Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 FINI - Un chien rouge, c'est tout c'que t'es [PV Sageeth]

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Dim 16 Nov - 17:04

Après le jeu du Chaudron magique + avantages Horde
Force : 11
Agilité : 13
Endurance : 13




&


Un chien rouge, c'est tout c'que t'es




Je lâche un grondement sonore en m'extirpant de ma tanière. Je suis de très mauvaise humeur et pour cause : cela fait déjà trois jours que j'ai le ventre vide. Trop fier pour demander l'aide de ma nouvelle meute, je n'ai pas pris en compte les réserves de la Horde et je refuse catégoriquement de me nourrir de leurs efforts. J'ai besoin de leur folie meurtrière et de leur force pour mettre en péril ma meute natale, mais pour rien au monde j'accepterais que ma survie dépende de loups aussi désorganisé. Certes, Skull m'a montré sa force et sa capacité certaine à protéger ma soeur, en cas de besoin. Pour autant, je n'ai encore aucune preuve de ses capacités en tant qu'Alpha, et je n'ai pas encore eu le loisir de respecter son rang de ce point de vue là. Elle n'a pas su rapprocher les membres de sa propres meute, je n'ai encore constaté aucune coordination entre les loups de la Horde et je doute de jour en jour en les capacités de fusion de tous ces loups, trop assoiffés par la vengeance pour comprendre qu'une meute reste un groupe uni et lié jusqu'à la mort, dont chaque membre devrait être prêt à protéger son compagnon de route. Je me suis même demandé s'ils avaient envisagé de rester ensemble après que les plans de Skull auront été mis à exécution. Je doute qu'ils soient là pour trouver une famille. Ces loups se sont joint à notre Alpha juste le temps d'un carnage de plus dans leur misérable existence, et ils se jetteront à la gorge les uns dans autres dès qu'ils en auront l'occasion. J'en viens, parfois, à regretter mon choix de les avoir rejoint. Si nous ne parvenons pas à devenir une véritable famille, j'aurais finalement davantage mis ma soeur en danger que lorsque nous vivions en solitaires, rien qu'elle et moi.

A bout de nerfs et mort de faim, je me laisse guider, en cette fin de journée brumeuse et grisâtre, sur les terres de ma meute natale. Leurs habitudes n'ont pas changé depuis trois ans. Les guerriers marquent toujours les mêmes endroits pour délimiter le territoire, et les rondes semblent être sensiblement identiques à celles que je connaissais durant mon enfance. Empress se rend-elle compte que cela est un risque pour sa meute ? Réalise-t-elle qu'en gardant ces habitudes, elle laisse une opportunité à ses ennemis de la forcer rapidement à se soumettre ? Je l'ignore. Si elle le savait, pourquoi continuerait-elle de prendre de tels risques ? Après tout, je ne vais pas m'en plaindre. Parce qu'en arrivant aux alentours de l'épave d'avion, je constate les effluves de viande fraîche. Visiblement, le garde-manger n'a pas été déplacé non plus. Je laisse apparaître un sourire satisfait sur mes babines, extériorisant mes crocs luisants. Je compte quatre odeurs lupines, ce qui me certifie la présence de quatre sentinelles. Quatre loups aux aguets en permanence, qui sont prêts à en découdre au cas où un loup ou un groupe, aurait dans l'idée de leur voler leurs maigres réserves. Oui, parce qu'au vue de l'odeur faible de viande, leur garde-manger est pratiquement vide. Je renâcle discrètement. Si la vie est dure pour les solitaires comme je peux en faire les frais même en tant que Hordien, je constate avec délice que les meutes ne s'en sortent pas beaucoup mieux que nous. Les temps sont durs pour tout le monde, visiblement. Tapi dans l'herbe fraîche, je surveille longtemps les mouvements des quatre loups pour tenter d'analyser à quel moment je devrais passer à l'attaque et essayer de leur voler de quoi nourrir ma soeur.

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Dim 16 Nov - 21:37

* DÉ AVANT DE RP *
Destin

Fiche de personnage
force:
FINI - Un chien rouge, c'est tout c'que t'es [PV Sageeth] Qkci100/100FINI - Un chien rouge, c'est tout c'que t'es [PV Sageeth] Qkci  (100/100)
agilité:
FINI - Un chien rouge, c'est tout c'que t'es [PV Sageeth] Qkci100/100FINI - Un chien rouge, c'est tout c'que t'es [PV Sageeth] Qkci  (100/100)
endurance:
FINI - Un chien rouge, c'est tout c'que t'es [PV Sageeth] Qkci100/100FINI - Un chien rouge, c'est tout c'que t'es [PV Sageeth] Qkci  (100/100)
Destin
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Dim 16 Nov - 21:37

Le membre 'Sageeth' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé de chasse' : 8
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Dim 16 Nov - 22:24



❝ Un chien rouge, c'est tout c'que t'es ❞
feat. Isha




F > 45 || A > 32 || E > 31


« Le destin est ce qui nous arrive au moment où on ne s'y attend pas. »

