Freux avait finalement décidé de changer d'endroit de chasse. Il se baladait au bord d'un grand fleuve. Tandis qu'il fixait l'eau, il observait, entre temps, les poissons rider la surface de l'eau tandis qu'ils remonter pour gober de l'air.

Freux venait se poser au bord de l'eau tumultueuse. Il avait déjà réussit à pêcher une proie, ici. Et il allait recommencer. Quoi que les autres puissent en dire. Lui, il aimait bien le goût du poisson. C”était plutôt agréable. La chair était tendre. Et le loup pouvait facilement la mâcher et l”avaler. Le seul hic, c”était les écailles. Et parfois les arrêtes, c”est vrai.

Mais bon. Il fallait bien avoir des trucs mauvais sur une bonne proie. Lui, il était heureux de manger du poisson. Quoi qu”il en soit. Le loup fixait la surface de l”eau. Patte dressée fièrement. Il attendait le bon moment. Le moment où il devrait passer à l”action.

Là ! L”occasion ! Un poisson venait de sauter ! D”un coup violent, Freux l”envoya valser en dehors de la rivière. Le poisson sautait sur place. -Tel un magicarpe en pleine attaque trempette-.

Freux fixait à nouveau l”eau. Prêt à l”action. .

Et Freux était toujours bel et bien présent. Qu'allait-il bien pouvoir faire, mh ? Il se penchait, lentement, en avant. L'eau était lisse. Comme si aucun poisson ne voulait plus s'approcher de son sommet. Mais à présent. Il pouvait distinguer les ombres, dans le fond de la rivière. Les ombres de gros poissons. Ils préféraient se mouvoir dans les fonds, plutôt que de se risquer en hauteur.

Là ! Une grosse ombre ! Freux se pencha à nouveau et... Oups ! Il venait de glisser. Se retrouvant cul dans l'eau. Secouant la tête, de l'eau au bout du museau et sur sa fourrure. Il fixait une ombre s'éloignant à fond. Mince ...

Freux se redressa faiblement. Dévoilant ses crocs, plissant les yeux. Il ne pouvait sortir de l'eau et attendre à nouveau. Son plongeons avait dû alerter tout les poissons du coin. Il devrait essayer une nouvelle méthode pour les bouffer ! Museau près de l'eau, il attendait ... Attendait ...

Lui ! il était à portée ! Se jetant en avant d'un coup sec ! Son museau fendit l'eau, venant planter ses crocs fermement dans la queue du poisson, il le sortit de l'eau d'un coup sec, et le jeta sur la rive, au côté des deux autres. .

L'heure était de ramener tout ce beau monde à la maison.

Et le revoilà partie. Encore et Encore. Freux, le grand loup grisâtre. Il pourrait, à force, devenir un membre à part entière du décors de la forêt. Tandis que le soleil venait à peine baigner la forêt de ses doux rayons. Oui, en effet. Jour après jour, la température commençait à lentement grimper. Ou est-ce simplement le coeur du loup, qui se réchauffait ? Pour lui, la vie souriait agréablement. Malgré la menace de la guerre. Sa compagne et lui même avaient adopté une petite louve. Pauvre gamine. Elle était seule, et en plus, malade. Enfin malade ... Des yeux rouges, une fourrure immaculée. c'était malheureusement, une maladie.

Quoi qu'il en soit. C'était une bouche de plus à nourrir pour la meute. Une raison de plus pour Freux de ramener le plus de proie possible au garde-manger. Comment pourrait-il subvenir au besoin de ses camarades, sinon ? Qui plus est. Le mâle s'était déjà attaché à la petite.

Freux commençait à changer. Un bien, ou un mal ?

Au détour d'un arbre. Un bruissement le fit s'arrêter net. L'odeur douce, chaude et alléchante du gibier venait caresser son museau, qu'il dressait en l'air avec satisfaction. Malgré la mauvaise saison, le territoire restait giboyeux, c'était une chose extra-ordinaire. Sa fille adoptive n'aurait jamais a subir ce que lui avait subit lorsqu'il était jeune. Freux mettrait un point d'honneur à la défendre.

