Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 Tel court au danger qui n'oserait l'attendre ⎟ RP DEFI

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Dim 7 Déc - 13:19

Ton loup est blessé à la patte, et ne peu plus la poser par terre. Malheureusement en rentrant sur tes terres tu te fais courser par un sanglier qui a sentie l'odeur du sang. Bat-toi, ou enfuit-toi. Attention, la perte de sang entraînement une fatigue, et des hallucination. bonne chance !

Terres lacérées par de profondes griffures, atmosphère grisâtre et angoissante, traces effacées du passage des hommes. Les tranchées. Voilà où s'était rendue la louve, poussée par un trop plein de curiosité. Sans un bruit, elle marche parmi les trous béants, s'engouffrant quelques fois dans certains, pour en remonter quelques secondes plus tard. La mort vindicative était venue réclamer son du; en témoignait toutes les sortes d'ossements qui jonchaient le sol tel un tapis macabre. Des flots de sang s'étaient déversés ici. Désormais, il ne restait plus rien. Rien que le chaos et le silence. Ce silence inquiétant qui vous prend aux tripes, qui vous fait pousser l'allure de peur d'être à tout jamais enveloppé dans cet effroyable sentiment de peur. Même pour Skull, cet endroit est sombre. Et pourtant, peut-on trouver un ailleurs sombre alors que sa personne l'est déjà atrocement ?

Elle marche, encore et encore. C'est à cet instant qu'elle s'était blessé la patte: alors qu'un bruit suspect l'avait fait presser l'allure, elle s'était prit la patte dans un rouleau de fils dentelés. Bloquée et manquant de tomber, elle avait poussé un cri oscillant entre le couinement et le hurlement furieux. La Hordienne avait baissé les yeux et avait trouvé sa patte avant droite exsangue, et lacérée en bonne partie. L'hémoglobine commençait déjà à tacher le sol et à se mêler à celui des victimes humaines. Avec mille précaution et non sans douleur, Skull était parvenue à dégager son membre ensanglanté. Un mince fil parsemé de piques était resté enroulé autour de son membre. Elle avait connu les blessures; elle en avait subi tant physiquement que psychologiquement. Cependant, celle-là était particulièrement handicapante. Elle avait tenté courageusement de marcher mais cela se révéla impossible: à chaque fois que sa patte frôlait le sol, une décharge électrique remontait jusqu'à ses muscles et lui faisait immédiatement relever la patte. La douleur était insupportable, enivrante. Elle ne trouva d'autre solution que de traîner sa blessure, convaincue que même une tortue aurait pu la dépasser.