Pour moi, chacun de nos geste est guidé par le destin. Il est une force qui nous échappe complètement, la seule force à laquelle nous ne pouvons lutter. Et tandis que certains lui résistent, d'autres consentent, comme moi. Lâcheté ou encore naïveté me direz-vous ? Et bien non, on en est même très loin. Moi je dirais que c'est de la clairvoyance, de la réalité. Car finalement, plus nous tentons de lui échapper, et plus il nous rappelle à lui, nous prouvant ainsi qu'il est là, et qu'il nous collera jusqu'à la fin. Oui, pour moi, toutes nos pensées sont prédites par ce fameux destin, ainsi que toutes nos paroles prononcées, ou encore tous les pas que nous faisons. Mais plus que ça, il choisit toutes les respirations que l'on prend, ainsi que tous les battements que notre coeur produit avec notre sang. Le destin choisit aussi toutes les rencontres que nous faisons, des plus anodines aux plus inattendues. Et alors, l'une d'elles peut ainsi surgir à n'importe quel moment de notre vie, à n'importe quel endroit, que l'on s'y soit préparé ou non. Comme maintenant, où je me retrouve face à face avec un inconnu, à un endroit où jamais il n'aurait du se trouver.


Ma respiration ralentit, mon coeur en fait de même. Je me tasse contre le sol encore gelé des terres neutres, de l'écume à la bouche, comme un chien enragé pourrait-on dire. Je fais un pas. Mes pupilles se dilatent, focalisées sur leur objectif. Je fais un second pas. Mes narines frémissent, mes oreilles se redressent. Encore quelques pas. L'odeur est de plus en plus forte. L'adrénaline remplit à présent complètement mon système, et je sens en moi une boule d'énergie émerger. J'arrive bientôt à la distance attendue. Ça y est, j'y suis. Mes muscles se tassent encore plus que ce qu'ils n'étaient déjà, je prends un grand souffle, et je bondis, atterrissant directement sur ma proie, un faisan dont la taille est presque surnaturelle. L'oiseau se débat, mais je ne lui laisse aucun répit, lui laissant une énorme marque de griffure de ma patte de colosse. J'ai très vite le dessus, et heureusement étant donné le gabarit de la proie et le peu d'expérience dont on a besoin pour attraper ce type de proie, je ne tarde donc pas à lui rompre le cou, sentant à mon contacte sa vie s'enfuir de son enveloppe corporelle. Fier comme un paon, je retourne finalement sur le territoire d'Empress, heureux d'apporter quelque chose pour nourrir ceux qui maintenant sont les miens. Mais lorsque j'arrive enfin à l'épave de l'avion, cet immense oiseau de métal qui est maintenant notre garde manger, j'ai tout de suite le sentiment que quelque chose ne va pas. Pourtant, tous les sentinelles semblent conserver une attitude s'approchant de la réalité ...

Maintenant, il est devant moi, et je mentirais si je disais que je m'attendais à voir quelqu'un ici. Pourtant, c'est le cas. J'ai déjà déposé mon faisan à mes pattes, jaugeant l'individu clandestin. De ce que je peux sentir durant ces quelques secondes, il n'est pas un Esobek, il ne porte pas leur satanée odeur de malheur. Il ne nous reste plus que deux alternatives : au mieux il est solitaire, au pire il est de la Horde. Et au vue de mon actuel Karma, j'aurais plutôt tendance à parier sur la seconde ... L'adrénaline qui s'était jusque là dissipée de mon organisme y refait surface instantanément, au même titre que ma colère monte. Un grondement puissant sort de ma gorge, un grondement de fureur que je ne peux réprimer. Nous sommes proies à de nombreux problèmes ces temps-ci, avec les maladies, les famines et autres menaces, nous n'avons pas besoin de voleurs pour couronner le tout. Et puis de toute façon, comment a-t-il pu arriver jusque là sans être repéré ? Y a-t-il réellement un loup censé dans cette meute à la fin ? Et enfin, à grandes foulées, je rejoins mon adversaire plus que probable avant même qu'il n'ait le temps de me repérer, et lui donne un méchant coup de griffes dans le visage en guise de salutation.

« Dis-donc, saleté de vermine ! Mais vas-y je t'en prie, tu n'as qu'à faire comme chez toi ! Voilà que ces misérables parasites viennent nous piller directement chez nous maintenant, on aura tout vu ! »

Je lui grogne dessus avec toute l'autorité dont je peux faire preuve, découvrant mes dents menaçantes, et plongeant mon regard de sang dans ses yeux de glace.

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Jeu 20 Nov - 18:12



&


Un chien rouge, c'est tout c'que t'es




Je continue d'observer les quatre sentinelles, gentils petits loups inutiles qui ne voient même pas rôder le danger à leurs pattes. C'est si facile que ça pourrait presque être un entraînement pour rendre Kaya aussi sauvage que moi, et ainsi la faire correspondre davantage au caractère des membres de la Horde. Un sourire satisfait apparaît sur mon visage clair tandis que je regarde avec intensité l'une des quatre sentinelles, particulièrement confiante dans sa ronde. Visiblement, cette jeune femelle n'a encore jamais eu à faire à une invasion ou à une tentative de vol, et elle pense pouvoir vivre sa carrière dans la simplicité et l'ignorance de tous. C'est par son côté que je vais pouvoir m'ouvrir la voix, elle est trop persuadée que tout va bien pour s'attendre à une attaque aussi brutale. Avant ça, cependant, il me faut ramper jusqu'à elle, me rapprocher un peu plus pour que l'effet de surprise fasse son boulot. Je place une patte devant moi pour commencer à me déplacer ventre à terre, et je gagne un violent coup de griffe en plein visage. Par réflexe, je recule vivement et me tasse sur moi-même en lâchant un jappement de douleur. Une branche tombée ? Non, ce serait trop simple. Voilà qu'un loup noir de jais se tient droit comme un I devant moi, l'air menaçant et les crocs à l'air libre.