Se camouflant dans les congères, il fit quelques pas en avant, cherchant à voir d'où pouvait bien provenir le bruit, face à lui. En quelques instants, il vit une petite queue touffue s'agiter à environ deux ou trois longueurs de queue de lui. Un lapin.

Voilà des petites bêtes qu'il retrouvait très souvent dans les environs ! A son grand plaisir ! Dégainant ses crocs, il fit quelques pas en avant, oreilles plaquées sur son crâne. Prêt à bondir. Mais, d'abord, il devrait s'avancer. Pas après pas, il s'approchait du petit corps frêle, cherchant sa nourriture dans les neiges froides.

Ni un, ni deux. Il ne se fit pas prier. Sautant en avant, retombant au dessus du lapin, ses deux pattes avant lui bloquant la seule issue afin de s'échapper. Ses crocs vinrent rapidement cueillir le cou de l'animal, le faisant craquer dans son étreinte puissante. Tandis que le corps s'agitait faiblement, pour s'enfuir. Lorsque les crocs brisèrent la nuque du lapin. Il se fit moue. Un poids mord dans la gueule du mâle.

Tandis qu'il se préparait à faire demi-tour. Un bruit dans la neige lui fit lever le museau. L'odeur d'une autre proie venait s'imposer à lui ...

Il lâcha son lapin, le recouvrant de neige, afin de pouvoir le protéger des prédateurs et le retrouver facilement. Il avait choisit de le glisser au pieds d'un arbre sombre, comme tout les autres. Venant apposer sa marque de griffe sur l'écorce calcinée. Ainsi, il serait si simple pour lui de reconnaître l'arbre en question !

Se retournant, afin de remonter le nouveau fumet de gibier qu'il avait découvert. Il ne se fit pas prier afin de chercher à le reconnaître. C'était cette odeur qu'il avait sentit, lorsqu'il était dans les montagnes. Il l'avait retrouvé, quelques jours plus tôt. Les marmottes. Elles descendaient donc si souvent afin de trouver de la nourriture ? Quoi qu'il en soit, les rocs ne devaient plus leur offrir de quoi survivre. Déjà que lui avait eu beaucoup de mal en mangeant de la viande. Mais alors eux.

Ce n'était ni l'heure, ni le moment d'avoir de la pitié pour les animaux qui lui serviraient de repas dans les jours à venir. Grand bien lui en fasse, qu'ils ne trouvent plus de bouffe là où ils vivaient. En venant sur son territoire, ils se transformaient de leur propre chef en bouffe pour lui.

Ramassé sur lui même, il fit lentement le tour, afin de se positionner dans le dos de la marmotte qui, à demi recouverte de neige, semblait avoir trouvé son bonheur sous une fine couche de glace. Freux avait lui aussi trouvé son bonheur. Du lapin, et de la marmotte. Que le monde était beau, parfois !

Mais, un mauvais mouvement fit crisser la neige La marmotte redressa la tête. Mais il était trop tard pour elle. Le loup avait déjà foncé, venant plaquer le corps de l'animal au sol de sa lourde patte. Les griffes piquant dans un orifice sanguinolent le dos recouvert de fourrure. Le sang s'écoulait, lentement, venant tâcher fourrure, patte et neige.

Un instant s'écoula. Un instant si long. Le loup laissait le temps à l'animal de comprendre qu'il passait ses dernières minutes de vie. Il vint lentement attraper la nuque de l'animal entre ses crocs, laissant ceux-ci percer la peau, pour retirer la vie en une seconde à peine.

Revenant avec son trophée sur ses pas. Il ne s'attendait pas à ça.
.

Là où il avait glissé son lapin sous la neige. Un oiseau de proie semblait fouiller de son gros bec. Saleté ! C'est à moi ! Le mâle lâcha sa marmotte, et s'approcha rapidement de l'oiseau qui, faisant volte face, écarta en grand ses ailes en piaillant. Reculant d'un pas, le loup fixait d'un oeil mauvais l'oiseau qui osait lui faire face.

