t-il de moi ? Et pourquoi mes pattes me portent-elles d'elles même vers lui ? Je refuse d'y croire. Ce ne peut pas être celui auquel je pense. Les chiens sont cons, ils bavent, ils aboient, point final. Les Traqueurs sont des chiens, les chiens des Traqueurs, alors les chiens c'est mauvais. Rien que penser à ceux qui ont voulu nous tuer, Kora et moi, à notre première rencontre.
Mais se pourrait-ce ? Après tout, j'ai un instant voulu partir à sa rencontre. J'en ai même rêvé, une fois. Dans mon sommeil, oui, je rêvais que je le trouvais, que je lui parlais, je crois. Aurait-il entendu mon appel ? Si oui, comment ? « Je suis Astaroth et toi, je suppose, Yan'Ka. Que veux-tu ? » Je reste bouche bée. Le blizzard souffle dans l'endroit, dans un bruit confus et continu qui évoque exactement mes pensées. Ce chien... Parle. Et c'est Astaroth. De plus, il connaît mon nom. Comment ? Comment ? Je m'approche, sourcils froncés, de quelques pas. Intriguée, j'hume l'air, mais je suis si distraite que cette action devient inutile.
Pourquoi est-il venu ? Je n'ai rien à lui demander. Encore que, il se passe quand même des choses dans ma vie... Je réfléchis à toute vitesse à la dernière chose intrigante qui m'est arrivée. Aussitôt, une image de Kora me vient. Et les mots sortent d'eux-mêmes. « Oui, c'est bien moi. Je m'assois, et plisse les yeux et les traits pour me protéger du froid, de la neige et du vent. En réalité, je réfléchis à toute allure. Dis-moi, est-ce que tu connais une certaine Kora ? Sais-tu ce qu'il s'est passé ? Les derniers mots ont du mal à sortir de ma gorge. Et le père de ses... Petits ? »
J'entends siffler le vent au-dessus des calvaires – Yan'Ka