- Dis-donc, saleté de vermine ! Mais vas-y je t'en prie, tu n'as qu'à faire comme chez toi ! Voilà que ces misérables parasites viennent nous piller directement chez nous maintenant, on aura tout vu !

Je me redresse légèrement après avoir reculé de quelques pas vers les sous-bois, mon regard saphir planté dans le sien, sinistre. Deux options s'offrent à moi. Soit je l'attaque, attirant l'attention des quatre sentinelles et me condamnant à une mort certaine ou pire, à la soumission face à leur Alpha ; Ou alors, j'essaie de rester diplomate et de m'en sortir indemne. Si je suis né chez les Sekmet, il est une qualité qu'ils n'ont pas, appellée le bon sens, et que j'ai acquis par mes propres moyens. Quand un Sekmet lambda se serait jeté dans la mêlée en sachant même le combat perdu d'avance, je suis pour ma part capable d'analyser la situation et de comprendre que mes chances sont inexistentes et que ma survie dépend de ma capacité à détourner l'attention de mon adversaire par les mots. Au moins, même si je meurs d'envie de lui sauter à la gorge et que mes dents extériorisées le lui montrent bien, je dois garder mon calme et tenter de l'attirer dans les bois pour me retrouver seul à seul avec lui. Je ne suis pas stupide, et je n'irai pas jouer au plus malin quand je sais que quatre stupides Sekmets tournent non loin autour d'un garde-manger presque vide. Même en tant que Hordien je sais parfaitement que je n'ai pas la moindre chance face à quatre loups ayant pour rôle de veiller à la nourriture de leur meute. Je continue donc de reculer discrètement vers le bois, la queue entre les pattes pour jouer le rôle de l'angoissé solitaire, mais je garde les babines retroussées et les oreilles plaquées contre mon crâne en guise d'agressivité potentielle. Qu'il ne me croit pas prêt à fuir, parce que je ne suis pas un lâche. Même si je cherche à rejoindre le sous-bois par sécurité, je ne peux m'empêcher une touche de sarcasme dans un sourire quelque peu provocateur.

- Si tu m'invite si poliment à me servir, je vais peut-être prendre un morceau de faisan frais. Tu me l'apporte ou je vais le chercher ?

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Sam 29 Nov - 14:57



❝ Un chien rouge, c'est tout c'que t'es ❞
feat. Isha


F > 45 || A > 32 || E > 31


L'intrus est bien surpris de me voir, mais pas déstabilisé pour autant. C'est comme s'il s'attendait à voir quelqu'un arriver, comme si, dans sa tête, c'était bien trop beau de trouver un garde manger si peu surveillé, aussi pauvre soit-il. Cela dit, je compte bien lui montrer que ce n'est pas n'importe qui qui l'a pris la main dans le sac, je compte bien lui montrer qu'on ne se frotte pas au Colosse Hurlant sans en subir les conséquences. S'il y a une chose que je déteste, ce sont bien les voleurs dans son genre ! Et bien, sauf s'ils vont piller les Esobeks évidemment.

Le loup recule de plus en plus, mais ne se met pas en position de soumission totale. Il est sur ses gardes, et tente indirectement de rejoindre la forêt, mais moi je repère bien son petit manège. Comme ça, on pourrait dire qu'il cherche à fuir, mais quelque chose en lui me laisse croire que ce n'est pas le cas. Il y a bien plus que cela. Le solitaire a trop d'assurance à mon goût pour un loup battant en retraite, et puis, il y a une lueur dans ses yeux, que je ne saurais pas exactement identifier. En tout cas, s'il a peur, il le cache très bien. Est-ce qu'il essaye de m'attirer dans les bois parce que ses copains Hordiens m'y attendent ? Est-ce un piège ou je ne sais quoi de vraiment tordu, qui pourrait me coûter cher ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre, c'est que je vais bientôt le découvrir. Oui, je pars du principe qu'on n'arrive jamais à rien en ne faisant rien, et donc qu'il faut savoir vivre dangereusement. C'est pourquoi j'accepte le défi, et je suis le vermisseau lentement, toujours avec assurance et agressivité.

- Si tu m'invites si poliment à me servir, je vais peut-être prendre un morceau de faisan frais. Tu me l'apportes ou je vais le chercher ?

Cette phrase ne fait que confirmer mes pensées précédentes. Ce loup ne prend pas la fuite, il a une idée derrière la tête. Et son ton arrogant ne fait que m'irriter encore plus. Cela dit, je ris tout de même, d'un rire plus que malsain, entre mes crocs clairement affichés. Je m'arête et m'assois, regardant le loup droit dans les yeux avec un air détaché. A mon tour, de lui lancer un défi. La balle est dans mon camp, comme on pourrait le dire. Il ne me reste plus qu'à bien jouer jusqu'à la fin du jeu maintenant.

« Et bien, tu n'as qu'à venir le chercher toi même. Allons, viens, approche ... A moins que tu n'aies trop peur ? »

Je rentre mes crocs, mais mon pelage n'en reste pas moins hérissé. Mon visage est tordu dans un sourire en coin, et voyant que le mâle ne bouge pas, je poursuis alors ma réplique.

