Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 FINI - Ne pas se relâcher [Entraînement seul]

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Anonymous
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Mar 13 Jan - 15:09

Jauges :
Force : 69
Agilité : 63
Endurance : 64



Ne pas se relâcher




A l'aube d'un nouveau jour, toujours si seul, je quitte le couvert de ma tanière et les alentours protecteurs du Styx. Dans un élan de mélancolie, je retourne sur les terres qui abritait autrefois la tanière que je partageais avec ma soeur. Je la visite encore une fois, comme dans l'espoir de trouver Kaya allongée là. Mais comme toujours, elle est vide et restée vide depuis mon départ. Kaya a disparu. Je souffle ma résignation, même si je sais que je reviendrais encore et encore ici, indéfiniment, dans l'espoir d'un jour la revoir. Assoiffé, je rejoins le seul point d'eau potable que je connaisse. Il est dans un lieu des plus dangereux, mais étancher notre soif est vital et ce n'est pas une meute d'humains, aussi grande soit-elle, qui m'empêchera de survivre. S'ils veulent que je meurs, ils devront le faire de leurs propres pattes. A condition bien sûr, qu'ils en aient les capacités et le courage. Je grogne de satisfaction. Les bipèdes seront toujours des lâches et il ne leur viendra jamais à l'idée de s'attaquer de front à un loup, quel qu'il soit. Je me suis longtemps demandé qui avait pu faire disparaître ma soeur, me l'arracher si habilement, sans laisser la moindre trace ni le moindre corps. J'ai pensé aux humains, mais ils ne sont pas assez intelligents. J'ai pensé aux meutes, mais ils auraient demandé quelque chose en échange de sa vie, il ne l'aurait pas tuée gratuitement alors qu'elle n'était qu'une solitaire. J'ai alors pensé à la Horde. Si quelqu'un avait voulu me nuire, il l'aurait fait en s'attaquant à ma soeur. Mon entrée dans la Horde n'est un secret pour aucun de ses membres. Ils savent tous que Kaya est ma petite soeur, et que je tiens à elle.

Je ne me suis pas attardé longtemps sur cette probabilité. Mes compétences ne sont pas inconnues des membres de ma "famille". Si l'un d'eux à pris le risque de toucher à ma soeur, il sait ce qu'il encourt dans le cas où je découvrirais sa trahison. Pour le coupable, ce sera la mort assurée. Et ce qu'il s'agisse d'un humain, d'un Hordien ou de n'importe quel autre être vivant sur cette foutue Terre. Je gronde légèrement, mais mon corps n'exprime pas la colère. Il semble détendu, comme n'importe quel solitaire qui se promènerait dans les terres de l'Est. J'arpente les lieux dans le plus grand silence, tout en me dirigeant vers le point d'eau que je connais. Je traverse le territoire où les sillons creusés dans la terre sont si profonds qu'ils semblent capables d'avaler les loups imprudents pour ne plus jamais les laisser s'en sortir. Là aussi, j'ai fouillé longtemps. Espérant que ma soeur soit simplement tombée dans l'une de ces crevasses, me disant qu'il me suffirait de la sortir de là et de chasser pour la nourrir, afin que notre vie reprenne son cours. Mais comme toutes mes recherches, celles-ci sont restées vaines. Je longe le lieu où j'ai si souvent tué mes proies ces temps derniers. Les grincements métalliques des édifices en ruines en effrayeraient plus d'un, mais je ne me laisse pas impressionner. Ces sons me sont devenus familiers, à force de les entendre et de me concentrer malgré leur présence. Lorsque j'arrive près du ruisseau, des hommes sont là, récupérant de l'eau dans des récipients divers. A l'abri d'un arbuste, j'attends patiemment qu'ils s'en aillent pour prendre place.

