Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Je lèche, pensive, la griffure qui coure le long de mon épaule et qui rejoint le côté de ma patte. J'en reprends juste un goût de sang séché et de la poussière et soupire. Je me relève et reprends ma marche.
Cela fait une bonne demi-heure que je fais les cent pas le long de la Blessure. J'ai donné rendez-vous à la Bleue, Alweda. C'est cette petite louve qui m'a infligé cette longue griffure, et bien d'autres petites bien moins vilaines. Bon, elle a essayé de me tuer, ok, mais je dois avouer que j'aime son caractère. C'est pour ça que je veux la prendre sous mon aile, lui expliquer le fonctionnement de la Horde.
Alweda, Démon Imitateur est une petite louve énergique mais au passé difficile. Bon, je dois avouer que le mien n'est pas forcément meilleur, avec tout ce que j'ai enduré, mais... Ah, justement, je la prends en pitié. Mais ce n'est pas bon, ça...
Ce qui me fais entreprendre de longer le Gouffre de plus belle. J'hésite, je réfléchis. Est-ce une bonne chose ? Ce ne serait pas juste de lui enseigner tout cela. Elle pourrait me surpasser... Et puis je me souviens que je ne suis qu'une guérisseuse, mais bras-droit de Skull, et qu'il ne peut rien m'arriver de tel. Il ne me suffirait que de quelques instants pour persuader Skull de virer Démon Imitateur, alors que moi, il ne faut pas y compter.
Cette pensée me réconforte. Eh bien, quand même, je suis bien placée dans la Horde. Je lève le regard vers le ciel, les yeux plissés légèrement. Le ciel est un peu couvert de nuages jaunâtres. Des nuages de neige. J'inspire l'air rafraîchi. C'est si bon de savoir que l'hiver revient... Enfin, si on oublie les souvenirs.
Je n'ai pas le temps de me remémorer tout cela. La louve au pelage brun, crème et blanc approche déjà. « Salut la Bleue, que je lance d'une traite en me retournant d'un coup de pivot. »
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Dim 2 Nov - 15:15
❝La Bleue❞
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Je ne pouvais m'empêcher de regarder le ciel chargé de nuage en maugréant. Bientôt l'hiver... Et les proies se feraient plus rare, je n'aurai aucun animal à traquer comme à mon bon plaisir. Je serai forcée de me rabattre sur les loups ou/et humains, non que ça me déplaise, mais ils étaient plus coriaces et résistants que les autres animaux dépourvus d'intelligence.
Dans un soupir je me résignais à partir pour rejoindre Rake Maâr, ma nouvelle mentor. Celle qui m'apprendrait à avoir un peu plus de maîtrise sur moi-même, de manière à ce que je sois une tueuse plus confirmée, mais aussi à m'intégrer à la horde. Bien que maigre avec ses quatre autres membres sans me compter, ils étaient tous plus cruels les uns que les autres. J'étais ravie à l'idée de faire partie de cette meute sanguinaire, et qui plus est, ne demande que de la férocité pour y être. Pas de règles bien précises, on vient et on s'en va si tel est notre désir.
Si mes yeux pouvaient se réduire en deux fentes, ils le feraient. Deux oiseaux passèrent au-dessus de ma tête. L'envie de les prendre en chasse me traversa l'esprit. Je me voyais déjà arpenter la forêt la tête en l'air les traquant, puis même si cela dure un peu de temps, les attraper, et surtout, l'ultime récompense... Les faire souffrir.
Je secouai machinalement la tête, et humai à la place l'air pour repérer Rake Maâr. D'une démarche monocorde et sans grand enthousiasme, j'allai rejoindre la louve blanche pour qu'elle me donne ma première leçon. Je me serai volontiers passée de son enseignement, mais je l'avais attaqué et elle s'était montrée plus forte que moi, je m'étais donc soumis. De toute manière si je ne l'avais pas fait, j'y serais passé. À la mort. Une décente aux enfers, le paradis ne me serait pas accepté.
- Salut. Grogna Rake Maâr quand j'arrivai enfin près d'elle. - Rake Maâr. Dis-je en grondant légèrement et inclinant ma tête.
Rake Maâr avait l'air de prendre mon grondement pour un signe de colère, mais il n'en était rien. J'étais peu habituée à voir autant de loups -oui parce qu'en voir deux dans la même journée c'est beaucoup pour moi- alors que ce n'étais ni des proies que j'avais traqué, ou des futures victimes élues par ma personne.
Sur un ton neutre elle m'expliqua qu'elle ne voulait nullement prendre en charge mon éducation, ce qui me fit à moitié grimacé puisque j'espérais qu'elle, elle se montre plus enthousiasme que moi pour me donner de l'entrain.