« C'est bien ce que je pensais. Maintenant, j'ai vu que tu m'attirais vers la forêt. Et bien, qu'attendons-nous ? Allons-y ! Et là on pourra alors voir ce que tu vaux, le solitaire. Cela dit, si tu décides de t'enfuir, je ne te poursuivrai pas. »

Et je pense sincèrement ces propos. Cette fois, je tiendrai parole, si jamais ce vagabond, cet électron libre, se révèle être un fuyard. Je ne tue pas les faibles, c'est ma philosophie. C'est bien trop dégradant pour mon image.

« Je t'offre ici un combat à la loyale, maintenant c'est à toi de voir si tu l'acceptes ou si tu te dégonfles. Tu as le choix de mourir dignement, ou bien de vivre en lâche. »

Et sereinement, j'attends sa réponse, qui je pense sera remplie de pics. Oui, c'est ça, je suis sûr que les prochains mots que l'inconnu prononcera seront remplis de sarcasme, parce qu'au fond, j'ai comme l'impression que nous avons ce trait en commun. Mais si c'est le cas, c'est bien le seul point que nous ayons en commun, et je suis catégorique. Il ne reste plus qu'à attendre que la fin de l'histoire ne se dérouler ...





HRP:
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Dim 30 Nov - 19:28



&


Un chien rouge, c'est tout c'que t'es




L'inconnu rit à gorge déployée, mais son ton n'est pas de celui qui montre à un copain que sa blague est drôle. Non, l'écho de son rire me fait remarquer que je suis face à un adversaire plus fort que moi et tout aussi confiant. Je n'ai aucune chance de remporter un quelconque conflit contre lui, et j'aurais bien plus d'intérêt à me soumettre. Mais, j'ai beau être capable de savoir quand ma survie est en jeu, je suis trop fier pour admettre que je vais perdre. Je préfère mourir en combat plutôt que de m'avouer vaincu avant même d'avoir tenté ma chance. Qui sait ce que l'avenir nous réserve ? Il pourrait se prendre une poussière dans l'oeil, ou alors avoir l'attention détournée par les sentinelles, juste le temps que je puisse lui porter le coup de grâce. Rien n'est joué d'avance, même s'il est clairement plus fort que moi. Non, je ne suis pas l'un de ses pauvres petits louvards peureux prêts à fuir à la première menace. Et s'il rit, alors je ris aussi. Plus discrètement, certes, mais d'un ton tout aussi moqueur que le sien. Et puis, il s'assoit. J'avoue ne pas être certain de comprendre, et je trouve notre situation encore trop dangereuse pour que je prenne le risque de l'attaquer maintenant. Je lâche un soupire exaspéré quand il me défi de venir chercher ce que je veux par mes propres moyens, et je me redresse pleinement, avec le plaisir de quitter enfin cette position de semi-soumission qui me va si mal.

- Moi ? Trop peur ? Tu es adorable, tu sais ? Ta naïveté me ferait presque craquer.

Je ne diminue pas pour autant la distance qui nous sépare, et monsieur le Sekmet prend ça pour de la peur. Il n'hésite pas à préciser qu'il a vu clair dans mon manège, et je détourne un court instant le regard pour jeter un oeil furtif à la forêt, avant de reporter toute mon attention sur lui presque aussitôt. Il n'est pas trop idiot, je dois l'admettre. Pour un peu, je m'amuserais presque. Il me défie de nouveau, mais précise, comme Skull avant lui, que j'ai le droit de fuir et qu'il ne m'abattra pas si je le fais. Je gronde instinctivement. Je ne suis peut-être pas parmi les loups les plus puissants de ce monde, je n'en suis pas moins un mâle et j'ai, comme tout le monde, un ego. Je le fixe dans les yeux, irrité.

- Fuir ? Et puis quoi encore ? Tu ne voudrais pas que je te donne mon goûter tous les soirs, en rentrant de mes entraînements de chasse avec les nourrices de la meute ? Tu te prends pour le Kaïd des louvards, c'est ça ?

Parce que oui, il est plus fort que moi, mais il n'en demeure pas moins bien plus jeune. Et s'il a visiblement bénéficié de meilleurs entraînements et de bien meilleures conditions de vie, je n'en suis pas moins le plus expérimenté des deux.

- Je t'offre ici un combat à la loyale, maintenant c'est à toi de voir si tu l'acceptes ou si tu te dégonfles. Tu as le choix de mourir dignement, ou bien de vivre en lâche.

Je ne suis pas le seul qui tienne à son ego, visiblement. Le sien semble être particulièrement démesuré, et de remarquer cela me fait davantage sourire, au point presque d'en oublier l'origine de notre conflit. Je n'ai pas l'idiotie de m'asseoir et de me décontracter face à lui, parce que je sais parfaitement que nous en viendront tôt ou tard aux pattes, mais je me plais à faire durer le suspens, et ma vie par la même occasion.

- Un combat à la loyale, tu dis ? Si tu veux réellement me combattre en égal, je te remercierais de te crever un oeil et de te couper au moins une patte.

Il ne saura jamais à quel point ma suggestion est vraie, puisque la vue de mon oeil gauche n'est plus qu'un voile flou depuis déjà cinq années, mais je me plais à plaisanter sur l'inégalité de nos forces. Non seulement il est plus jeune et plus fort, mais en plus il est en territoire connu, contrairement à moi qui n'ai pas mis les pattes ici depuis plus de trois ans. Je souris toujours, je garde fiché sur mon visage cette suffisance et cette arrogance volontaires, histoire de ne narguer encore un peu. Après tout quitte à mourir, autant crever heureux, nan ?

