Freux devait montrer de quoi il était capable. Il devrait trouver une solution à ses chasses qu'il ratait si souvent. Là, il n'aurait pas droit à l'échec. Le mâle s'était posé un but. Le but de ramener une proie de taille à son campement. Il trottait faiblement, museau en l'air et gueule à moitié ouverte. En cette saison, le gros gibier devrait chercher de la nourriture dans des endroits plus ou moins couvert. Il prit donc la direction des collines. Cherchant avec espoir une créature à chasser sur sa route. Tandis qu'il était déjà à une très bonne distance du campement de sa meute, le Mâle tomba sur la piste de ce qui semblait être un sanglier. Comment le savait-il ? Il en avait prit un en chasse quelques temps plus tôt avec son amie, Plume Rousse. Et ils en avaient mis, du temps, pour l'avoir. Cette fois, le Mâle ne ferait pas les même erreurs que lors de la chasse précédente. Il viserait directement les points clefs du corps de l'animal afin de pouvoir le tuer rapidement, et de ne pas s'épuiser à la tâche. Car, après tout, sa meute avait besoin de guerriers forts, quoi qu'il puisse advenir.

Tandis qu'il continuait d'avancer. Toutes sortes d'idées caressaient l'esprit du jeune mâle. Les récents événements autour de Plume Rousse et de sa sœur, Patte d'Ivoire, surtout. Il devrait rentrer vite au camp, afin de prendre des nouvelles de son amie. Et aussi, de surveiller Patte. Car, après tout, la saison faisait qu'en lui, il n'avait plus confiance dans ses camarades masculins. Patte serait à lui !

Il n'eut pas le luxe de penser à plus de raison à cette histoire. Il entendait, déjà d'où il était, les bruits typiques des cochons sauvages raclant le sol à la recherche de leur nourriture. Le loup profitait d'un des rares moments où la chute de neige était plutôt douce. Avec espoir que cela dure, il s'approcha, discrètement.

Il avait sauté droit sur la provenance des bruits qu'il percevait tandis qu'il continuait de s'avancer discrètement, son ventre touchant la neige froide qui, sous la chaleur de son corps, fondait tout contre et lui glaçait le sang, lui volant au passage quelques frissons. Cette neige, il en avait eu l'habitude, en étant petit. Mais le blizzard qui s'attaquait à la région. Ça, il n'en avait jamais eu l'habitude, bien au contraire. Lorsque la saison devenait si mauvaise, quand il était jeune, sa mère le gardait contre lui, et lorsqu'il avait été en âge, il trouvait bien une femelle avec qui se blottir afin de partager la chaleur de leur fourrure respective. Quoi qu'il en soit, à l'heure actuelle, il devait revenir à lui même. Il était en pleine chasse !

Il s'était retrouvé sur le dos du sanglier. Ses deux pattes avant autour du ventre de celui-ci, griffes plantées dans ses flancs. Il claquait des crocs, tout près du cou de l'animal. Tandis que celui-ci s'agitait comme un beau diable pour essayer de se libérer de son assassin. Mais ce fut sans compter sur la vitesse d'action de Freux. Qui, en feintant la créature en panique, parvint à venir le mordre de toutes ses forces. Ses crocs vinrent rencontrer le cuir solide de l'animal, au niveau du côté gauche de son cou. Là où l'artère carotide passait. Malheureusement pour le sanglier, ce ''simple coup de croc'' suffit à le mettre à terre, à tout jamais.

Freux venait de trancher en mordant une artère important du corps du cochon sauvage. Qui, prit de soubresauts sous le corps du Loup, terminait son agonie en gémissant. Des filets de sang s'échappait du corps à présent inertes. Comme de petits créatures cherchant à fuir une prison. La neige, autour des deux lutteurs, s'était muée en une boue de neige, de terre et de sang mêlé. L'odeur qui emplit soudain l'air était nauséeuse. Mais, au goût de Freux, tout était parfait !

Il quitta lentement le corps de sa prise. Ses crocs toujours plantés dans son cou, tandis qu'il se mit à traîner le cadavre. L'action prendrait un petit temps, et beaucoup d'énergie. Mai au moins, il était heureux d'avoir réussit à enfin chasser une créature, seul ! Ses chasses étaient d'habitude très peu fructueuses.

Heureux, reput d'un sang frais. Ses yeux brillant d'une douce lueur de folie. Freux ramena le corps encore chaud.