Avec tous les évènements qui s’étaient passés ces derniers temps, Pandémonium avait presque failli en oublier l’existence de son rival de toujours. Que pouvait bien devenir ce jeune Sekmet ? Bêtement, il était allé traîner non loin de l’épave de fer dans laquelle sa meute semblait se complaire à végéter, mais ne l’y avait pas trouvé. Il avait arpenté durant quelques heures la sombre forêt charbonneuse, mais également la clairière fumante. Rien. Pas de trace de Ragnar’k. Et puis, il avait eu comme une illumination en posant les pattes dans la clairière où Helya l’avait éconduit comme un malotru. Evidemment, qu’il était bête ! La belle traîtresse avait du emporter avec elle ses enfants chéris, lorsqu’elle avait fui ses responsabilités pour en avoir de plus prestigieuses… Pandémonium frémit encore au souvenir des crocs de la louve aveugle, se plantant sauvagement dans une de ses pattes jusqu’à démolir l’articulation. Non, elle n’y était pas allée de main morte et il pouvait comprendre que cette chiffe molle de Ragnar’k n’ait pas osé s’élever contre maman.

Il était donc allé, trottinant gaiement, jusqu’au territoire Navnik. Certainement pas la meilleure chose à faire, et notamment après la bataille qui l’avait opposé à son ancienne meute. Mais qu’importe ! Cette journée s’annonçait beaucoup trop drôle pour être ternie par une petite et misérable perte de temps. Il entendait encore Aube d’Hiver cracher sur la meute qu’avaient fondée Atom et Isha, une bande de traîtres et de lâches, que de belles paroles… Et voici qu’à présent les rôles s’inversent ! Ah non, Pandémonium n’aurait raté cette douce ironie pour rien au monde.
Il connaissait le territoire comme sa poche, et il lui fut relativement aisé de trouver le jeune loup qu’il cherchait. Il avait bien changé, lui aussi. Malgré une apparence toujours un peu joufflue – les années de vie de meute qui vous rendent gras, que voulez-vous ? – Ragnar’k en imposait tout de même par une carrure assez massive pour son âge, tout compte fait. Pandémonium hésita à lui sauter dessus pour lui filer une belle frousse, mais vu la tête que tirait son rival, mieux valait attendre tranquillement qu’il s’énerve de lui-même. Pandémonium toussota faiblement pour faire remarquer sa présence. Déjà, un sourire satisfait et narquois se peignait sur ses babines…

Ragnar’k semble enfin remarquer sa présence, et l’accueille d’un grondement menaçant, les crocs à découvert. Pandémonium feint la surprise : est-ce ainsi qu’on accueille les invités, chez les Navnik ? Les temps ont bien changé… Vautré sur le sol, il se redresse tout de même pour lui faire face. Il n’a pas perdu toute dignité, donc. Une fois de plus, le jeune Dragon se pointait quand les rôles étaient inversés. Quelques mois plus tôt, le Sekmet s’était moqué de son affiliation aux Navniks. A lui de se payer un peu sa tête, en retour.

« Qu’est-ce que tu fiches ici toi ? J’ai aucune envie de voir ta gueule, dégages. »

Un petit rire échappe au jeune loup. A quoi jouait-il ? Au preux et courageux défenseur des frontières Navnik ? Allait-il se jeter sur lui pour l’en expulser ? Non, Pandémonium en doutait. Et puis, il était las de se battre ; ses blessures encore ouvertes le faisaient encore souffrir. Cependant, il ne manquait pas d’énergie et riposter contre Ragnar’k ne lui aurait pas posé problème.
Il leva les yeux vers les ruines environnantes, comme s’il les découvrait pour la première fois. Hochant la tête d’un air entendu et quelque peu moqueur, il reporta son attention sur son rival de toujours.

