Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Un véritable paysage de mort s’exposa devant mes yeux. La brume était épaisse et il n’y avait plus un brin d’herbe, à la place la de la cendre recouvrait un sol boueux. Mes pattes s’y déplaçaient avec un bruit de succion. Tout semblait si différent des précédentes terres où j’habitais, j’ai jusqu’à l’impression d’avoir atterri dans un monde nouveau. Je ne regrettais cependant aucunement d’avoir quitté ma meute, au fond de moi je savais que je n’étais pas destinée à vivre avec eux.
Tout semblait parfaitement calme aux alentours, seul le bruit du vent et de mes pattes dans la boue dérangeait le silence de cette clairière. Je ressentais un énorme sentiment de paix intérieur en moi, comme si je venais l’endroit où je suis est en fait le paradis sur Terre. Pourtant je n’ai vraiment pas de quoi me sentir apaisée, le silence ne veut rien dire lorsqu’on a un flair. L’odeur qui se dégageait de cet endroit me révéla que beaucoup de loups sont passés ici. C’était certainement le territoire d’une meute et je marchais sur leur territoire. Et alors ? Peu m’importait, si un ou deux loups me surprennent je n’ai qu’à leur expliquer que j’ai décidé de m’installer sur ces terres. C’est moi qui décide si je veux quitter cet endroit, ce ne seront pas eux qui me chasseront.
Le crépuscule tombait rapidement, je devais trouver un endroit pour dormir et cette clairière me semblait la chose la plus accueillante au monde. Je m’en fiche si elle est exposée aux regards indiscrets, de toute façon mon but n’est pas de ne pas me faire remarquer. Bien au contraire. Hors alors que j’allais me coucher au cœur même de la brume, un frisson me parcouru. De peur ? Sachez que je n’ai jamais peur. Non, je sentais comme … une présence. Pourtant tout semblait calme. Je retenais mon souffle, évitant de faire du bruit inutile. C’était très léger mais je percevais un bruit de succion. Comme moi, lorsque j’ai marché dans la boue. Cette fois j’en étais sûre je n’étais plus seule. Sitôt pensais-je ça, qu’un immense loup noir, encore plus grand que le Sage de mon ancienne meute apparu. Sauf qu’à la différence de ce vieux torchon de Sage, celui-ci semblait au mieux de sa forme. Ses yeux étaient aussi rouges que les miens sont verts, et je pouvais lire une grande assurance dans son regard. Son odeur se confondait avec celle de la meute qui habite cette clairière. J’étais sur son territoire. Je ne me laissais pas pour autant impressionnée, loin de là. Je le fixais intensément sans piper mot, ce n’est jamais moi qui parlera la première. J’aime écouter et ma salive je ne l’offre qu’à ceux qui méritent vraiment que je la gaspille. Un petit sourire retroussa légèrement mes babines. Oui, je suis modeste et insolente, c’est dans ma nature.
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Mer 22 Oct - 1:43
❝ C'EST LE FRUIT DU DESTIN ❞ feat. Thorne
F > 41 || A > 29 || E > 31
Parfois, les choses les plus simples sont celles qui nous procurent le plus grand bien. Le plaisir, c'est se satisfaire de la simplicité, de toutes ces petites choses qui s'offrent à nous. Et finalement, c'est lorsque l'on cherche la satisfaction beaucoup trop loin, que l'on reste éternellement insatisfait.
Une grande majorité des loups pensait de moi que je n'aimais rien ni personne, que j'étais constamment de mauvais poil, que je cherchais toujours la bagarre. Et bien, pour certaines de ces choses, on ne pouvait pas leur donner de tort, en effet. Il est vrai que j'étais très souvent d'une humeur massacrante et que j'avais un penchant pour les conflits. Cela dit, il y avait bien quelques autres choses que j'appréciais dans la vie, en dehors que ma propre personne ou encore de l'amitié d'Atom. Des petits plaisirs que je m'accordais de temps en temps. Après tout, je n'avais pas toujours été cette bête sauvage et imprévisible. Et puis, ce n'est pas parce que j'avais changé dans cette direction, que je ne ressentais plus les sentiments. Loin de là. Je m'efforçais simplement de les étouffer la plupart du temps, c'était une forme de protection pour moi. Mais parfois encore, quelques uns de ces sentiments refaisaient surface. Et parmi ces petites choses qui me faisaient plaisir, il y avait les balades nocturnes, aux heures où le soleil mourrait. J'aimais voir toute cette noirceur lentement prendre place, les ombres recouvrir les paysages presque morts. C'était comme un nouveau monde qui entrait en scène. Le monde de la nuit. Mon monde. Lorsque je me promenais à ces heures tardives, que mon pelage de charbon se fondait dans l'obscurité, j'avais enfin la sensation d'être dans mon élément. Je n'avais plus ce sentiment d'oppression au milieu des autres, ou cette rage constante envers tous ceux que je croisais.
