Le jeune Loup s'était écarté du campement de sa Meute, encore une fois. Il avait prit la fuite dans la neige. Une partie de chasse lui ferait le plus grand bien. Hier, il avait passé sa journée à se reposer, suite à sa mésaventure dans la forêt des Pendus. Mais après tout, il adorait l'ambiance de celle-ci, ainsi, le Mâle allait retourner chasser par là-bas. Freux devrait bien se trouver un coin de chasse de prédilection, et c'était en s'habituant à chasser dans un endroit, en repérant les lieux souvent, en persistant, le Loup deviendrait un terrible chasseur dans cette région. Et il en serait fier. Fier de pouvoir ramener à sa meute de quoi manger.. Et il allait chercher une proie différente qu'un pauvre petit lapin ! Cette fois, il allait viser plus gros ! Oh que oui.

Le grand Mâle s'était à nouveau glissé dans la forêt, où les cadavres des humains pendaient toujours aux longues branches des arbres. Ils servaient, finalement, de feuilles supplémentaires. Mais tandis qu'il s'approchait entre les troncs aux écorces sombres, le Loup remarqua que la neige avait doublé, depuis son départ. Il pourrait l'utiliser à ses bénéfices, sa fourrure grisâtre et blanche servirait à le camoufler entre. Le seul défaut de son massif corps aux couleurs quasi identiques à la neige, restaient ses yeux.

Quoi qu'il en soit, il ne se laissa pas dérouté par les difficultés que représentaient la chasse en terrain recouvert de neige. Il apprendrait, de ses erreurs de la dernière fois. Il ne devait pas enfoncer ses pattes si lourdement, il devrait essayer de marcher comme sur une neige, laisser le poids de son corps en hauteur, et pas sur ses pattes.

Il s'était dors et déjà glissé jusqu'au milieu de la forêt enneigée, museau en l'air, gueule à moitiés ouverte afin de localiser des odeurs. Ses oreilles s'agitaient délicatement, signe qu'il cherchait à réparer des sons. Il était planté là, comme une ombre fantomatique. Un spectre qui attendait inéluctablement qu'une vie vienne à s'approcher de lui, afin de lui dérober entre ses crocs !

Les yeux du Mâle se mirent à briller, délicatement. L'envie du sang était revenue à la charge.

Et le Loup avait encore beaucoup à apprendre. L'odeur lui était arrivé au museau avec une douceur digne des plus fins fumets de toutes les proies qu'il n'avait jamais réussit à sentir en toute une vie. L'odeur chaude, et alléchante du gros gibier. Peut-être s'attaquait-il à trop gros pour lui, pour l'instant ? Freux devait s'y essayer, il n'arriverait pas à savoir où étaient ses limites, si il n'essayait pas, après tout !

Il fit quelques pas, délicat dans la neige, sans la faire crisser. Ce qui, pour lui, était déjà un bon début. Mais, alors qu'il s'approchait de ce qui, de loin, ressemblait être une biche. Sa position offrait une vue sur sa queue battant en tout sens sous l'excitation du moment de chasse. Et le mouvement n'était pas passé sous les yeux d'un aveugle. La biche l'avait remarqué, et avait redressé aussi sec sa tête, afin d'apercevoir ce qui, pour elle, pouvait être un danger plus ou moins mortel. Elle n'en savait rien, pour l'instant.

Mais tandis que le Mâle s'approchait encore d'elle. La biche recula. Avant de se détourner et bondir. Elle prenait la fuite ! Non, pas encore une proie qui lui passerait sous le museau ! Bon sang, mais était-il donc incapable de pouvoir attraper du gibier du premier coup ? Devrait-il passer des heures afin de ne pouvoir ramener qu'un petit morceau de viande à ses camarades ?

Il allait devoir courir, encore une fois ! De toutes ses forces. Faire de son mieux. Et se tuer à la tâche. Mais il devait bien ça, à ses compagnons de meute. Ils lui avaient offert une nouvelle vie, lui il agirait afin de préserver la leur en leur offrant nourriture et protection de son corps, de ses crocs et de ses griffes.

Et cette biche, qu'il prenait en chasse en grondant furieusement. En se lançant à sa poursuite comme une meute entière à lui seul. Serait la première victime de taille, qu'il offrirait à ses compagnons.

Et le Loup avait encore beaucoup à apprendre, une fois encore. Il avait agit trop vite. Il n'avait pas prit le temps d'observer sa proie, l'excitation lui avait brouillé l'esprit. Comment pouvait-il faire, pour, à chaque fois, se laisser voir par le gibier qu'il chassait. Parfois, il avait l'impression de n'être qu'un pauvre louveteau qui cherchait à se nourrir tant bien que mal. Qui plus est, la mauvaise saison battait son plein. Et le garde-manger n'était pas au plus haut ! Il ne voulait pas que sa meute souffre de famine.

