La faim la pousse une fois encore loin de son groupe, loin de cette petite meute, ce regroupement de solitaire qui lui servaient quelque peu de famille. La faim la poussait à aller toujours plus loin faire des provisions pour eux, pour elle. Les premiers flocons avaient déjà pointé le bout de leur nez blanc et, le froid ne tarderait pas à se faire plus rude encore. Son poil d'hiver avait commencé à pousser mais, comparait à certains, il n'était pas aussi garnis … Le froid lui glaçait les os alors, pour éviter cela, elle ne cessait de bouger, de courir, affrontant ainsi le froid, qu'importe la situation. Fort heureusement, aujourd'hui, les températures n'étaient pas au plus bas, ce qui lui permettait, ainsi, de partir chasser, si toutefois, elle réussissait sa chasse … Elle n'était pas doué là dedans, elle le savait, trop bien d'ailleurs et, cela la frustrait. Elle voulait s'entraîner mais, ce n'était désormais plus la saison pour. Le froid, la neige, en cette saison, bien des animaux restaient camouflés, bien au chaud au fond d'une tanière creusé dans le sol, dans le creux d'un arbre, dans une grotte ou bien un bâtiment depuis longtemps abandonné par les hommes et, où, la nature avait repris ses droits.

Elle courrait, humant l'air, en quête d'une proie de sortie et, sa recherche l'avait amené ici, dans ces terres hostiles, ces terres habités par les Hommes, ces terres où les loups n'étaient pas la bienvenue … Elle continue sa quête et, bientôt, arriva près du villages des Hommes … Son flaire avait flairé quelque chose, un animal et, même plusieurs. Elle continue de s'avancer, tapis dans les bâtiments encore en ruine, loin de l'activité humaine qu'elle pouvait entendre au loin. Malgré leurs proximités, elle ne pouvait se résoudre à partir, non, pas maintenant … Pas si près du but …

Elle finit par arriver, là où l'odeur de nourriture était la plus forte, là, voilà … Un troupeau d'oie … Enfermé ainsi, elles étaient une proie parfaite mais, méfies toi petite louve … Les oies sont de sale volatile … Elle sentie son ventre gronder, vibrer et, se lécha les babines tout en les observant. Son ventre rasant presque le sol, elle s'approche, doucement … Lentement … Là, attends … Maintenant !

Elle bondit, crocs déployés et, les planta dans la gorge blanche de l'un de ces oiseaux qui se mirent à piailler sous l'affolement. Elle brisa la nuque de l'oiseau qui tenta de se débattre, se faisant désormais moue dans sa gueule. Ça y est, tu l'as eu, tu peux partir maintenant … Elle lâche sa proie, l'attrape mieux dans sa gueule puis, sentant qu'une oie lui fonçait dessus, elle bondit hors de cet enclos. Les oiseaux faisaient un chahut monstrueux, la louve devait partir, et vite, avant que cela n'attire l'attention des Hommes. Elle s’enfuit, son butin en gueule, elle était fière, fière d'avoir enfin réussi.

Courant, elle finit par ralentir le pas, sentant la présence d'un autre loup dans les parages. Elle reste méfiante, elle ne voulait pas être surpris, elle ne voulait pas qu'on s'en prenne à son repas, son trophée … Elle s'approche, doucement, se rapprochant encore et encore de cette odeur … Là, une louve. Blanche, comme la neige, quoique salit par la terre et les intempéries. Elle possédait, elle aussi, des oies, beaucoup d'oies. Elle avait réussi à en attrapant autant ? Seule ?! Cette louve ne devait pas être une débutante, loin de là … Les muscles cachaient sous son pelage pouvant en témoigner et, elle pouvait également le sentir, tout comme elle sentait cette odeur qui appartenait au Sekmet … Que faisait un membre de cette meute aussi loin de ces terres ?

Lâchant sa proie, la louve posa sa patte dessus et, la ramène sous elle, protégeant ainsi son repas de cette louve plus expérimenté qu'elle.

« Tu ne devrais pas rester ici, les Hommes risquent d'être alertés par leurs stupides piafs à tout moment. D'ailleurs, que fait une Sekmet aussi loin de chez elle ? »


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Elle faisait preuve de gentillesse en la prévenant du danger qui pourrait arriver à tout moment ? Oui, plus ou moins. Même si elle était méfiante envers les autres et, particulièrement les loups appartenant aux meutes qui ont plus tendance à se croire supérieur qu'autre chose, elle ne pouvait laisser cette louve là si des Hommes traînaient dans les parages. Quel loup serait-elle, si elle ne mettait pas en garde du danger ceux de son espèce ? Quoique … Elle espérait ne pas tomber sur une louve tel que Néphtys cette fois-ci. Oh que non, hors de question de se faire avoir une fois encore et, c'était bien pour cette raison qu'elle gardait une distance de sécurité entre elle et la Sekmet.

La louve blanche était là, aussi grande qu'elle mais, bien plus forte, trônant au-dessus de ses oies qu'elle avait chassée elle même, pour sa meute. Comment ne pas deviner que c'était pour cette raison ? En fait, c'était plus le fait qu'elle se trouve dans ces terres qui étaient le plus surprenant, à moins qu'elle ne soit en manque de sensation forte ou, à moins que le gibier du côté de leur terre soit en manque de gibier, d'autant plus que celui-ci se ferait davantage plus rare avec l'hiver qui vient.

