Noir. Il fait noir. Sombre. Il n'y a qu'un vide étranges ou seules les larmes des âmes perdues se font entendre dans ce silence pesant. En voyant comme tu rampes dans ces ombres qui t'entourent. Elles t'avalent. T'absorbes. Tu t'effondres dans l'obscurité en comprenant que tu es condamné. Elle dévore tes fantasmes, tes rêves. Le danger te plaît, la douleur te convient ? Continuant de te dévorer aussi lentement qu'elles les savourent dans son obscur silence, elle te tue, elle t'inonde de terreur. Inonde chaque pauvre recoin de ton âme sombre. Tu entendais des sons que personne ne peut entendre. Tes pattes glissaient sur le sol visqueux, laissant des empreintes sombres de sang. La fourrure couverte de liquide poisseux, à l'odeur pestilentielle. Tu ne sais pas ce que tu fais ici. Tu cherches une sortie que tu ne trouveras sans doute jamais. Seule. Silencieuse. Les ombres continues de salir ton poil. Te rendant plus lourde à chaque pas. Tu lèves la tête un instant. Et fixe. Quoi ? Cette forme qui commence doucement à s'avancer vers toi. Prenant forme dans une sorte de son étrangement long, sonore et disgracieux. Tu n'arrives pas à crié. Quelque chose bloque ta voix. Tes poumons se font écraser par un doute. Le regret. Qui t'opprime et t'empêche de t'exclamer, de pleurer ... D'espérer. Tu fixes. Tu essayes de l'approcher, mais te voilà trop lourde pour esquisser le moindre mouvement. Tu es immobile. Enfin. Sa forme complète se révèle, tu écarquilles les yeux. C'était toi. Tu étais face à toi-même. Tu es perdue. Cette, toi te fixes, étrangement. Elle ne bouge plus. Ses yeux te transpercent la peau. Sa bouche se déforme légèrement, s'ouvrant, découvrant ses nombreux crocs blancs. Elle commence à chuchoter des mots, ils te traversent, comme des centaines de flèches, d'aiguilles. Te piquant la peau, t'arrachant la fourrure.Tu coulais. Tu voulais l'empêcher de raconter de telles sottises. Non. Tous ces regrets sont réels. Que faire. Pourtant tant de souffrance. Elle continue. Son flot de paroles tranchant, continuant de te blesser. De t'affaisser contre le sol. Comme absorbée. Tu te noies. Le sol s'ouvre sous ton ventre. Tu sombres. Des images te reviennent en tête. L'odeur du soufre, du sang. La chaleur d'une pièce. Le feu qui brûle tes poils. Et ce regard dans tout ça. Ces yeux. Qui te fixe toutes les nuits. Qui semble t'appeler. Souffrance et désespoir. Pourquoi l'avoir laissé. Pourquoi l'avoir trompé, châtié. Abandonner. Ton propre frère, ton ami. Celui qui te faisais rire, qui te faisais sourire. Celui qui t'aimais. Le regret. Tu fermes les yeux, et tu essayes de la faire taire. De la chasser, pourtant, elle ne bouge pas. Elle continue. Sans s'arrêter. Tu restes les yeux fermés. Continuant d'être engloutis par les ténèbres. Et ce fut la fin. Tu te réveilles brusquement. Le souffle court. Les poumons toujours opprimés, les yeux brûlés par la lumière. Mais qui es-tu vraiment ?