« Tu t'es trouvé un joli petit repaire.. », commence-t-il d'un ton ironique.
« ..bien mieux que chez les Sekmets on dirait.. Tu as une mine resplendissante ! »

Il savait parfaitement pourquoi le jeune loup était ici. Il était là pour la même raison que ce qui l'avait fait partir : la chère et douce Helya, aux crocs un peu trop incisifs. Elle avait certainement du le traîner au milieu de cette meute qu'il qualifiait lui-même de traîtres, et sûrement à son plus grand plaisir. De toute façon, pas besoin d'être devin pour savoir que Ragnar'k n'était pas heureux ici : il suffisait de regarder sa sale tête pour comprendre qu'il n'en menait pas large.
Mais Pandémonium n'était pas là pour faire une oeuvre de charité ou même pour éprouver une quelconque pitié.
Son but ? en rajouter une couche.

« Mais ôtes-moi d'un doute affreux.. Ce n'était pas toi qui disait que les Navniks étaient une "meute poubelle" ? », ajoute-t-il avec un sourire mesquin. « Qui a trouvé sa place, "parmi les détritus" ? », le singe-t-il d'une voix exagérément aigüe.

L’autre gronde devant son air rieur, la moquerie l’atteint, l’irrite et le blesse : c’est précisément dans ce genre de plaie que Pandémonium aime à fourrer son nez. Les peines d’humiliation, de traîtrise, de honte et de scandales sont tellement plus simples à infecter… Il sent Ragnar’k prêt à partir au quart de tour, mais il ne bouge pas d’un poil, prêt à recevoir l’attaque qui lui pend au nez. Il sait bien avec quelle fulgurance le louvard bondit – il en a fait les frais de nombreuses fois – et est bien décidé à ne plus se laisser surprendre par ce jeune lombric un peu trop impétueux à son goût.

« De quoi te mêles-tu ? Tu ne peux pas juste aller voir s’il n’y a pas un autre loup à emmerder ici ? Après tout, ce n’est pas ce qu’il manque ! »

Pandémonium retient cette fois le petit rire qui veut pourtant s’échapper de sa gueule. Décidément, ce Ragnar’k se bonifie avec l’âge, semblerait-il ! Non mon bichon, c’est toi que j’aime ennuyer et titiller. Peu de loups ont cette faculté qui consiste à s’emballer au quart de tour, à répondre du tac au tac avec énervement, et à sauter sur les gens en toute agressivité, comme ça, sans prévenir.
Et c’est précisément ce que le jeune Sekmet – ou Navnik ? – fit : il lui sauta dessus. Occupé à réfléchir aux paroles de son interlocuteur, Pandémonium avait quelque peu baissé sa garde et impossible d’esquiver les crocs qui se plantèrent aussitôt là où ceux de l’énorme chienne noire et feu l’avaient ratiboisé. Un couinement de douleur lui échappa, tandis qu’il sentait les chairs à peine refermées se déchirer à nouveau, le sang couler à travers elles, deux fois plus douloureusement qu’auparavant. Et en plus de ça, ça piquait comme si Ragnar’k avait mangé un rat crevé ! La douleur ôta toute envie de rire au jeune loup : la douleur le faisait revenir sur le champ de bataille, où chaque bout de viande, chaque morceau de vie devait être tué. Il se retourna violemment, l’œil brillant de rage, et d’une force surprenante, décuplée par la souffrance, il décolle Ragnar’k de sa chair pour le retourner sur le dos, par la peau du cou, le jetant sur une de ces grosses pierres taillées qui traînaient par là. Immédiatement, il se place au-dessus de son adversaire, le plaquant au sol et cambrant son dos sur le rocher sur lequel il le maintient, cherchant sa gorge de ses petits crocs pointus, aveuglé par la soif encore trop récente de tuer.