- Mais soit, jouons un peu. Je suis curieux de voir ce qu'un gamin prétentieux comme toi a dans les tripes.

Et sans prévenir ni même attendre une quelconque réponse, je fonds sur lui et lui balance un coup de griffe en pleine poire, avant de détaler entre les arbres pour gagner un peu de répit derrière les troncs. Je sais qu'il me voit toujours et moi-même je l'observe en souriant, mais je préfère que notre combat se résume en quelques attaques directes avec prises de distances. Le combat au corps à corps serait littéralement la signature de mon arrêt de mort, et je n'suis pas tenté par ce genre d'engagement mortel.

- Oh, pardon ! J'aurais dû dire "prêts, feu, partez" ? On est quitte, mon jeune ami. Le prochain coup est pour toi. Ou pour le premier qui frappera l'autre !

Et je trottine en m'efforçant de ne pas le quitter du regard, parce que si je garde un sourire taquin sur les babines, je n'en n'ai pas moins peur. Il serait insensé de ne pas avoir la frousse face à un adversaire à ce point supérieur, même si je suis trop fier pour m'avouer perdant d'avance. Il y a toujours l'espoir d'un miracle, non ? Eh bien dans ma vie, si. Et j'attends patiemment que la chance tourne en ma faveur.

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Dim 7 Déc - 19:15



❝ Un chien rouge, c'est tout c'que t'es ❞
feat. Isha


F > 45 || A > 32 || E > 31


Son sarcasme me met les nerfs, je bouillis maintenant intérieurement, même si je ne laisse rien paraître. Ses pics sont, je l'avoue à contre coeur, bien placés. D'habitude je ne réagis pas à ce genre de remarques, mais avec lui, cela me semble différent. Cela dit, d'un autre côté, ce personnage m'intrigue. Oui c'est ça, je suis curieux vis à vis de lui. Et ce même s'il ne fait que me provoquer. Non, en fait c'est ça justement qui m'interpelle, il est vraiment rare que je croise des adversaires de la sorte, aussi têtus et impulsifs que moi. Je pensais qu'il refuserait ce duel, qu'il s'enfuirait à la première occasion, mais visiblement il n'a toujours pas dit son dernier mot le cabot.

Mais voyons, arrête cela tout de suite sombre idiot, il ne t'arrive même pas à la cheville ! Ce n'est qu'un misérable prétentieux, une sale vermine qui en est réduit à piller pour vivre, au lieu de chasser comme le ferait n'importe quel noble. Tu es le Colosse Hurlant, tu es le maître de la manipulation et du sarcasme, et rien de cela ne t'atteint !

Je secoue la tête, me remettant plus ou moins les idées dérangées en place. Certes ce loup est fier et courageux, mais également complètement stupide, et suicidaire. Et ses crasses ne doivent pas m'atteindre : après tout, dans quelques minutes, il suppliera pour sa vie. Voilà, c'est ça, je n'ai que faire de sa pauvre vie de chien errant. Et il me tarde d'effacer ce large sourire prétentieux de sa tête de sac à puces.

- Mais soit, jouons un peu. Je suis curieux de voir ce qu'un gamin prétentieux comme toi a dans les tripes.

Un gamin prétentieux ? Hum, c'est certainement vrai, mais ce gamin prétentieux est sur le point de lui mettre la raclée de sa vie. Ou non, j'ai même presque envie de lui laisser la vie sauve, la laisser guérir, pour ensuite la retrouver et LÀ, lui mettre la raclée de sa vie. Mais bon, j'ai bien trop à faire en ce moment pour m'amuser à cela. De toute façon elle apprendra bien vite que l'on ne se frotte pas au Colosse sans en souffrir.

Mais à peine les derniers sons sortis de sa gueule meurent, sans que je ne vois rien arriver, ma tête s'en va valser sur le côté et je sens le goût cuivré du sang dans ma bouche. Je grogne d'agacement, et je vois le dos de l'anonyme rejoindre les arbres. J'hurle ma colère, sans pour autant alerter les sentinelles des alentours. Après tout, je lui ai promis un combat loyal, et je n'ai qu'une parole pour ces choses là. Et sans attendre plus longtemps, les nerfs en pelote, je me lance à la poursuite du solitaire. Et comme un écho, venant de nulle part, j'entends une dernière fois sa voix. "Oh, pardon ! J'aurais dû dire "prêts, feu, partez" ? On est quitte, mon jeune ami. Le prochain coup est pour toi. Ou pour le premier qui frappera l'autre."

Je ris dangereusement. Je ne rentrerai pas dans son jeu une fois de plus. Le prochain coup, je n'aurais pas besoin de son consentement pour le gagner, c'est une certitude. Le prochain coup sera celui qui l'envoie au sol à moitié sonné, et qu'il n'aura pas vu arriver. Le prochain coup, ce sera celui qui fait couler le sang.


« Tu ne fais que retarder l'inévitable, le cabot solitaire, je lui souffle d'une voix rauque. Nous savons tous deux comment cela va se terminer. »

Je ris à ma provocation dans les airs, et à l'effet qu'elle peut avoir. Cela sera peut-être amusant, au final.