« Me chercher de quoi me mettre sous la dent, avant que le froid ne s'impose pour de bon. »

Des réserves de graisses, elle allait en avoir besoin mais, pour cela, elle allait devoir chasser et chasser … Cela n'allait pas être évident car, elle avait d'autres gueules à nourrir et, après avoir dévorer son butin, il lui faudrait déjà retourner chasser. Peut-être de nouvelles oies ? Non, avec le boucan qu'elles avaient créés, les Hommes devaient désormais être en alerte alors, ça serait trop suicidaire que d'y retourner.

Le regard de la louve se porte sur son propre butin puis, celui de la Sekmet et retient un grognement de frustration. Qu'est-ce que cela pouvait être agaçant de voir à quelle point elle était faible … Était-ce dû à son appartenance à une meute qu'elle soit aussi forte ? Un entraînement solitaire ? Qu'importe … La solitaire était bien loin de son niveau, malgré elle.

« Ta meute ne doit pas avoir de souci de nourriture, vu ton habilité à la chasse. Quoique le fait qu'elles soient enfermées aide tout de même. »


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Cela n'était facile pour personne … Effectivement, on pouvez dire cela ainsi mais, devait-elle réellement se plaindre de son sort ? Non, pas tant que cela, elle avait de la chance après tout, elle avait d'autres loups sur qui compter, enfin, du moins, ses parents. La louve était solitaire, pas que dans le fait qu'elle n'appartienne à aucune meute mais, aussi dans son caractère, ce besoin de respirer, être seule. Malgré cela, elle n'était pas de ceux qui laisserait un loup périr sans rien dire. Quoique, il y a bien quelques loups qu'elle regarderait périr sous ses yeux avec grand plaisir mais, là n'était pas le sujet …

La louve blanche vanta le fait qu'elle vive en meute, ça se voyait à cent kilomètres et, cela était plutôt agaçant … Pourquoi fallait-il toujours que ces loups prennent les solitaires de haut ? Comme si ces derniers n'étaient que de simple insecte ? Pourquoi le fait de vouloir vivre libre leur posaient-ils problème ? A moins qu'ils n'espèrent grossir leur rang ? A quoi bon, cela ne leur ferait que davantage de bouche à nourrir et de vie à protéger. Parfois la logique de ces meutes dépassaient la louve. Elle qui avait déjà du mal à vivre au sein de ce petit groupe qui lui constituait une soi disant famille, comment le pourrait-elle auprès d'une meute où la hiérarchie est plus que présente ? La louve continua de fixer l'autre, tout bonnement. Si elle l'avait pu, elle aurait haussé les épaules, comme l'aurait fait un être humain mais, se content de répondre.

« Sûrement. En même temps, cela constitue un poids, que d'avoir plusieurs membres à nourrir. »

Nourrir dix loups étaient déjà bien dur, surtout en cette période où le gibier se fait rare, en cette ère où seul le chaos était présent ainsi que la famine. Même si elle admirait les prouesses de chasse de la blanche, elle ne pouvait toutefois pas se réjouir plus que cela de ce qu'elle venait de vanter.


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Et elle continua et continua … Avait-on réellement besoin d'une meute pour avoir une famille et des amis pour nous protéger ? Non, bien sûr que non, les solitaires savaient le faire, du moins, son clan savait le faire, nul besoin d'être une meute qui dénigre les autres. Autant dire que la louve en avait marre d'entendre son blabla. Qu'espérait-elle, cette louve ? Que la solitaire les rejoigne ? Qu'elle dise oui, c'est trop bien d'être dans une meute, j'aimerais tellement faire partie de l'une d'entre elle ? Non … Évidemment que non, jamais elle ne pourrait appartenir à une meute, comment le pourrait-elle ? Devoir être hostile envers les autres loups ? Devoir respecter les ordres dicter par un alpha ? Celui qui dirige la meute ? Non merci, très peu pour elle.

On lui avait dit tant de choses concernant ces loup de meute depuis qu'elle n'était qu'un louveteau désobéissant – quoiqu'elle l'est toujours, désobéissante, même si c'est moins – elle avait croisée tant de loup de meute qui n'avait fait que la prendre de haut ou la chasser de là où elle se trouvait. Lassé, elle était lassé et, cette louve l'agaçait plutôt. Elle semblait trop mielleuse, trop la brosser dans le sens du poil, cela était probablement pour cela que la louve grise restait à distance de la blanche.

« Il n'y a pas besoin de meute pour cela. »

Finit-elle par lui répondre, d'un ton plutôt sec avant d'ajouter autre chose.

« Tu ferais mieux de retrouver ta meute dans ce cas là. J'ai à faire pour ma part. »

Elle recula de quelques pas et, attrapa la carcasse de l'oie dans sa gueule. Elle n'avait aucune envie de l'entendre parler encore de sa meute puis, de toute manière, son clan devait l'attendre, elle ferait mieux de rentrer d'autant plus qu'elle sentait de l'agitation du côté du camp Homme, ce n'était pas le moment d'avoir des ennuies avec eux ...


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