Le jeune Navnik ne lui laisse pas le temps de goûter à son sang que déjà, dans un réflexe salutaire, il arcboute ses pattes postérieures contre son ventre, le repoussant violemment et se dégageant à toute vitesse de son étreinte. Pandémonium gronde de frustration, ne parvenant pas à récupérer une prise solide sur cet adversaire qui zigzague en tous sens sous lui, griffant et mordant à qui mieux-mieux. Les mâchoires du novice finissent par se refermer sur sa joue, et un frisson intense parcourut soudain tout son crâne. La peau, trop fine à cet endroit, est immédiatement transpercée par les crocs pointus, et Pandémonium lâche – à nouveau – un couinement de douleur. Instinctivement, il secoue la tête avec brutalité, espérant faire lâcher prise à cet adversaire trop collant, mais les mouvements brutaux ne font qu’accentuer la douleur. Il ne sait pas comment se débarrasser de son rival, puisqu’il ne peut l’atteindre avec ses mâchoires. Il se sent pris au piège, ce qui décuple sa colère et son indignation. Décidément, aucun loup sur ces terres n’est foutu de résoudre des problèmes autrement que par la baston ! On le contraignait à se battre pour un oui ou pour un non !
Soudain, il se laissa tomber sur le sol, entraînant Ragnar’k dans sa chute. D’une torsion de reins qui fit craquer son bassin, il se retourna violemment sur son adversaire et parvint à lui faire lâcher prise à grand renfort de coups de griffes sur le museau. Il n’avait pas réellement envie de blesser l’autre : il se savait plus fort et surtout, mieux entraîné. Il n’était pas là pour se battre, dans le fond. Et une idée germait peu à peu dans sa tête, une idée qui pourrait lui rapporter quelque chose…
Repoussant l’ancien Sekmet avec force, il s’écarta de lui d’un bond leste. Ragnar’k allait certainement tenter de le charger, ou bien il se moquerait de lui en le traitant de lâche. Peu importait : Pandémonium était las de se battre, las de mordre et de voir le sang couler. Il en avait vu bien assez au cours de ces derniers jours.

« Au lieu de t'énerver tout seul, tu devrais plutôt écouter ce que j'ai à te dire.. J'ai les moyens de te sortir d'ici. », lance-t-il avec un air conspirateur.

L’œil ombrageux et farouche de Ragnar’k le fixe avec une haine non dissimulée. Il gronde, de façon perpétuelle, faisant vrombir ses cordes vocales dans une menace constante. Pandémonium secoue la tête avec un sourire moqueur : quoi, on ne pouvait même plus marchander entre vieux ennemis sans éveiller la méfiance de l’autre ? Décidément, ce monde était de plus en plus fou.

« Fous toi de ma gueule oui, pourquoi voudrais-tu m’aider à partir d’ici hein ? »

Le sourire du jeune Dragon s’élargit encore davantage. Voilà précisément ce qui faisait de Ragnar’k un être stupide et particulièrement naïf. Il ne comprenait visiblement pas qu’il ne s’agissait pas là d’une aide, puisque l’aide est censée être parfaitement gratuite et désintéressée. Non, il s’agissait en fait d’une idée qui avait germé dans l’esprit du jeune loup, une idée typique des mercenaires. Négocier ce que l’ancien Sekmet voulait à tout prix contre une récompense à plus ou moins long terme. Rien d’autre.
Malgré tout, Ragnar’k demeurait sur une posture défensive qui aurait pu faire croire qu’il était fermé à tout dialogue et à toute proposition. Mais ses oreilles frémissantes trahissaient l’intérêt que Pandémonium était parvenu à éveiller en lui. Il le tenait. A présent, il suffisait simplement de jouer les bonnes cartes, au bon moment.

« En quoi mon sort t’intéresse ? Et tu comptes t’y prendre comment de toute manière ? J’ai déjà essayé de partir, ça n’a servi à rien, on m’a toujours ramené alors ce n’est pas toi avec ton corps à peine de taille adulte que tu arriveras à faire face à ces bâtards. »

Un petit rire ironique s’échappe de la gueule du jeune Dragon, qui finit par laisser tomber son arrière train sur l’herbe rase et desséchée avec nonchalance, l’air parfaitement décontracté. Il secoue la tête d’un air supérieur. Non, décidément, Ragnar’k ne serait probablement jamais un grand esprit. Il demeurait tout de même très terre-à-terre, pour un fils de haut gradé. Ceci dit, vu les carences intellectuelles que se trimballait sa mère, rien d’étonnant à ce qu’il manque un peu de cette vivacité d’esprit propre aux autres loups.