Si seulement cela s'était arrêté là.
Proche du couvert des arbres, elle entend de nouveau ce bruit suspect. Skull relève la tête, alarmée et fixe l'horizon avec attention. C'est à cet instant qu'elle la vois, cette forme de la taille d'un loup, qui ressort d'une tranchée. La brume cache la créature partiellement; elle entend cependant le bruit du métal. Plissant les yeux, elle distingue alors un sanglier, énorme et bien en chair, qui venait sûrement par là dans l'espoir de se dénicher un casse-croûte. Une boite métallique est accrochée à l'une de ses immenses défenses, et ses petits yeux rouges vicieux témoignent de son mécontentement. Tout porte à croire qu'il n'a pas trouvé ce qu'il était venu chercher, et que son estomac est vide. Il est furieux. Skull reste immobile, pétrifiée. Elle a déjà croisé ce genre de bête; des animaux modifiés génétiquement par les hommes et relâchés suite à l'échec d'un processus d'apprivoisement. Ces mutations sont d'autant plus incontrôlables qu'elles sont carnivores et constamment affamées.
La louve tente de rejoindre le couvert des arbres, cahin-caha. C'est une grosse erreur. Car à cet instant, les yeux rouges la trouvent. Une flamme de jubilation s'anime dans les prunelles du sanglier. Le temps s'arrête. La Hordienne se sent défaillir, son sang continue de se déverser et elle sait que c'est mauvais. Des points colorés dansent devant ses yeux; elle ne voit presque pas la créature charger sur elle. L'adrénaline la sauve, car elle parvient à faire un bond au dernier moment. Le sanglier, après s'être cogné à un arbre, retrouve ses esprits et revient à la charge. Il pousse des grognement horrifiants, évoquant le râle d'un être agonisant.
Skull réfléchit à toute vitesse. Que faire ? Fuir ? Elle se sent déjà gagnée par la lassitude. Sa vision se brouille à cause de son hémorragie et sa patte invalide est trop encombrante. Pas moyen de semer la mutation. Dans ce cas, il ne lui reste qu'une option: combattre. Elle prend un risque, elle le sait, mais ne trouve pas d'autres alternatives. En une fraction de seconde, alors que la sanglier n'est qu'à quelques mètres de la louve, elle se dégage sur le côté tandis que la créature continue de foncer tête baissée. Un avantage, ils ne sont très intelligent, dénote Skull. Dans un élan, elle s'accroche au dos de son bourreau et s'y agrippe fermement; avec ses crocs, avec ses trois pattes valides. La mutation, devenue folle de rage, se met à ruer. La Hordienne décroche mais réussit à arracher un lambeau de chair au sanglier. Il saigne désormais abondamment, lui aussi. Le temps que son adversaire reprenne ses esprits, elle regarde autour d'elle. Sa vision tangue, ses pattes tremblent. Elle lutte contre l'envie irrépressible de s'allonger, de poser la tête contre le sol et de se laisser sombrer dans un sommeil sans fin. Ce serait tellement plus simple. Tellement moins douloureux, tellement moins…. Non ! Skull se reprend. Le sanglier revient à la charge. Il est déterminé à se nourrir de loup, ce soir. La louve regarde autour d'elle, prise de peur; ils sont entre deux tranchées, parmi les débris de caisse de bois, de bouts de ferraille oxydés et.. de fils barbelés ! Mais elle a été trop longue à réfléchir. Une force monumentale la percute, et une pointe acérée déchire son flanc. Tombant comme un poids mort, elle sent le souffle chaud et putride de la créature affamée contre son museau. Ses yeux rouges la fixe avec cruauté. C'est fini. La douleur est partout, tout lui semble rouge et confus. Mais alors qu'elle sent la vie la quitter, une utile flamme d'énergie la ranime. Elle repousse le monstre de ses pattes, faisant fi de la douleur lancinante, et parvient à se dégager. Sans réfléchir cette fois-ci, elle se rue vers un rouleau de fils tranchants et le saute comme elle peut. Skull atterrit lourdement au sol, roule sur plusieurs mètres et reste immobile. Elle est haletante, épuisée, couverte de sang, mais en vie. Les horribles grognements se sont tus, ils sont remplacés par des cris bien plus affreux. La Hordienne parvient à tourner la tête vers les tranchées et c'est avec bonheur qu'elle voit que son subterfuge a fonctionné. Le sanglier, trop lourd et trop borné, a foncé droit dans le barbelé et s'est empêtré dedans. Sauf que ce n'est pas seulement une patte qui est prise au piège, mais son corps tout entier. Il est sur le dos; il se débat. Son sang coule à flot, noir et poisseux. Mais il ne comprend pas qu'il aggrave son cas. Que plus il bouge, plus le piège se referme. Il est trop sot. Skull trouve la force de rire. Bientôt, il surpasse les couinements du sanglier. Malgré ses blessures, malgré sa fatigue et les points colorés qui danse devant ses yeux, elle se sent plus vivante que jamais. La Hordienne reste là à contempler le macabre destin de la créature, qui finit par cesser de se débattre alors que la nuit tombe. Il doit savoir que son heure est arrivée. Juste avant qu'il ne rende l'âme, la louve fixe ses petits yeux rouges et dit tout haut:

_ La mort du véritable Bourreau n'a pas encore sonné, mon ami.

Le sanglier, comme résigné, pousse son ultime souffle et s'en remet à la Lune qui baigne son cadavre d'une aura blanche et dépourvue de toute chaleur.

 Tel court au danger qui n'oserait l'attendre ⎟ RP DEFI


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