- ... c'est Skull qui veut que je te forme. J'en ai personnellement aucune envie, mais je suis bien obligée, alors je te conseille de pas me taper sur les nerfs. Sinon, tu te débrouilleras toute seule. - Pourquoi Skull veut tant que j'aie une formation ? Demandai-je, réellement surprise par cette attention.
Rake Maâr n'avait pas envie de répondre, elle se contente d'avancer de quelques pas tout en gardant un œil prudent sur moi. Un sourire voulut se dessiner sur mon visage, elle devait être encore choquée par la violence dont j'avais fait preuve dans notre combat, malgré mon peu d'expériences en la matière.
- Bien. Il y a quatre règles dans la Horde.
Mes dents crissèrent en se resserrant. Donc il y avait malgré tout des règles ? Quatre en plus ! Mais pour une meute de loups si violente, elle ne devait pas être aussi stricte que celles appliquées par d'autres loups.
Rake Maâr ferma un instant les yeux, se remémorant sans doute son passé. La seule chose que je pouvais penser de mon passé était-ce jour où je les avais vu tuer ma mère. Ils s'acharnaient tant à la faire souffrir, s'y appliquaient, savaient comment procéder. Oh oui, j'aurai pu partie en courant pour échapper à cette vision d'horreur, mais j'étais hypnotisée par tant de violence, et paralysée par une peur que je n'avais jamais connue. Je n'aimais pas ma mère, pas vraiment, c'était juste une mère, voilà quoi, mais de là à ce qu'elle meurt dans de telles conditions.
La louve blanche sortit de sa nostalgie et se mit à courir, me testant en redoublant de vitesse. Je l'imitai, pour tenir le rythme, je pensais qu'elle était la proie que je traquai, et que bientôt mes crocs se planteraient dans sa chaire en signe de victoire. Bien sûr, je ne le voulais pas, mais c'était la seule chose qui me motivait réellement. De toute ma vie, je n'avais fait que chasser et errer. Après la mort de ma mère, je traquai, c'était un de mes passes temps favori. Je ne faisais que ça à vrai dire, mais après mon introduction dans la horde, mes habitudes avaient un peu changé. Un peu. N'empêche, la soif de sentir le sang, et le goûter me hantait.
Nous nous stoppâmes près d'une voiture. Je restai à son capot, et sûrement pour prouver sa domination, Rake Maâr grimpa sur son toit, se mettant ainsi en hauteur. Je retins un grognement de mécontentement pour qu'elle me sous-estime ainsi.
- Tu auras toute liberté sur les terres neutres, libre à toi de traquer et de piller qui bon te semble.
Mon visage s'illumina d'une joie indescriptible.
- Est-ce que je peux aussi traquer qui bon me semble, même chez les sekmet par exemple ?
Si c'était le cas, je ferais découvrir à ma mentor les joies d'une longue et périlleuse traque, mais sa récompense ô combien magnifique. J'en bondissais déjà de bonheur, ce n'était pas dans mes habitudes, mais comprenez moi, la chasse me fascine tant...
« Est-ce que je peux aussi traquer qui bon me semble, même chez les Sekmet par exemple ? » Son visage est illuminé de joie. La première règle enchante toujours tout le monde, de toutes façons. C'est Skull qui a créé celle-là. À ce propos... Je me demande si Alweda sait réellement qui je suis dans la Horde. Que je suis la co-fondatrice.
Qui ? Hmm. Bonne question. Techniquement, nous pillons ce que nous voulons, même si la règle stipule que nous avons tous les droits en Terres Neutres. Mais il nous est déjà arrivé de foutre des raclées à ses loups de meutes. Je n'ai pas envie de développer ma réponse à voix haute, pour quoi je me contente de lui dire : « Oui. Mais j'te déconseille de les attaquer au sein de leur camp. Et n'attaque pas les autres de la Horde. Enfin c'est à tes dépends, après. »
Voyant qu'elle n'a pas l'air décidée à me rejoindre, je descends, appréciant le bruit sourd de mes griffes sur le métal rouillé. Je lui lance un regard semi-fier, semi-agacé, avant de repartir à une vitesse bien moins élevée. Je ne sais pas encore exactement quoi faire pour la tester, pas encore. Mais j'aperçois au loin le grillage surmonté de barbelés qui bouche le passage à un chemin qui serpente loin avant de revenir vers le gouffre. Parfait.