La biche semblait s'éloigner toujours plus. Il ne le permettrait pas ! Il allait utiliser la même technique qui avait fonctionné avec le lapin qu'il chassait, l'autre jour. Freux fit un détour entre les arbres, courant ventre à terre. Avec une seule idée en tête. Pouvoir planter ses crocs dans le cou de l'animal en fuite.

Est-ce que, comme lui, son cœur battait à tout rompre ? Sa proie comprenait-elle, qu'au détour des prochains arbres, elle perdrait peut-être ce qu'elle avait de plus cher en ce monde ? La vie. Mais ce ne serait pas un sacrifice inutile. Non, elle permettrait d'aider à subsister à une meute. A des loups qui vivaient ensemble dans un but commun. La survie.

Freux voulait avoir un avenir, dans cette meute. Devenir important. Quelqu'un de connu, d'apprécier. Peut-être même de désiré ! Comme ce serait amusant, si un jour, le rôle de romantique s'inversait. Si certaines louves venais lui faire la cours ?

Cette idée l'amusait ! Et l'attirait. Et il ferrait tout pour que les deux premières soit possible. Il allait réaliser ce rêve là ! Il s'écarta d'un bond des arbres, pour sauter vers la proie qui ne devait pas être très loin du point atterrissage de son bond. Ou alors, quelques mètres plus bas.

Il tomba face à la biche. Qui elle, dans son élan, fit un écart rapide sur la droite du loup. Il eu beau chercher à lui mordre une patte le plus vite et le plus fort possible. Rien à faire, l'animal venait de lui échapper à nouveau. Bondissant afin de faire demi-tour, le Mâle prit en chasse la pauvre créature, encore et encore. Il n'était finalement pas fait pour la chasse, se dit-il, car à chaque fois, il arrivait à manquer sa cible comme un débutant.

Depuis combien de temps courait-il après sa proie ? Il n'aurait su le dire. Une chose était certaine, il commençait à avoir mal aux pattes. Le froid attaquait terriblement ses coussinets. Il allait devoir bondir sur sa proie, avec l'espoir de lui tomber sur l'arrière-train pour mordre l'échine et lui briser. Ainsi, en faisant craquer les os à cet endroit, il pourrait l'empêcher de bouger. Et pourrait la tuer pour nourrir sa meute.

Il fit rapidement le point dans son esprit, et sauta.

Le loup avait encore raté sa proie. Et pour ainsi dire, il était presque arrivé à lui mordre les fesses. Damned ! Mais il n'avait pas dit son dernier mot ! Non ! Jamais ! Il ne le dirai pas avec cette bestiole là ! Même si il devait la poursuivre pendant des heures, des heures ET ENCORE DES HEURES ! Il le ferait !

La biche s'échappait ! Mais pas pour longtemps ! Fou de rage, le mâle était à ses trousses. Et pour le coup, il était bien décidé à lui arracher un morceau de viande !

Encore raté ! Décidément. Cette créature ne laisserait pas avoir si facilement. Au moins, cette chasse lui offrirait l'opportunité d'user de toutes ses méthodes de combat, de traque. Il devrait courir pendant un bon petit moment. Au moins, ça lui offrait l'opportunité de s'entraîner ET de ramener de la nourriture à sa meute. Parfait !

Malgré la neige battant en trombe tout autour de l'animal et du Loup. Tout deux ne faisaient plus qu'un dans leur course. Le Mâle s'était rapproché des pattes de la biche, prenant bien garde à ne pas s'en prendre un coup par inadvertance.

Freux allait profiter pour lui mordre une patte et la faire tomber. Du moins … essayer !

Grisé par la course. Grisé par toutes ses idées de sang et de viande fraîche. Le loup n'avait pas fait attention à la course de la biche à ses côtés. Tandis qu'il se préparait à lui mordre fermement une patte, un des sabots de l'animal vint lui frapper la joue fermement. L'envoyant rouler un peu plus loin, suite à l'impact ferme qu'il s'était prit en plein visage.

Freux était couché sur le flanc, dans un monticule de neige. Grondant de toutes ses forces, un peu de sang s'écoulant lentement de ses babines. Il s'était fendue la joue aux suites du coup. Ses crocs s'étaient planté dans sa chair. Le museau frémissant. Le Mâle n'en pouvait déjà plus, de ces animaux horribles. Il reviendrait se venger. Ça, c'était sûr et certain !

Il se redressa, pour repartir bredouille au camp de sa Meute. Le pelage blanc tâché de sang. Il avait raté sa proie et en plus, il revenait touché par cette dernière. Il ne se montrerai pas. Simplement.