« Lorsque tu rejoindras le monde des morts, pense à saluer mes victimes de la part du Colosse Hurlant ! »

Je ris maintenant à pleine gorge. Voilà comment je me présente, mes ennemis ne connaissent que mon nom de lune, c'est bien plus terrifiant. Ou pas. Cela dit je ne leur donne pas l'honneur de connaître mon vrai nom, du moins pas la première fois.

Et enfin, je finis par m'arrêter au milieu des arbres, me concentrant. Je retrouverai ainsi sa trace, en écoutant : une brindille qui craque, des cailloux qui sont retournés, des feuilles déplacées ... Un coeur qui bat, un souffle qui se perd. Je l'ai repéré.

« Je t'entends respirer. » Je souris, et fonce en direction du bruit, où je retrouve enfin mon adversaire. Ayant pris un raccourci, je me retrouve en fait sur des rochers un peu en hauteur par rapport à l'anonyme, et je ne tarde pas à lui sauter dessus, même s'il tente vainement de m'éviter. Nous roulons tous deux dans la poussière, mais j'ai finalement le dessus. Je place alors tout mon poids sur sa cage thoracique, afin de lui couper la respiration, attendant patiemment son inconscience. Mais avant que cette dernière n'arrive, je relâche finalement la pression. Tout compte fait, l'inconscience est bien trop douce ... Je recule alors, lui permettant de se relever. Jouons, jouons encore un peu, jouons un peu plus ...

Mais au fond, j'ai bien conscience que mon excès de confiance en moi risque de me perdre un de ces jours.



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Jeu 11 Déc - 21:17



&


Un chien rouge, c'est tout c'que t'es




Ma gifle a visiblement eu l'effet escompté sur l'inconnu au pelage d'ébène. Je l'entends qui gronde sa colère alors que je m'éloigne entre les arbres, et cela me vaut un grincement de dents amusé. Je l'entends qui me suis dans les bois, et même si son pas est dénué de discrétion, il n'en n'est pas moins largement avantagé face à moi. Ses insultes, ses comparaisons entre un chien et moi, ne m'atteignent pas le moins du monde. Après tout, je n'ai aucune raison d'être susceptible, se serait, au fond, accorder à mon adversaire que sa parole à une quelconque importance à mes yeux, et ceci est totalement faux. Il a raison sur un point, nous savons lui et moi quelle est l'issue de cette querelle. Dommage, j'aurais au moins voulu rapporter de quoi manger à ma soeur. Mais quand je pense à elle, voilà qu'une énergie nouvelle s'empare de moi. Non, bien sûr que je ne mourrais pas ce soir. Elle a encore besoin de moi, tout comme j'ai encore besoin d'elle. Il n'est pas question que je me laisse abattre, et encore moins par un Sekmet, aussi fort soit-il. Après tout, tant que je ne suis pas mort, j'ai encore une chance de vivre. Alors que je trottine entre les arbres pour garder une certaine distance de sécurité entre mon ennemi et moi, le voilà qui se met à rire. Probablement ses paroles lui font plus d'effet qu'elles ne m'en font à moi.

- Lorsque tu rejoindras le monde des morts, pense à saluer mes victimes de la part du Colosse Hurlant !

Un nom de Lune aussi prétentieux que son porteur. Je ne suis pas étonné d'entendre un tel dénominatif. Je l'écoute qui rit comme un fou, comme si depuis le départ, toutes ses paroles n'étaient que des blagues lancées à un vieil ami. A croire qu'il n'est pas tout seul dans sa tête, tiens ... Je m'immobilise, et je le fixe un long moment. Ce gros loup noir n'a rien de bien extraordinaire, quand on y réfléchit. Même s'il est visiblement taillé pour le combat, il n'en est pas moins de la même espèce que moi, et nous n'en avons pas moins les mêmes codes. Je soupire à la pensée d'une telle régression dans notre espèce. Et dire que nous en sommes réduits à nous battre entre frères, c'en est presque humiliant. M'enfin ! Ca ne m'empêche pas de le chercher encore, pour passer le temps, dira-t-on.

- Colosse Hurlant ? C'est tout c'que t'as trouvé pour impressionner tes pairs ? Ecoutes un peu mon nom, gamin. Je suis l'Esprit du Dragon. Ca t'en bouche un coin, hein ?

Je continue de me faufiler entre les longs troncs à l'écorce sombre, cherchant une planque dans le cas où j'aurais besoin d'un peu de répis. Je n'suis pas stupide, même si je ne fuirais pas face à un adversaire visiblement plus fort, je n'irais pas non plus me jeter librement entre ses dents. Je sais me préserver un minimum, aussi fier que je sois. Mais voilà que son pas s'est tu, et que plus aucun son ne me parvient hormis sa respiration et le vent sifflant dans son pelage d'ombre.

- Je t'entends respirer.

- Certes, moi aussi. Au moins nous savons qu'aucun de nous n'est mort.