Je connais ce grillage, surmonté d'un petit portique, et ce chemin. Je l'emprunte souvent pour rentrer. Sans prévenir, je m'élance à fond, et, m'assurant qu'Alweda est loin derrière, fonce vers le grillage. Je fais sauter le verrou du portique avec mes crocs discrètement - de toutes manières, elle est trop loin derrière pour le voir - passe par la fente qui vient de s'ouvrir et referme le portique avec le verrou que j'ai gardé entre mes crocs.
Alweda arrive peu après. Nous ne sommes séparées désormais que par ce grillage. Je suis sûre qu'elle ne cherchera pas à réfléchir bien longtemps et va tenter de passer en dessous, puis au dessus, et voyant que c'est sans succès, elle va essayer d'éventrer le grillage. Lui lançant un sourire narquois derrière le grillage, je m'assois. « Tu auras accès aux ressources que la Horde possède, mais tout ce que tu chasseras ou pilleras en fera obligatoirement partie. »
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Dim 2 Nov - 18:02
❝La Bleue❞
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Rake Maâr parut satisfaite que cette première règle m'enchante. À vrai dire j'étais excitée comme un jeune louveteaux à l'idée de pouvoir tout faire, ce qui me plaisait -autrement dit traquer- tout en sachant que je trouverais une éducation de fer, une "sorte" de famille, et un peu de vie social. Oui, même le loup qui a le plus au monde soif de sang a besoin de côtoyer les siens, et même si j'avais encore du mal à me faire à l'idée que mes compagnons de horde n'étaient pas des proies, mais des alliés, je me retenais souvent de me jeter à leur coup pour entamer une bagarre.
D'ailleurs Rake Maâr parut deviner mes pensées.
- Oui. Mais j'te déconseille de les attaquer au sein de leur camp. Et n'attaque pas les autres de la Horde. Enfin c'est à tes dépens, après.
Un sourire ironique s'afficha sur mes babines, mes yeux ne purent s'empêcher de se poser sur la cicatrice que m'avait infligé la louve blanche en face de moi. Oui... C'était à mes dépens. Nous étions certes solidaires -enfin je le pense- mais si l'un de nous cherchait à se battre, il était évident que seul le plus fort déciderai du sort du plus faible. Et il n'y avait que deux options. La mort ou la vie.
Je grimaçais à cette idée que ma vie aurait pu être finie il y a peu de temps, volé par Rake Maâr. Néanmoins, bien qu'elle ne me l'ait jamais annoncé ouvertement, je lui avais posé quelques problèmes. Enfin, je le pense, je l'espérai d'ailleurs. L'idée de n'être juste qu'une gamine qui voulait jouer à la bagarre à ses yeux m'insupportait.
La canidé descendit dans un crissement de griffes à faire pleurer mes oreilles de la voiture, elle vint se poser près de moi, me regardant un peu avant de partir à vive allure. Était-ce pour me mettre à l'épreuve que Rake Maâr me faisait courir un peu partout ? J'étais plutôt forte, mais pas endurante ! Néanmoins pour prouver que je pouvais lui tenir tête, je m'efforçais de garder la même allure qu'elle, mais ma détermination n'eut pas raison de mes faiblesses.
Je détachai l'allure petit à petit, mais sûrement, Rake Maâr devant moi, de quelques mètres seulement, ce qui me rassurait. Sur un rythme qui me parut correct, je me calai, désormais dans une allure qui me plaisait, je courrai. Pendant mes Traques, même si elles étaient longues, je calculai où irait ma proie, et donc, l'attendais là-bas. Je n'avais pas besoin de courir après elle, et si je le faisais, c'était sur un petit rythme qui était presque l'allure de marcher.
Rake Maâr était derrière un grand grillage, je m'arrêtai nette en le voyant. Est-ce que les Hommes étaient sur ce territoire, avançant hésitante, je le humais. Non. Ils l'avaient déserté depuis un bon moment. D'une patte prudente, je touchai le grillage, quelques piques ressortaient et me faisaient un peu mal. Ce ne sont que des blessures superficielles, mais par ces quelques coupures, je pouvais facilement attraper une maladie ou une infection.
- Tu auras accès aux ressources que la Horde possède, mais tout ce que tu chasseras ou pilleras en fera obligatoirement partie.
J'étais d'accord avec cette règle, elle était raisonnable. Nous devions malgré tout nous entraider, ne serait-ce qu'un peu. Voyant que la louve au pelage de neige ne bougeait pas de son côté, j'examinai rapidement le grillage d'un rapide coup d'œil. Monter dessus serait trop risqué, de même les piques au dessus du grillage me blesseraient, ainsi que les petits piques quand je monterai. Creuser était possible, mais trop long, et je n'avais pas de temps à perdre en creusant un trou. Je me reculai légèrement, me ruai sur le grillage, me cabrai et, toutes griffes dehors, m'attaquai à percer le grillage.