« Allons, Ragnar'k. Comme tu t'en doutes, il ne s'agit pas d'une œuvre de bienfaisance : j'attends quelque chose en retour de ta libération. », commence-t-il d'un ton hautain.

« S'ils t'ont toujours ramené, c'est que tu es toujours allé trouver refuge dans ton ancienne meute. Ce que je te proposes, moi, c'est de venir avec moi intégrer les Mercenaires. Là-bas, tu seras davantage protégé que chez les Sekmets, et ils mettront plus de temps à comprendre où tu as bien pu te tirer. »

Il marque une pause, lançant un regard enjoué au novice, comme s'il avait déjà considéré qu'ils étaient alliés dès cet instant-là. Il restait l'autre partie du marché à énoncer, mais Pandémonium aimait prendre son temps. Il laissa l'autre cogiter sur ce qu'il avait déjà proposé.

Pandémonium regarde Ragnar’k cogiter. L’idée semble le rebuter au départ, mais la réflexion fait son chemin et le jeune Navnik se rend bien vite compte que la proposition est alléchante. De toute façon, a-t-il réellement le choix ? S’il veut sortir de ce merdier, il n’a pas de meilleure solution que celle que lui propose le jeune Dragon, et les deux louvards le savent parfaitement.

« Tu veux quoi en échange ? Et qu’est-ce qui me garantit que les Mercenaires accepteront que je les rejoigne ? »

La méfiance de l’ancien Sekmet fait sourire le jeune Dragon. Il est sur ses gardes, quoi de plus normal ? Quoi de plus adorable qu’un jeune loup sur la défensive ? Pandémonium secoue la tête. Il a décidément une patience infinie avec cet énergumène… Il faut tout lui expliquer, en long en large et en travers. Incapable de tirer la moindre conclusion sans son aide. Que de dépendance à sa propre personne, c’en est presque touchant. Voir Ragnar’k intéressé par sa proposition le met réellement en joie. Qui eut crut que d’autres sentiments que le dédain et le mépris pouvaient habiter l’ancien Sekmet à l’égard du jeune Dragon ?

« Rien ne te garantit qu'ils t'accepteront, mon petit. Hormis.. ma parole. » Sourire carnassier. Et, comble de l'ironie : « Il va falloir me faire confiance, j'en ai bien peur... De toute façon, on dirait bien que tu n'as pas d'autre choix et, après tout, tu n'as rien à perdre, pas vrai ? »

Il marque une pause, ses yeux brillants dardés sur Ragnar'k. C'est vrai, le jeune loup n'avait pas d'autre échappatoire que celle qu'il lui proposait. Il serait contraint d'accepter sa proposition, ou bien il resterait à croupir parmi cette bande de traîtres et de détritus que sont les Navniks.

« Quant à ce que je souhaite en échange, c'est bien dérisoire comparé au service que je te rends.. Disons que quelque chose se prépare : je ne peux pas t'en dire plus mais je voudrais qu'une fois que tout sera lancé, tu me viennes en aide. Pour faire simple, je t'aide à sortir de ce merdier et en échange, tu me promets de te battre pour moi le jour venu. »

L’autre le regarde toujours d’un air suspicieux. Au bout d’un moment mon petit, il va peut-être falloir songer à se décoincer un peu et à se jeter à l’eau ! Incroyable ce que les gens sont méfiants… On leur propose un marché en or, et ils pinaillent encore sur des détails…