Saleté de faucon. Il osait venir réclamer une proie qui n'était pas la sienne ! S'approchant à nouveau, patte en l'air pour frapper, le mâle vint se faire pincer par son ennemis. Reculant à nouveau en grondant.

Bon. D'accord. Cet oiseau était une grosse épine dans le pieds. Il allait devoir trouver un moyen de l'approcher rapidement pour pouvoir le tuer, lui aussi. Un souvenir lui traversa l'esprit. Un loup qui jetait de la neige au museau d'un autre. Faudrait qu'il remercie Qwint, si jamais cette ruse venait à marcher sur ce satané piafs.

Faisant une coupelle avec sa patte, il jeta la neige à la tronche de l'oisal. Venant rapidement, ensuite, lui sauter dessus. Ses deux pattes avant jointe, afin d'écraser l'oiseau au sol. Au bruit qui arriva agréablement jusqu'à ses oreilles, le mâle y était peut-être allé un peu fort. En tout cas, l'oiseau ne bougeait plus ...

Mettre tout son poids sur son corps n'avait peut-être pas été la meilleure des solutions ? Bah. Au moins, il était mort ! Attrapant le lapin par les oreilles, le faucon par une aile et la marmotte par une patte, il traîna tout ce beau monde jusqu'à la tanière Esobek.

Bon,... ça allait lui prendre du temps mais bon ! .

L'heure était à la chasse, aujourd'hui. Comme d'habitude, finalement. Freux s'était échappé de la tanière juste à temps. La période des chaleurs commençait à lui taper sur le système parfois. Toutes ces odeurs. C'était déjà la seconde fois qu'il devait subir tout ça. Maintenant qu'il était casé, il ne devrait plus faire de bêtises ! Même s'il n'en avait pas fait dans le passé, déraper n'était plus permis.

S'échappant au plus loin de la tanière. Il allait même quitter le territoire tiens. Cette odeur restait tellement encrée dans son museau, qu'il ne sentait plus que ça pendant une bonne heure facilement. Bon sang, que c'était énervant, ce truc, parfois ! Même si ça lui permettrait d'avoir un bon futur, cette période, il la trouvait chiante...

Bref. Voilà que Freux se trouvait à l'entrée d'une forêt bien étrange. Depuis combien de temps n'était-il plus venu ici ? Avec ces humains qui pendaient des arbres ? Il trouvait toujours ça super marrant !

A peine entré dans la forêt. Le museau de Freux lui offrit une véritable odeur de gibier. Qu'il était agréable, de pouvoir sentir les superbes effluves du gibier un peu partout autour de lui. L'endroit avait dû être laissé en paix. C'était une bonne chose. Très bonne chose, même.

L'odeur était plutôt agréable. Un oiseau. Sans aucun doute. Il pouvait entendre de petits bruits significatifs de la présence de cette proie. Tandis qu'il approchait de la source du bruit. Il profitait, comme toujours, des congères de neige tout autour de lui afin de s'y camoufler. Comment ferait-il quand tout ça aurait fondu, hein ?

Depuis, il en avait prit une habitude, et arrivait à en puiser un point positif. Mais quand il n'aurait plus ces petit tas de neige partout pour le cacher, il devrait réapprendre à chasser normalement. Que le destin était méchant, parfois. Le temps de s'habituer à quelque chose qu'il faudrait déjà changer !

Mais tandis qu'il redressait le museau, là, à quelques pas devant lui, une grive semblait occupée à déblayer un peu de neige de son bec. Au pieds d'une branche écrasée au sol. Y avait-il quelque chose de sympas pour elle là-dessous ? Quoi qu'il en soit, le Loup s'en fichait pas mal. Il devrait s'occuper de son cas.

Il fit un bond. Venant plaquer fermement la grive au sol. Les griffes suffirent à la tuer. La position dans laquelle il avait frappé n'avait laissé aucune chance à l'animal...

Il fit un petit trou dans la neige, déposant le corps encore chaud. Il faudra revenir un peu après, une seule grive n'était pas acceptable..