Je réussis bien que ce fut un peu plus dur que prévu. Quand mes pattes avant retombèrent sur le sol, une partie du grillage en dessous d'elle, je fus convaincue que Rake Maâr me tester. Ne voulant pas qu'elle me prête pour une sotte, je lui lançai sur un ton plutôt courtois.
- J'attends la prochaine épreuve avec impatience.
J'étais sincère, je voulais savoir jusqu'où sera ma limite, ce petit jeu m'amusait, et qui n'avait pas le droit de jouer, qu'importe l'âge ?
La louve n'est arrivée que bien après, et ça, déjà, ça m'énerve. Mais en plus, elle n'a pas une once d'intelligence en elle. Comme prévu, elle tente de sauter par-dessus, puis envisage de creuser un trou en dessous - cela se voit à la manière dont elle fixe intensément le bas du grillage. Et finalement, elle recule de quelques pas, se cabre et retombe toutes griffes en avant sur le grillage, qu'elle perce en quelques instants.
« J'attends la prochaine épreuve avec impatience. » Je soupire et grogne d'un même geste en faisant mine de lui donner un coup de museau. D'ordinaire, j'aurais été plus subtile, mais cette preuve d'absurdité m'énerve. Elle se croit fière de son coup, le pire... « Tu aurais du réfléchir, la Bleue. Y'avait un verrou. »
Je m'approche des débris du grillage - mon beau grillage, auquel j'attache tant de souvenirs ! - et prends le pic en métal et en bois qui sert de verrou. Je reviens vers Alweda et lui balance à son pied. « La prochaine fois, utilise ton cerveau. »
Et je m'engage sur le chemin, les traits du visage plissés, cherchant une prochaine épreuve pour elle. Le chemin de terre dure et sèche est bordé d'herbes mortes et de buissons épineux. Que pourrais-je faire ? Je ne dois pas paraître débordée par la situation... Ça non...
Je balaye l'endroit du regard. Le chemin commence déjà à faire des vagues, et lorsque je m'engage dans une longue courbe qui, je le sais, va revenir vers la Blessure, j'ai enfin une idée. Je jette un regard par-dessus mon épaule. La Bleue est assez loin derrière. Alors, lorsque j'engage le virage, je pique un sprint et fonce dans un buisson épineux très épais, noir, bordé de caisses abandonnées par les hommes.
L'odeur des déchets est bien trop forte pour qu'elle me localise, et elle était trop loin pour m'avoir vu plonger dedans. Et je sais qu'elle ne me repérera pas ; le buisson est bien trop discret. Et en apparence, il a l'air tellement piquant que même un hérisson ne voudrait pas y plonger, alors qu'en réalité, il est creux.
« Tu seras sous la protection de la Horde ainsi que du Leader, dis-je d'une voix faussement remplie d'écho, de sorte qu'elle ne sache pas réellement où je suis. Quoiqu'il arrive. Si tu promets de protéger les tiens, bien sûr. » J'espère qu'elle va réussir à redresser son image. Parce que là, elle ne m'impressionne pas, au contraire.
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Dim 2 Nov - 20:17
❝La Bleue❞
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Un instant, j'étais fière d'avoir abattu cette construction humaine, mais je repérai le verrou, et une porte pouvant s'ouvrir, je ne pus m'empêcher de me gronder intérieurement. Quelle sotte de ne pas avoir été plus observatrice, pourquoi n'était-ce que quand je traquais mes proies que tout était si facile pour moi ? Courir longtemps, à une allure correcte, observer...
- Tu aurais dû réfléchir, la Bleue. Y'avait un verrou.
Mes oreilles se plaquèrent sur ma nuque, frustrée des paroles pourtant si vraies de Rake Maâr. Si ce n'était pas elle qui les avait prononcées, peut-être aurai-je mieux réagi. Quoi qu'il en soit, elle enchaîna, me mettant toujours à cran.
- La prochaine fois, utilise ton cerveau.
Je me retins un juron, sachant que mes comportements enfantins ne feraient que m'enfoncer encore plus. Je savais que Rake Maâr était déjà à l'affût d'une nouvelle épreuve, et j'espérai que ça se rapproche de prêt ou de loin à une partie de Traque, c'était le seul domaine dans lequel où j'étais presque infaillible.
Cette fois, je la laissai partir, et je la suivis en prenant l'allure qui me convenait. Je soupirai en l'entendant se vautrer dans des détritus... (je hume l'air) d'humain. Pathétique, elle faisait tant de bruit, n'était pas discret, ou alors c'était moi qui étais trop compétente pour elle ? Cette dernière pensée me réjouissait.