Les derniers rayons de soleil venaient justement de s'éteindre. Le royaume des ombres se préparait, les bruits environnants devenaient brouhaha lointain. Il était temps pour moi d'entrer en scène. Lentement, je me glissai au dehors de mon abri, et silencieusement je commençai ma marche tardive, comme tous les soirs à la même heure. Mais ce soir-là, je me sentais plus détendu que ces derniers temps, plus serin. Tous les problèmes qui nous avaient affecté dernièrement s'effaçaient, peu à peu les choses reprenaient leurs cours. Oh, je ne me faisais pas d'illusions, loin de moi cette idée. Le Destin ne tarderait pas à s'acharner de nouveau sur nous, pauvres loups mortels. Mais c'est précisément pour cette raison qu'il fallait profiter de l'instant présent, pendant que le calme nous honorait de sa présence.
Mon vagabondage m'avait alors entraîné dans la clairière fumante, d'où émanait constamment une épaisse fumée. Mes pattes s'enfonçaient dans la boue au fil de mes pas, mais ce n'est pas cela qui retint mon attention. Le décor avait beau -si j'ose dire- être le même que d'habitude, il y avait tout de même quelque chose de différent. De nouveau. Une présence. A travers le nuage de brume qui dominait le territoire, je ne pouvais voir personne. Mais je ressentais cette présence là, tout près de moi. Alors lentement, avec une démarche presque féline -et bien, comme un chat que l'on aurait mis dans de la boue disons-, j'inspectai scrupuleusement autour de moi, tentant de trouver le squatteur clandestin. Je ne tardai pas à entendre une respiration un peu forte, puis à déceler le battement régulier d'un coeur. Je me trouvai rapidement à l'arrière d'une silhouette noire, assez dure à percevoir dans l'obscurité soit dit en passant. Je m'arrêtai alors, m'asseyant derrière l'individu en mouvement. L'autre personne avait sans doute remarqué ma présence, puisqu'elle commençait à s'agiter. C'est pourquoi je restai immobile. Elle me ferait face bien assez vite.
Lorsque la masse d'ébène se retourna et me fit face, je pus enfin approfondir mon analyse. C'était une louve visiblement jeune -et sans doute peu expérimentée- qui se dressait devant moi. Elle n'étaient certainement pas une Sekmet, étant donné que je ne l'avais jamais aperçue et qu'elle ne portait pas notre odeur. Cela dit, elle était fine et élégante, bien portante. Son poil paraissait propre, de ce que je pouvais voir à travers la brume environnante. Je devinai donc qu'elle était en bonne santé, ce qui était rare ces temps-ci pour les solitaires. Elle devait sans doute venir d'une autre meute que je ne connaissais pas. Quoi qu'il en soit, elle avait tout de même une particularité. Ses yeux. Ils étaient d'un vert émeraude comme je n'avais jamais vu, ce qui m'intrigua tout de même quelques secondes. De toute évidence, elle n'était pas une menace pour la survie de la meute, dans l'immédiat. C'est pourquoi je lui laissai une chance. Après tout, c'était rare mais j'étais dans l'un de mes bons jours.
Finalement, la femelle inconnue resta silencieuse. Durant un couple de minutes, nous ne fîmes rien d'autre que nous fixer, intensément. Le sang croisait l'émeraude, et ni l'un ni l'autre ne baissa le regard. Bien, au moins c'était clair, je n'avais pas affaire à l'un de ces lâches qui se soumettent à la première intimidation. C'était déjà une bonne chose, même si je décelai une pointe d'insolence dans son comportement. Mais je n'étais pas avancé pour autant, parce qu'à défaut de soutenir mon regard, et de me défier, la louve restait muette. Je me levai alors et fis quelques pas en sa direction, sans prendre la peine de retenir sa modestie. Pour le moment en tout cas. De toute façon, je n'aurais aucun mal à la mettre à terre, si cela venait à être nécessaire.