Avant que j'ai localisé sa position avec exactitude, voilà qu'il bondit d'un promontoire. Par réflexe je fais un saut sur le côté, mais trop tard et sa masse s'abat sur moi avec une force ... Colossale, pour le coup. Dans le noeud de nos corps, nos deux poids fusionnent pour ne former plus qu'un et nous finissons dans un rouler-bouler digne d'un jeu de louveteau, à la différence que nous échangeons de furieux coups de crocs. Moi pour me libérer de lui, et lui probablement pour m'asséner une morsure mortelle. Cependant, alors que l'immobilité de la gravité nous gagne et que je sens son corps écraser mes poumons, voilà qu'il relâche sa prise et s'éloigne. Je prends une seconde pour respirer, et je le fixe dans les yeux. Il est bien trop sûr de lui, il ne se rend pas compte que ça pourrait être une erreur de trop, de m'avoir laisser vivre alors qu'il avait le dessus. Les gamins sont trop prétentieux de nos jours, et les Sekmet trop stupides en plus de ça. Je me lève sans prévenir et le percute de tout mon poids pour le mordre à l'échine, secouant sa nuque avec véhémence même si je sais que ce n'est pas cette attaque qui me donnera le dessus. Je le relâche presque aussitôt pour m'assurer une distance de survie, et je le toise alors que nous nous tournons autour.

- Tu as trop confiance en tes capacités, mon jeune ami. Tu finira par t'en mordre les pattes.

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Dim 21 Déc - 19:59



❝ Un chien rouge, c'est tout c'que t'es ❞
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Le loup prend une fois de plus la fuite, me laissant sous les rochers avec du sang qui coule de mon échine. Peut-être se sent-il plus en sécurité loin de moi, ce qui ne serait pas forcément faux, mais pas plus juste pour autant. Effectivement, ses allers retours, ses petits jeux de cache-cache commencent à me taper sévèrement sur les nerfs.

- Tu as trop confiance en tes capacités, mon jeune ami. Tu finiras par t'en mordre les pattes.

Et en plus de ça, il me donne des leçons de morale, me prend pour un bleu, et ne cesse de me rabaisser. Mais ce qui m'énerve le plus, c'est que j'ai du mal à répondre rapidement à ses pics, et j'ai peur d'avoir trouvé un adversaire à ma hauteur. Et bien, oralement parlant.

« C'est fort probable. Cela dit, tu ne seras plus là pour me voir tomber. »

Cette fois, je ris bien moins qu'auparavant, cela ne m'amuse plus autant. Dès que je le retrouve, il est certain que je le finis, je ne lui laisserai pas de seconde chance.

Et enfin, après une nouvelle course dans les bois, je me retrouve de nouveau nez à nez avec l'insolant, le papy moralisateur. La première fois que je lui saute dessus dans son élan, il parvient à m'échapper agilement. Mais la seconde fois, j'arrive à attraper sa patte arrière, et le beau gosse s'étale joliment par terre. Je remonte rapidement en face de lui, lui bloquant la route des fois qu'il veuille de nouveau instaurer une distance de sécurité. Il est hors de question que je le laisse filer une fois de plus. Et alors qu'il se relève, je lui attrape l'épaule, pour tenter de le mettre à terre ....

« Dis-moi, le Dragon ... As-tu peur de la mort ? »




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Jeu 25 Déc - 21:46



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Un chien rouge, c'est tout c'que t'es




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- C'est fort probable. Cela dit, tu ne seras plus là pour me voir tomber.

Encore cette prétention digne de sa meute. Il ne sent vraiment pas pisser, celui-là. Il me ferait presque penser à une certaine louve blanche qui, elle aussi, savait ce qu'elle valait. Je souris devant toute cette audace. S'il est plus fort que moi, j'ai bien l'impression malgré tout, de me revoir plus jeune. Je sens l'agacement dans sa voix et dans chacun de ses mouvements. Il n'en peut plus, ce petit jeu de rôles ne l'amuse plus du tout, et j'ai même la sensation d'une note de respect. Enfin non, ce n'est pas aussi fort que du respect, mais je ne saurais mettre un mot sur ce que j'ai l'impression d'apercevoir furtivement dans son regard, entre la haine et le désir de me brûler vif juste avec la chaleur de son regard ardent. Il semble me chercher alors que je me balade le plus silencieusement du monde entre les arbres, ne me gênant pas pour le toiser et le reluquer sans aucun scrupule.

Ah ! Il me voit ! Il court ! Quel drôle de jeu j'ai inventé là, alors que je m'apprêtais simplement à voler une ou deux proies à ces imbéciles de Sekmets avant de filer d'où j'étais arrivé, juste pour nourrir ma petite soeur pour un jour de plus. Environ deux cent mètres plus loin, voilà que nous nous toisons de nouveau en face à face, et cette fois je souris plus que lui. Il en a mare, réellement, alors que moi je m'éclate particulièrement à le pousser à bout depuis le départ. Et c'est d'autant plus marrant maintenant qu'il se lasse et aimerait visiblement en finir, alors que je lui pose toujours plus de difficulté. Il bondit dans ma direction, et dans une sorte de "hop" je m'écarte aisément de sa trajectoire pour atterrir non loin. Mais je n'ai pas le temps de le faire courir encore que le voilà qui passe une seconde fois à l'attaque. Je lâche un hoquet de surprise en rencontrant la terre meuble, et j'essaie immédiatement de me libérer. En vain, évidemment. Il est déjà à ma tête, et quand je tente de me relever, il me mord voracement l'épaule dans un grognement rauque de ma part. Mes pattes moulinent un instant dans l'humus avant que sa voix ne m'immobilise.

- Dis-moi, le Dragon ... As-tu peur de la mort ?

Je relève comme je peux ma tête vers lui et le fixe dans les yeux du mieux possible, affichant un sourire arrogant et fier de moi, même si je me sais perdu.

- Peur ? Tu déconne ? C'est ma meilleure amie !