Je ne cessai de respirer discrètement l'air, tous mes sens en alerte, la soif de faire souffrir et de voir souffrir me donnait de l'énergie, j'étais prête à chasser pendant des mois s'il le fallait. Rake Maâr avait choisi une épreuve sur laquelle elle ne pouvait qu'échouer. Essayant de m'embrouiller avec une voie qui faisait un semblant d'écho, je m'arrêtai à quelques mètres d'elle, faisant mine de la chercher, alors qu'un sourire ironique aurait tant voulu éclairer mon visage joueur de ce jeu cruel.
- Tu seras sous la protection de la Horde ainsi que du Leader. Si tu promets de protéger les tiens, bien sûr.
Malgré la violence des membres composants, la Horde, nous étions respectables pour nos règles et valeurs qui étaient plutôt nobles. Je me réjouissais de faire partie de la Horde, et encore plus de Traquer Rake Maâr. Ce n'était pas vraiment une Traque en réalité... Je ne pouvais pas observer chacun de ses gestes de manière à savoir où elle irait dans quelques dizaines de minutes, ni la suivre sur de longs chemins, et encore moins l'attaquer par surprise, la faire souffrir et donner le coup de grâce.
Je me tournai vers elle, bien qu'invisible à mon œil, et que son odeur fut un peu brouillée, je savais qu'elle était là, dans ce buisson, et me tournant vers lui, je souris, un grand sourire innocent et angélique.
- Tu as eu tort de t'aventurer sur ce terrain-là, Rake Maâr.
Je m'approchai d'elle, d'une démarche enfantine, sautillante.
- Vois-tu... J'ai développé une certaine passion à Traquer mes victimes.
J'entendais désormais de mieux en mieux sa respiration régulière.
- Quand je décide de Traquer, quelqu'un, il ne m'échappe jamais.
Je m'arrêtais devant le buisson, et repoussais une de ses branches pour mettre à découvert Rake Maâr.
- Jamais. Insistai-je. Et tu ne seras pas l'exception.
Un doux sourire fendit mon visage tandis qu'elle me regardait, penaude. J'étais heureuse de lui prouver ce que je valais vraiment, enfin... Je m'interdis de penser cela, je m'interdis de revoir ça, mais pourquoi je la revis.
Agonisante, les ours prenant un malin plaisir à arracher sa peau morceau par morceau, la manger alors qu'elle était vivante, ils n'avaient aucune intention de la tuer, non, une lueur de joie brillait dans leurs yeux.
Jamais je ne réussirais à comprendre le véritable sens de leurs actes, et moi, tant traumatisée par cette scène, qui reproduisait sur mes victimes ce que j'avais vu, car j'y trouvais un certain réconfort à les voir souffrir comme j'avais souffert, en silence, de la mort lente et douloureuse de ma mère. C'était une sortie de revanche sur la vie.
Mon sourire s'effaça, mon corps se tendit, mes griffes s'enfoncèrent avec énervement dans le sol, mes yeux reflétant désormais toute la férocité qui m'habitait quand j'imaginais avec intelligence les plans de tortures.
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Lun 3 Nov - 18:33
« Tu as eu tort de t'aventurer sur ce terrain-là, Rake Maâr. » Un. « Vois-tu... J'ai développé une certaine passion à Traquer mes victimes. » Deux. « Quand je décide de Traquer quelqu'un, il ne m'échappe jamais. » Trois. « Jamais. Et tu ne seras pas l'exception. » Quatre !
Sérieux, elle n'a pas fait d'une pierre deux coups, mais au moins le double. Et cette pierre, je vais la défoncer. D'un, elle oublie qui est le mentor. De deux, elle se la pète. De trois... Elle se la pète encore. Quatre, elle se permet de se croire supérieure. Et pour finir, elle a battu le record de tapage de nerfs, et passe devant Hybride. Eh ben ! Elle en a la Bleue.
Voyant qu'elle m'a repérée depuis longtemps, je m'extirpe de ma cachette en prenant garde de sortir dans son dos. Je m'approche et lui décoche aussitôt un coup de patte dans le flanc. « De quel droit ? Je grogne, en me postant face à elle. C'est toi qu'on teste, la Bleue. Pas moi. Alors arrête de te croire la meilleure du monde. Parce que ç'a beau être impressionnant, ton espèce de don - j'appuie bien sur ces mots - c'est pas suffisant pour moi. »
Je m'apprête à me détourner, mais en voyant l'air fier de soi d'Alweda, je ne peux m'empêcher d'ajouter ; « Et t'avises pas de prendre ça pour de la jalousie, ç'pas la peine. » Mon ton est si solennel que je suis sûre qu'elle verra que je suis honnête, que ce n'est pas une défense. Et après tout, je ne suis aucunement jalouse d'elle. C'est juste pour qu'elle ne tente pas de se la péter encore plus.