- Dis-donc gamine, personne ne t'a enseigné qu'il était dangereux pour une louve seule de s'aventurer sur des terres occupées ? déclarais-je d'une voix grave et hautaine. Après tout, je n'allais pas me plier aux formalités de politesse, c'était inutile, et ce serait bien trop hypocrite venant de moi. Je ne devais rien à cette intruse qui violait nos frontières sans y être invitée.
HRP:
Désolée je suis un peu à la bourre pour le coup, et j'ai vraiment mal écrit. J'ai eu du mal à me mettre dans la peau de mon personnage ce soir, ça fait trop longtemps que je ne l'ai pas joué sérieusement. Mais maintenant je suis lancée : ) Ah et je mérite une médaille, j'ai gardé cet onglet ouvert 8 heures pour répondre
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Jeu 23 Oct - 20:30
« Dis-donc gamine, personne ne t'a enseigné qu'il était dangereux pour une louve seule de s'aventurer sur des terres occupées ? »
J’eu presque envie de rire. De toute mon enfance jamais, au grand jamais, on ne m’a traité de gamine. C’était tout le contraire. À la place d’un rire se fût un bref grognement qui roula dans ma gorge. Ce n’était pas vraiment le moment de me faire des ennemis, mais me prosterner à ses pieds et quémander l’asile n’était pas mon genre. Je réponds donc à sa question avec politesse et courtoisie.
« Quel accueil ! Digne d’un roi ! Par contre gamine aurait pu être évité. Imprudente oui, insolente sûrement, mais gamine ne me correspond pas personnellement bien. »
J’accompagnais ma réplique par une grimace exagérée, me tordant le visage en un rictus qui signifiait à quel point sa remarque a touché mon orgueil. Je ne lui laissai pas le temps de répliquer que je continuais.
« Dangereux ? Le danger est partout, peu importe où on pose le bout des pattes, nous ne pouvons jamais être certain d’être au danger. Il faut juste savoir vivre avec et l’amadouer si on en est capable. Voilà ce qu’on m’a appris. »
Je marchais jusqu’à être à la même hauteur de Regard Ensanglanté. Enfin la même hauteur c’est vite dit. Même assis il me prenait une tête. Je n’en étais pas pour le moins du monde intimidée, cependant je ne comptais pas le provoquer. Il a beau sentir la charogne, je sens la force ressortir de chaque pore de sa peau. C’est un mâle puissant cela ne fait aucun doute, à côté j’ai autant de force qu’un oisillon tombé du nid. Je m’assis donc à distance respectable, fixant le rouge de ses prunelles tout on me tenant sur mes gardes. Simple reflex de survie.
« Mon nom Thorne, je viens d’une contrée bien éloignée de ces terres où je viens d’arriver. J’ai fuis ma meute car je ne supportais plus leur … présence. En tant que même espèce, je sais que je ne suis pas la bienvenue sur ce territoire qui est celui de ta meute. Mais j’étais éreintée pour explorer un autre territoire. Quelle est cette meute d'’ailleurs ? Il y en a-t ‘il d’autres ? Et toi comment t’appelles-tu ? »
Oui, je suis culotée de poser tant de questions après mon effraction. Mais j’étais trop curieuse pour ne risquer le coup. De toute façon s’il avait voulu m’attaquer il l’aurait déjà fait. Je le gratifiais d’un de mes plus beaux sourires de louveteau innocent. J’ai hâte d’entendre sa réponse !
HRP:
8h ! GG Saggy xD je me prosterne !
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Sam 8 Nov - 16:46
❝ C'EST LE FRUIT DU DESTIN ❞ feat. Thorne
Des paroles, encore des paroles, bien trop de paroles. J'aurais, en temps normal, cessé d'écouter cette cascade de mots il y a bien longtemps. Mais sur le moment, je ne l'avais pas fait. Les paroles sortaient de la bouche de la jeune louve, et moi, je les écoutais toutes, sans même en oublier une seule. C'était étrange venant de moi, parce qu'on ne pouvait pas vraiment dire que j'étais d'un naturel très patient. Peut-être étais-je de bonne humeur, ou du moins ce qui s'en rapprochait ? Ou alors les longues répliques de la louve m'intéressaient plus que ce que je n'aurais voulu me l'admettre. En tout cas une chose était sûre, elle avait du cran, je ne pouvais le nier. Même si sur le coup, je fus assez irrité de son insolence. J'étais le loup dominant ici, il ne fallait pas qu'elle l'oublie.