« D’accord, j’accepte. » Ah la bonne heure ! Songe Pandémonium en se redressant subitement, l’œil brillant et la queue frétillante. Koschei sera content : il lui amène une nouvelle recrue toute fraîche, qui aura peut-être des informations à lui donner, qui sait ?
« Mais, si tu veux que j’ai réellement confiance en toi, il va falloir que tu m’en dises plus sinon, comment avoir confiance en une personne qui fait des cachoteries, hein ? » La joie du jeune Dragon retombe, et ses épaules s’affaissent tandis que s’échappe un soupir de sa gueule. Doux Jésus, il ne serait donc jamais satisfait, ce corniaud ? Les yeux de Ragnar’k le fixent avec intensité : il cherche à être certain que ce n’est pas un guet-apens. Après tout, c’est normal. Après tout ce qu’ils ont vécu ensemble, le Navnik ne doit pas miser une grande confiance sur le jeune mercenaire. Un sourire se peint lentement sur les babines de Pandémonium à cette idée. Il le sait, il n’inspire pas la confiance la plus totale : mais Ragnar’k n’a plus le choix. Il est coincé, fait comme un rat. Il est obligé d’accepter, ou bien il va moisir ici, entre ces murs délabrés, avec sa charmante mère sur ses talons à chaque instant. Pandémonium a le dessus, dans cette affaire.

Mais il ne peut pas lui donner de plus amples renseignements. Dévoiler ses plans et ceux d’Adriel dès maintenant, ce serait du suicide. Il ne prendrait pas le risque de gâcher la surprise aux Navniks, et encore moins de se faire espionner sur leurs propres terres. Qui sait ? Les murs ont des oreilles, et Anya laissait peut-être traîner les siennes dans les parages… Non, décidément, il était hors de question de tout risquer pour cet idiot de Ragnar’k ! Qu’il accepte, tant mieux, mais il ne pouvait pas lui fournir de garanties certaines. Après tout, il n’avait qu’à se montrer un peu plus intrépide !

« C'est ton droit de ne pas me faire confiance. Mais je suis ta seule issue, alors fais le bon choix.. Je ne peux pas te donner plus d'informations, pour ma propre sécurité et pour la sécurité de ce qui se prépare. A toi de voir... », il marque une pause, fixant le jeune loup d'un oeil sérieux, avant d'ajouter avec un sourire malin : « Mais je suis certain que ça va te plaire ! »

Le silence se fait. Pandémonium attend. Il est peut-être un peu crispé, face à ce jeune loup qui semble encore hésitant. Va-t-il lui poser d’autres questions ? S’il espère des réponses, il peut toujours courir. Le Dragon demeurera muet comme une tombe, quoi qu’il arrive. Ragnar’k regarde brièvement autour de lui, comme pour vérifier que personne ne risque de les surprendre. Cette précaution fait sourire Pandémonium : de toute manière, les Navniks sont bien trop amochés pour se soucier d’un jeune Sekmet en vadrouille. Mais il est prudent, peut-être survivra-t-il un peu plus longtemps que selon ses derniers pronostics…

« D’accord, on se casse quand ? » Le sourire sur les babines du jeune Dragon s’élargit : voilà ce qu’il attendait ! Ragnar’k n’est peut-être pas si stupide, il a parfaitement compris qu’il était coincé et que le mercenaire était sa seule échappatoire ! Pandémonium hoche de la tête pour approuver son choix. Il a fait le bon. Koschei sera ravi d’apprendre que le propre fils d’Helya décampe de chez les Navniks pour rejoindre son groupe, et il le félicitera certainement. Cette idée lui ébouriffe le poil : la reconnaissance de son leader n’a pas de prix.
« C’est quoi la suite du coup ? » L’impatience de son rival le tire de ses rêveries. Brave Ragnar’k, il a l’air subitement très pressé de partir ! Rien de très plaisant ceci dit, à demeurer coincé chez les Navniks, et Pandémonium en savait quelque chose. D’accord, il est temps. Il se retourne et désigne l’étendue immense qui s’étale devant eux.

« Eh bien.. La liberté n'attend que toi ! Allons trouver Koschei ! », lance-t-il d'une voix enjouée, enhardi par le succès de sa petite entreprise.

Mais, avant de partir, il prend soin d'effacer les traces de pattes qui s'impriment vaguement dans la terre meuble. Au moins, on ne le soupçonnerait pas d'avoir pris part à cet "enlèvement" du propre Prince Navnik. Prince, quelle connerie.