Sans savoir pourquoi, je pense à mon père. À mon frère. Et puis à Mambo. Ces trois loups se bousculent, s’entre-tuent en hurlant devant mes yeux. Et l'effacement de sourire d'Alweda, son corps crispé et ses griffes martelant la terre me ramènent à la réalité. Je m'adoucis légèrement. Continuant mon chemin, je lui fiche une pichenette sur l'oreille du bout du museau et lui souffle un "Allez, viens".
Je m'ébroue mentalement en marchant plutôt maladroitement, avant de me redresser quelques pas après et de reprendre une attitude correcte. J'ai déjà exactement en tête la prochaine étape. Une chasse. C'est une bonne idée, non ? Mais bon. Il ne reste plus qu'à trouver.
Le chemin, bientôt, commence à s'élargir. Parfait. Je jette un regard en arrière. Puis me tapis au sol sans prévenir, dissimulée derrière un buisson noir et mort qui forme plus comme une barrière végétale. J'ai déjà ma cible en ligne de mire. Étrange, tout de même, pour une guérisseuse, d'apercevoir une biche broutant au loin, pourtant si bien camouflée. Mais je connais tellement bien l'endroit que je le mets sur le compte de ça. « Dernière règle. Tu dois une confiance et obéissance aveugles et complètes à ton Leader. »
J'attends un instant, attendant qu'elle imprime ça dans sa tête - et sa réaction, car bien sûr, la dernière règle n'est jamais la meilleure. Et je ne peux bien sûr pas m'empêcher d'ajouter : « Et à tous les membres importants de la Horde - enfin, le membre important. » Avec l'intonation avec laquelle j'ai dis ça, il faudrait qu'elle soit vraiment débile pour ne pas comprendre. Je jette un regard si furtif que je ne vois rien, mais Alweda l'aura forcément vue. Et sans attendre, je bondis au galop vers la biche.
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Dim 9 Nov - 11:27
❝La Bleue❞
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Rake Maâr m'en voulait de m'être vantée à ce point, mais je ne disais que la vérité, la pure et simple vérité. Mes yeux s'illuminèrent de bonheur en voyant qu'elle avait été un peu irritée, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que ça remplaçait la souffrance de mes proies lors des Traques ? Je sais pas, et j'avais pas envie de chercher à savoir.
J'écoutais avec bonne humeur les paroles rageuses de Rake Maâr, et malgré que ça devait lui écorcher la gueule de reconnaître que j'avais du talent, elle se rattrapait tout de suite après.
Et un point pour moi avais-je envie de dire.
je suis jeune, j'ai le droit de faire des trucs de gamin non ?!
- De quel droit ? C'est toi qu'on teste, la Bleue. Pas moi. Alors arrête de te croire la meilleure du monde. Parce que ç'a beau être impressionnant, ton espèce de don c'est pas suffisant pour moi.
Elle se relevait, mécontente, je la suivais, la démarche souple et légère, juste pour la narguer un peu. Pourquoi ? Parce que j'aimais bien, c'était mon petit plaisir personnel. D'ailleurs... Souvent quand je faisais ça à mes proies, elles ne me prenaient pas au sérieux. Je devais vraiment avoir une bouille d'ange pour qu'elles me croient inoffensives ! Bah, raison de plus de ne jamais se fier aux apparences.
- Et t'avises pas de prendre ça pour de la jalousie, ç'pas la peine. Au contraire Rake Maâr, tu me divertis bien pour tout te dire.
Avec mes griffes, je continue de labourer la terre pour éviter d'arracher la peau de mon mentor. Je ne le veux pas, mais je sais que si l'envie me traverse la tête, je ne pourrai pas m'en empêcher. C'est ainsi. Je suis folle, c'est tout, mais au moins je le reconnais. De toute façon, il n'y a que des fous dans ce monde, une de plus ne pourra pas faire de mal, pourquoi ça ferait du mal d'ailleurs ?
Je suis nerveuse, j'ai vraiment envie de... Torturer quelque chose. Et Rake Maâr qui semble perdu dans ses pensées, cela m'inquiète. Mais la louve au pelage blanc -enfin gris presque, tant il est sale, je sais que nous sommes un peu des barbares mais ce n'est pas une raison pour négliger l'hygiène, non ?-.