Le défiant littéralement du regard plutôt que de lui demander grâce, j'attends fièrement la mort. Plutôt crever fort, que vivre faible. Telle est ma devise, pour toujours et à jamais.

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Lun 29 Déc - 0:53



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Fierté, arrogance, défi. C'est ce que je vois dans le regard de ce loup. Je reste planté là, un instant, sans qu'aucun son ne sorte de ma bouche. Je suis ici, tout simplement, au dessus de lui, à le regarder. Et le temps semble s'arrêter.

Il y a cinq pauvres petites minutes, je lui aurais arraché sa gorge violemment, sans même me poser de questions. La seule envie que j'avais était celle de lui arracher sa langue, pour la lui faire avaler ensuite. Je voulais le torturer sans arrêt, avec une férocité digne de moi, jusqu'à ce qu'il me supplie de lui donner grâce, et de lui prendre sa vie.

Mais maintenant qu'il est là, dans mes pattes, je ne peux me résoudre à terminer mon travail. S'il avait dit qu'il avait peur de la mort, mon choix aurait été bien plus simple, il ne respirerait déjà plus. S'il avait renoncé à sa vie, qu'il s'était abandonné à la soumission, qu'il avait perdu toute trace d'espoir, mon dégoût aurait été si profond, que je ne l'aurais point épargné.

Mais hélas, les bons mots sont sortis, ceux que j'aurais pu prononcer de mon propre. Et un étrange sentiment, que j'ignore totalement, remplit aussitôt mon sombre petit coeur. Ce n'est pas de la pitié, ni de la compassion. Cela se rapprocherait plus de la compréhension, quelque part. Quoi qu'il en soit, Esprit du Dragon vient de sauver sa vie, de par ses paroles et son entêtement. Je crois que c'est ça, il est tellement rare de croiser un loup de cette carrure, que je n'ai pas le droit de le retirer. C'est comme s'il y avait quelque chose en lui, qui m'attirait, comme la richesse attire les hommes. Comme s'il y avait en lui un mystère à résoudre, mais que je en connaisse pas. Oui c'est ça, cet individu m'intrigue, je suis forcé de l'admettre. Mais ce n'est pas pour autant que je dois l'apprécier, et je ne l'apprécie pas.

Lentement, avec une démarche presque féline, je me retire de son corps, sans lâcher son regard.

« Les carillons de ta vie ne sonneront pas ce soir. Tu es un loup qui a une grande dignité, tu n'es finalement pas un faible d'esprit. Parfois un entêtement peut causer notre perte, comme cela m'arrivera probablement, mais pour toi, aujourd'hui, cela vient de te sauver la vie. A présent sauve-toi, et ne pose plus jamais tes sales pattes sur les terres d'Empress, ou je n'aurais plus autant de clémence. »

Sur ces mots, je lui lance un dernier regard avant de lui tourner le dos, et de rentrer au camp. Le solitaire pourrait très bien m'attaquer par surprise, tant que je lui tourne le dos, mais je sais qu'il ne le fera pas. Et alors, le vent se lève, comme pour balayer la tension qui a envahit, plus tôt, l'orée de la forêt.



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Lun 29 Déc - 1:12



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Un chien rouge, c'est tout c'que t'es




Une décharge à haute tension, un éclair devant les yeux, une brûlure aussi intense que soudaine, et le noir complet. Oui, c'est ce qui aurait dû arriver. J'aurais dû, en une fraction de seconde, fermer les yeux sur ce visage dur et agressif du mâle noir. Et non. Il a décidé que je méritais de vivre, que je méritais sa clémence. Ouais, ma fierté en prend un coup, et non, je ne pourrais pas me résoudre à le remercier platement pour fuir la queue entre les pattes. Alors, quand il se redresse et quitte mon corps, je prends le temps de respirer longtemps parce que, quand même, je suis content de vivre encore. Il me sort un discours digne d'un vieux sage et je ne peux m'empêcher de sourire en coin en le détaillant de part en part. Il se tient près de moi tout en me balançant ses dernières paroles, et je dois avouer que je n'ai plus cette antipathie que j'avais au départ. Non, je comprends ses agissements, parce que probablement, je n'aurais pas non plus abattu un loup avec autant de culot que ce que j'ai été il n'y a pas cinq minutes. Je me relève lentement, nos corps n'éprouvent plus le besoin de se superposer l'un à l'autre. Nos pelages ne sont plus hérissés, nos dents ne se découvrent plus, nous ne sommes pas des égaux mais nous ne sommes plus des ennemis. Je le regarde qui s'éloigne, sans un mot, puis je pars dans la direction opposée. Ne plus revenir ? Bien sûr que non, je n'obéirais pas et ne craindrais pas cette menace. Mais je ne vais pas le défier deux fois dans la même journée, ce serait faire preuve de stupidité, ce que je ne suis pas. Je pars dans les sous-bois, sans même le remercier puisque je n'en ressens ni le besoin, ni l'envie, et je m'arrête une seconde pour le regarder s'en aller.

- A bientôt, frère.

Parce que oui, nous nous reverrons. Et que même si nous n'aurons jamais la même vie, la même meute ou les mêmes amis, nous serons toujours des loups. Toujours des frères. Je disparais entre les arbres, c'aura été pour moi une belle rencontre.

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 FINI - Un chien rouge, c'est tout c'que t'es [PV Sageeth]


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