Je pourrais bien hurler et faire en sorte de multiplier ma voix pour leur faire croire que nous sommes plusieurs. C'est une tactique qu'ont les petites meutes lorsqu'elles savent qu'une meute concurrente plus importante vit dans les environs. Nous sommes capables de faire des vocalises multiples, faisant ainsi mine d'être nombreux alors que nous ne sommes que trois ou quatre individus. Cependant, je ne prends pas le risque ici. S'ils décidaient de prendre la chasse, ils risqueraient de me trouver et je n'aurais aucun moyen de fuir. Alors j'attends, encore quelques minutes, jusqu'à ce qu'ils décident de rebrousser chemin vers leur grand groupe de tanières. Je m'assure qu'il n'y a plus aucn bruit, que l'endroit est sûr, et je sors à découvert. Je m'approche prudemment du plan d'eau, veillant à ne pas me faire surprendre. Arrivé sur la rive, je regarde l'eau sous mes pattes. Elle est claire et sent délicieusement bon. Je vois les graviers devant moi, et je ne doute pas que les poissons n'ont pas investi cet endroit. Il est idéal pour se désaltérer sans attraper des maladies quelconques. Je soupire de contentement, et je commence à boire. L'eau coule dans ma gorge en un alléchant sillon froid, refroidissant mon oesophage et détendant mes muscles les uns après les autres. Elle me fait un bien fou, à tel point que je ne me concentre plus que sur son goût qui se répend dans mon corps. Mauvais plan. Un craquement me fait brusquement relever et tourner la tête. Là, à l'orée de la forêt, un jeune bipède se tient debout, à m'observer. Je m'immobilise en le fixant dans les yeux, il n'esquisse pas le moindre mouvement non plus.

Nous restons là de longues secondes, et je tente de réfléchir. Je ne peux pas filer dans les bois, il m'intercepterait. Mais aller en arrière signifierait pénétrer les terres des hommes. Soit, je préfère faire face à l'un d'eux plutôt qu'à tout un tas d'adultes tueurs. Je fais un pas, déterminé, dans la direction des bois en fixant l'humain. Mais, rapidement, mes oreilles captent les sons d'autres bipèdes. Je me stoppe, lance un regard attentif vers la forêt puis un autre, interrogatif, vers le jeune imberbe. Il esquisse un mouvement de recul, sans un bruit, comme s'il ne cherchait pas à m'effrayer ou a attirer l'attention de sa meute. J'hésite, mais en réalité je n'ai pas le choix. Alors je fonce, la queue entre les pattes et les oreilles rabattues en arrière, vers l'intérieur du village. Une femelle frappe un objet métallique, ce qui me terriffie et me fait faire un bond brusque sur le côté. Elle me repère aussitôt et se met à hurler avant de rentrer dans sa tanière, et moi je pigne et je pars en courant. Je traverse les chemins de terre sans hésiter, fonçant à toute allure vers une quelconque sortie. Je fixe partout autour de moi, mais les tanières sont encerclées par de hautes murailles de bois. Je grogne de frustration et de peu, mais jamais je ne m'arrête de courir. Moi qui n'avais pas prévu de me fatiguer aujourd'hui, me voilà forcé à utiliser mes pattes dans le but de survivre en terrain particulièrement hostile. Un homme sort brusquement d'une tanière et gronde sauvagement en brandissant devant moi une énorme masse de bois. Je fais un mouvement de côté pour esquiver le projectile, et j'atterris lourdement contre des barils. Mais je me relève aussitôt et reprend ma course.

J'ai beau tourner et retourner à chaque croisement de chemins, je ne trouve aucune issue à ce calvaire. Bientôt, tous les habitants de cette grande harde d'humains sont au courant de ma présence, et quand je crois un bipède il est armé et à ma recherche. Il me faut user de ruse pour les esquiver, et j'ai grand peine à sauter par-dessus tous les obstacles qui croisent ma route. Tantôt c'est un bond en longueur que je suis obligé de faire pour éviter de m'étaler dans divers objets entassés, plus tard ce sont de frénétiques et très rapprochés bonds d'antilope. Et toujours, je cours et j'ai peur, parce que les cris accompagnent mes pattes et les projectiles fusent de toutes parts dans cet endroit infâme. J'essaie de me faire discret, de passer rapidement devant mes ennemis. Un lourd objet de fer me percute l'épaule, j'aboie et lance ma mâchoire comme pour mordre celui qui m'a fait mal, mais évidemment le coupable m'a blessé à distance et mes dents se referment sur le vide. Je continue malgré tout, instinct de survie oblige, et je cherche désespérément une issue dans les murailles interminables. Je me repérerais volontiers à l'odorat, mais il y a tellement d'effluves ici que je me perds davantage chaque fois que je crois suivre la bonne piste. Essoufflé, complètement paniqué, je me prends les harcèlements des humains encore de longues minutes avant de trouver enfin une échappatoire. Et il était grand temps, parce que j'entends les premiers coups de feu retentir juste derrière moi. Une chance pour moi qu'ils n'aient pas eu le temps de récupérer leurs armes avant. Je saute d'une rive à l'autre du ruisseau, file dans l'herbe roussie et cavale jusque dans les bois où je serais plus en sécurité. Là, après quelques secondes de course pour être sûr d'avoir laissé derrière moi ces sauvages, je me permets de reprendre mon souffle.

 FINI - Ne pas se relâcher [Entraînement seul]


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