La réaction de Rake Maâr me surprend, elle se lève et me fait une pichenette sur l'oreille. Je me retourne, la regarde, intriguée, déconcertée. Je... Même ma mère -avant sa mort bien entendu- ne m'a jamais fait ça. Ce n'est pas une marque d'affection un ? Juste pour dire qu'on aime bien taquiner, mais taquiner, c'est quand on est ami non ? Je suis un peu perdue là, je ne comprends pas bien ce qui vient de se passer. Quant à elle, elle semble le prendre normalement, me fait signe de la suivre. J'hésite, je ne sais pas trop quoi faire. Je ne sais pas comment le prendre. Mais ne voulant pas prendre racine et rester bêtement sur place, comme une bête dépourvue de cervelle, je suis mon aînée
Elle marche tranquillement, ne court pas pour une fois. Perdue dans ses réflexions sans doute, elle ne remarque pas qu'elle s'ébroue légèrement. Je sais que ça ne me concerne pas, mais je suis intriguée, à quoi peut-elle bien penser ? Je croyais que Rake Maâr n'avait aucune émotion sauf pour ce qui est de tuer, faire souffrir et tout le tralala. Peut-être que si elle est devenue comme ça, c'est à cause de sa famille ? Ou des... Ours ?
Qu'est-ce que je ferai si un jour, je revoyais un ours ? M'enfuirai-je en courant ? Le ferai-je souffrir comme ils avaient fait souffert ma mère ? Est-ce que la folie me prendrait et me perdrait définitivement ? Deviendrai-je après cette autre rencontre, une folle folle folle qui ne peut même plus croiser la route d'un quelconque loup sans le tuer ?
Je ne sais même pas qui je suis, et qui je veux être. En intégrant la horde -c'était d'abord pour sauver ma peau- mais j'avais désormais aussi un véritable but, des règles à suivre, un petit plus à ma vie, un sens. On vie pour faire quelque chose de cette vie non ? Pas pour se tourner les pattes en attendant désespérément la mort.
- Dernière règle. Tu dois une confiance et obéissance aveugles et complètes à ton Leader.
Hein ? Je relevai ma tête vers Rake Maâr, la regardant vraiment cette fois. Je m'étais moi aussi perdue dans mes pensées, et alors que je recouvrai les esprits, je remarquai la biche, enfin, la sentis. Je n'avais même pas besoin de savoir où elle était précisément, je m'étais déjà impreignée de son odeur, pour pouvoir la traquer le bon moment.
- Et à tous les membres importants de la Horde - enfin, le membre important.
Je n'écoute plus ce que dit Rake Maâr, je suis concentrée sur la biche. Tel un singe, je grimpe discrètement, mais rapidement, sur un arbre. M'appliquant pour que mes griffes ne grattent pas l'écorce et ainsi révèlent ma présence, je suis désormais au-dessus de l'animal broutant inconsciemment de la mort pesante sur elle l'herbe.
Mes babines se retroussent, et en un bond, sans un rugissement, je tombe sur la biche qui ne peut que s'écrouler sous mon poids. Je la mords violemment à la nuque, savourant cette sensation que j'ai fait mourir quelqu'un. Le goût et l'odeur du sang me rendent différente, presque... Étrange.
J'entends des bruits de pas, je me retourne, vois une louve blanche. Il me semble la connaître... Non, je ne la connais pas. Ennemi. Tuer. Vivre. Traquer. Souffrir. Je plante mes griffes dans la chaire de l'animal en dessous de moi, je grogne, férocement, je veux avertir cette étrangère...
Tant de fougue. Tant d'assurance. Tant d'énergie. Je n'en ai jamais vu autant dans un seul être. Alweda bondit, agrippe à un arbre, monte, et se place au-dessus de la biche, tel un spectre planant au-dessus de ses victimes. Ses yeux brillent, elle a compris ce que j'attends d'elle.
Je m'arrête. La biche n'a vue aucune de nous deux, et ne se doute de rien. Je plisse les yeux, immobile, et suis la Bleue dans chacun de ses gestes. Elle... M'impressionne. Avec autant de grâce qu'un oiseau, autant de rapidité qu'un éclair, elle se laisse tomber, retombe avec une précision remarquable sur la biche et a déjà planté ses crocs dans sa nuque que la biche tombe à terre. Morte.
J'hoche la tête doucereusement. C'est... Stupéfiant. Comment ça, je me laisse trop attendrir ? Je m'en fiche, allons bon. Je m'en fiche. Pour la première fois de la journée, je comprends pourquoi Skull voulait que je sois sa mentor. Elle devait déjà voir en elle ce qu'elle était. Ou alors, je viens de le découvrir. C'est... Une remarquable pisteuse-tueuse. Et nous avons besoin de ça dans la Horde. Nous avons exactement besoin de ça.
