Elle avait faim, et c'est la principale raison qui l'avait poussé à chasser par elle-même. Il faisait froid et devait commencer à se débrouiller, arrêter de compter sur les réserves de la meute où alors ils crèveraient tous de faim, elle la première. Elle ne s'était pas bien bien éloignée, trop paresseuse et surtout pas en quête d'un énorme gibier. Un lièvre ou un petit daim blessé feraient l'affaire. Elle ne voulait pas fournir trop d'efforts.

La forêt charbonneuse lui avait semblé être un bon plan de secours pour son estomac affamé et vide. Elle se promène à tâtons entre les arbres brûlés. L'odeur de la cendre rend la tâche plus compliquée, mais faire le tri des odeurs faisait parti de son rôle en tant qu'espionne. Savoir distinguer un ennemi d'un ami, l'hostilité dans les hormones mâles et du sang lors d'une bagarre pouvaient changer le cours de son histoire, parfois.

Elle réussit à trouver un gros lièvre qui ratissait les cendres sur le sol, probablement lui aussi en quête de nourriture. Elle s'écrase aussitôt au sol, le poil de son ventre frottant par terre, son regard marron posé sur son futur déjeuné.

Une fois assez proche, elle attend que le lièvre lui tourne le dos pour bondir tel une acrobate professionnelle, en espérant l'attraper d'un coup.

[8-3=5. 5+2=7. Raté]

Raté. Elle qui croyait pouvoir lui tomber dessus s'écrasa en fait platement sur le sol, le museau dans la neige, juste devant le pauvre lièvre surpris qui s'enfuit sans demander son reste. Pas question d'abandonner, toutefois, alors elle se relève au quart de tour pour redémarrer et le poursuivre.

Plus le temps d'être sournois et délicat. Elle court comme si sa vie en dépendait, elle zigzuague entre les arbres de façon plutôt impressionnante et finit par apercevoir la pauvre bête toujours aussi effrayée en train de courir.

En poussant un grognement mécontent, elle s'élance à nouveau sur le lièvre, confus, qui grattait le sol en croyant pour s'échapper.

[Dé de chasse again.]

[11-3=8. Touché]

Ses crocs viennent magiquement se poser sur la nuque du pauvre lièvre qui n'a même pas le temps de crier. Succès flagrant. Elle atterrit gracieusement sur ses pattes avec le lièvre semi-décapité dans la gueule, du sang coulant de ses babines. Elle avait probablement tranché la jugulaire. Au moins la mort de cette pauvre petite bête aurait été courte et sans douleur. Ou pas. Tant pis. Elle s'en fichait.

Elle rapporterait ce petit lièvre à la meute, bien sur, elle en prendrait juste quelques bouchées. Elle grignotait un peu ça et là pour contenter sa faim de tout à l'heure.