Ils avaient fait de lui un monstre. Une épave, plus qu'il ne l'avait jamais été auparavant. Un démon dont l'apparence repoussante effrayait la mort elle même. Oh, oui... Cette douce et tendre mort, il l'avait attendu, espéré. Derrière les barreaux de sa prison de fer, il avait scruté chaque visages, chaque âmes les marquant dans son esprit devenu fou, devenu meurtris mais aucun de ces êtres n'avaient eu la pitié d'accomplir sa faveur. Il avait sentis son corps dépérir, son être se décomposé avec les rats qui jonchaient la sable devenu boue et putréfaction de la plage. Il avait sentis son esprit disparaître dans les tréfonds de son âme tel un fantôme abandonné incapable de retrouver le chemin vers l'autre monde.
Et pourtant, une promesse l'avait gardé en vie. Une promesse de vie. Une promesse d'amour éternel, de dévotion absolue. Celle de la vie de ses enfants, celle de Manîthil. Ainsi il s'était traîné non sans difficulté à travers les terres hostiles et mourantes qui l'avaient vu naître. Les hommes, oui, ces bipèdes avaient transformer ces terres chaleureuses en théâtre funeste de mort. Comment leur pardonner? Comment vivre en ces lieux? Le poids de l'armure sur son dos était un supplice mais enfin il parvenait en ces terres si connues, si hospitalières qui déjà, une fois dans le passé, avait eut pitié de son être en lui envoyant la guérisseuse solitaire qui l'avait tant protégé.

Là, ce fut un spectacle d'horreur qui acheva ses convictions, son entité. Au milieux du capharnaüm des plantes enchevêtrées les unes sur les autres son fils semblait mourant sur le sol. Son fils unique. Son âme. Elle l'avait laissé. Elle était partie. Trahissant sa parole, trahissant son honneur, Manîthil lui avait tout volé. Il poussa un hurlement de rage et de colère, se laissant tomber de fatigue et d'épuisement sur le béton froid et si familier.

Il avait pleuré. Il avait hurlé. On lui avait tout pris. Son être. Son âme. Son fils. Mais au bout de plusieurs heures à scruter le corps du petit être qui lui faisait face, une respiration l'anima. Son fils n'était pas mort. Non! Son fils était vivant, épuisé, affamé, déshydraté, mais vivant. Manîthil l'avait certes abandonné, mais elle lui avait laissé la chance de faire ses preuves, de survivre du mieux qu'il le peut.

Châtiment prit d'abord le temps de le nourrir, de le réchauffer, de l'hydrater, et il en fit de même pour lui même. Utilisant le reste des plantes de la guérisseuse, il pansa ses pattes à vifs, son corps endoloris. Son masque sur le crâne le gênait énormément mais il n'avait eut le choix que de faire avec. Si il avait voulu se défaire de ses liens, il aurait dû se manger la patte lui même. Peut être finirait-il par cette option si d'autre chances, il n'y a.

Les jours passèrent, et Arslan reprit un peu de force. Châtiment ne perdait cependant pas de l'esprit la trahison de la louve blanche, et il fit alors appel à un loup dont il ne connaissait que le nom, et la réputation. Nocturne. Mercenaire aguerrit.
Il savait qu'il n'avait rien à offrir en dehors de ce qui ornait son corps. Peut être cela serait en soit un moyen de payement suffisant. Il appela alors dans un long hurlement le mercenaire afin que celui-ci remplisse ses fonctions, car en l'esprit de Châtiment, il restait encore une dette à faire payer à la blanche. Une dette très lourde.

Il se tenait enfin devant l'immortel. Insolence noire. Nocturne. Le mercenaire n'avait rien de particulier. Rien à lui. Rien d'atypique. Et pourtant il devait faire l'affaire.
Celui-ci n'avait pas réagit à l'apparence du monstre défiguré. Avait-il l'habitude de croiser de telles bêtes?
Si tel était le cas, tant mieux, il n'aurait nullement peur de traquer la blanche pour lui.

- Retrouve Manîthil.

Seuls ces mots parvinrent à sortir de ses babines trop longtemps restées closes. Trop longtemps frappées et maculées de sang. Le monstre échorché n'avait d'autres souhait. Il voulait que la blanche revienne pour lui faire payer. Il voulait l'étriper de ses pattes pour avoir trahis son honneur, et faillis à sa promesse.

- Je te payerai si tu parviens à remplir ta tâche. L'armure que je porte est un objet de convoitise. Si tu me l'apportes, elle est tienne.