« Dis-donc, t'as une sacrée grande gueule toi. T'aurais-je vexée avec mon "gamine" ? Anw, tu m'en vois navré ... »
Je lui répondis sarcastiquement, avec un faut air boudeur. Après tout, le mot qui me collait le plus à la peau n'était-il pas "sarcastique" ? Elle avait voulu jouer cette carte contre moi, très bien, mais maintenant elle devrait en faire les frais. Moi aussi je savais me montrer agaçant quand je le voulais. Non rectification, en fait je ne savais pas vraiment s'il m'arrivait d'être agréable.
Je me levai et m'approchai d'elle, lentement, tel le prédateur qui traque sa proie. J'étais haut sur pattes et le pelage quelque peu hérissé, je tenais à marquer ma supériorité. Cela dit, je ne comptais pas la faire fuir, ni même lui sauter dessus. Après tout, contrairement aux pensées populaires, je n'étais pas vraiment du genre bagarreur ... Je laissais cela aux mâles idiots, qui possédaient un égo inégalable, et qui pensaient que se battre constamment exprimait la force. Ah, ils me faisaient bien rire ces clowns-ci en y repensant ! Mais moi, j'avais bien d'autres jeux. Peut-être même plus pervers, plus malsains ... C'est à voir.
« Tu as raison, le danger est partout. On ne peut plus se fier qu'à sois-même maintenant, n'est-ce pas ? Mais dis-moi ... As-tu réussi à l'amadouer toi ? Le danger ? Et qu'as-tu appris d'autre ? »
Je conservais ma voix grave et rauque, tout en restant calme malgré mon sourire mauvais. Une étincelle de malice brillait cependant au creux de mes yeux, tandis que je continuais de jauger la jeune louve solitaire. Je voyais qu'elle cherchait sans doute à s'imposer face à moi, ou plutôt qu'elle ne se laisserait pas marcher facilement sur les pattes. Je pensais qu'elle tenterait sans doute elle aussi de me faire perdre mon sang froid, mais cela n'arriverait pas. Je suis résistant à toutes épreuves dans ces cas-là, et puis certains avaient déjà essayé, ils avaient eu des problèmes.
« Et bien, "gamine", tu es ici sur les terres d'Empress, digne héritière des Sekmets. C'est la meute la plus noble et sans aucun doute la plus puissante des environs. Nous sommes en majorité des combattants sauvages et cruels, sans foi ni lois selon certains -enfin ça, ça reste à démontrer-. Mais tu as eu de la chance de tomber sur moi, Thorne, car je ne vais pas te tuer. Je sais réprimer mes pulsions. Aujourd'hui en tout cas. »
D'accord, ma dernière réplique était plus ironique qu'autre chose, parce que de tous les Sekmets, j'étais sans doute l'un des plus fous. Je fis finalement une grimace, avant de poursuivre.
« Il y a néanmoins une seconde meute, les Esobeks. Ceux-ci sont vraiment des parasites. A commencer par leur Alpha, Yroen. Méfie-toi d'eux, parce que ces derniers, sous leurs airs touts gentillets, sont des véritables ordures. Ils t'achèveront dès que tu auras le dos tourné. Oh, ne te méprends pas, nous sommes aussi comme cela, mais nous ne le nions pas nous, et puis nous préférons le faire en face, comme des loups et pas comme des lâches. »
Lorsque je parlais des Esobeks, mon ton devenait plus grave. Je ne les aimais pas, et je ne voulais pas laisser passer le moindre doute. Je regardai enfin la louve droit dans les yeux, debout face à elle.
« Je suis Sageeth, guerrier des Sekmets. Et si tu comptes rejoindre les pantins d'Yroen, je t'en prie dis-le moi maintenant, que je te tues sans perdre de temps pour les formalités. » Je terminai d'un air renfrogné.