Nous avons mon savoir et mon ironie. Nous avons l'intelligence et la cruauté de Skull. La détermination et la crâne de Tybalt. Le côté rebelle et la franchise de Lawrence. La folie et l'impénétrable violence de Kora. Le charme et la grâce de Népthys. J'en passe. Mais nous n'avons pas elle. Elle est comme Népthys, adorable en apparence. C'est vrai, on ne dirait qu'une gamine un peu perdue, peu sûre d'elle, aux réponses niaises et à l'impulsivité plus grosses qu'elle-même. Mais elle a... Cette capacité à tuer, à pister, à traquer, à agir avec une précision remarquables.
Et sa folie, ne l'oublions pas. Je vois bien ses yeux hagards et son tint livide lorsqu'elle s'approche de quelques pas, oubliant totalement où elle est. Qu'a t-elle ? La folie de tuer cette biche l'a t'elle rendue folle ? C'est très étrange. La façon dont elle s'approche moi, hésitante, et à la fois si... Sûre d'elle ? Comment est-ce possible ? Schizophrénie ? Serait-elle cela ?
Je sais qu'elle n'a pas eu un passé simple... Et je doute qu'elle ait été plus gâtée que moi. Et c'est pour que je commence à l'aimer. Nous sommes pareils. Elle est jeune, forte, et je suis âgée, expérimentée. Je sens que nous avons beaucoup à apprendre l'une de l'autre. Mais cet air... De vouloir m'arracher la fourrure... J'ignore comment le prendre. Est-elle devenue complètement tarée ? Ou se rebelle t-elle ? Je... Je ne sais pas.
Je m'approche de quelques pas. « Bravo la Bleue.Pourquoi continuer à l'appeler la Bleue ?Bravo, Alweda. » J'appuie sur le "Alweda", montrant une certaine récompense dans ma voix. Je la couve d'un regard fier mais plutôt froid, lui montrant d'une certaine manière que je n'aime pas son attitude actuelle. Lorsque je la vois se radoucir, la froideur ne laisse que de l'affection, m'enfin, comme elle demeure un peu rigide, j'en fais de même. Quitte ou double. « Bienvenue dans la Horde. »
Finish for me
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Mar 11 Nov - 11:59
❝La Bleue❞
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Mon grognement se fait plus intense, mais voyant l'admiration et la stupéfaction de la louve au pelage grisâtre à cause de la saleté, j'hésite à lui sauter dessus et en faire de la bouillie. Elle s'approche doucement, ne voulant pas m'effrayer. Qui est-elle ? Je la reconnais presque, je sais que je la connais. Son odeur commence à être comme la mienne, peut-être est-ce parce que nous faisons parties de la même... Horde. La Horde. Qu'est-ce déjà ?
Je me récrequoville tout en m'appliquant pour que mon pelage double d'intensité, l'air plus menaçante que jamais, je commence pourtant à me détendre et à prendre conscience de qui est cette louve en face de moi quand elle me parle.
- Bravo la Bleue. Bravo Alweda.
Alweda ? Est-ce... Oui, c'est mon prénom, je crois bien. Elle insiste sur mon prénom, comme pour me faire oublier qu'elle m'a nommé tant de fois la Bleue. Dois-je le prendre comme un compliment ?
- Cours Alweda, cours ! - Ma... Man... - Ne reste pas là, cours !
Je me détends, petit à petit. La voie de ma mère m'apaise, je replie délicatement mes griffes, rentre mes dents, redonne une taille normale à ma fourrure, et je reprends une position innocente, enfantine. Les yeux remplis d'incompréhension, d'innocence.
- Rake... Maâr.
Je réussis à prononcer, entre deux vilains grognements qui continuent de vouloir être.
- Bienvenue dans la Horde.
Toute hostilité m'a quitté. Je regarde désormais avec stupéfaction, comme Rake Maâr me regardait avant, la louve blanche et grise se dressant devant moi. Elle m'a fait un compliment, m'a accepté. Je... C'est la première fois que je reste aussi longtemps avec un loup sans le prendre en Traque, c'est la première fois depuis des lunes qu'un loup me parle avec douceur, presque comme une mère, depuis la mort de la mienne.
Finalement, peut-être que je trouverai enfin où est ma place ici, dans le Horde, auprès de Rake Maâr et de Skull. Je suis sûre que je réussirai à me frayer une place importante dans toute cette horde de violence, car malgré ça, ils ont de belles lois, car malgré tout, ils ont un bon fond un peu bizarre, comme moi, ce qui me plaît.
Car après tout je fais désormais partie de la Horde, et je donnerai ma vie pour la défendre. C'est mon seul but pour l'instant, mais j'en aurai bien d'autres bientôt. Je me vengerai des ours, je tuerai la vie pour moi.