Plume Rousse venait encore voir le Mâle. Elle lui avait apprit que les Sekmets avaient encore provoqué la meute. Et qu'il était temps d'aller leur faire comprendre que venir faire les malins de par chez les Esobeks n'était pas une bonne idée. Après tout, Freux était d'accord avec elle. Commencer à laisser une autre meute faire sa vie sur son propre territoire n'était qu'un laisser passé à encore plus de débordement. Il ne fallait pas qu'ils se croient chez eux, ces sales bouffeurs de chair à corbeau. Le grand mâle était furibond, après tout, il s'était levé du mauvais côté de son nid ce matin là. Et croyez moi, un Freux en colère n'était pas toujours une bonne source d'inspiration pour une journée sans accroc.

L'idée de son amie Rousse l'enchanta. Se venger. Oh, quel doux mot à ses oreilles, la vengeance. Surtout envers ces Sekmets qui se pensaient les Rois ! Ils allaient chasser sur leur territoire, leur voler leur gibier. C'était risqué, mais c'était ce qu'il fallait faire pour qu'ils comprennent que jeter de l'huile sur les flammes ne ferait que leur rendre un retour de flamme des plus important. Qui jouait avec le feu, finissait toujours par se brûler les pattes !

Et Plume et Freux seraient les flammes qui viendraient leur dévorer la fourrure dès qu'ils feraient des étincelles ! Il s'amusa à penser que les deux amis étaient les justiciers de leur meute.
Mais alors que ses pensées étaient ancrées dans ces idées là, Plume avait sauté en avant, et cavalait après un sanglier. Elle était folle, cette femelle.

Se joignant à elle pour la chasse, il remarqua qu'elle tenait, entre ses crocs, la patte de l'animal. Même si elle le lâchait ici et maintenant, la douleur et le sang qu'il perdait lui seraient un handicap énorme, et le forcerait à s'arrêter très vite. Et à accepter la mort. Freux fit de son mieux pour essayer de cacher son piètre talent de la chasse, il devrait réussir à achever l'animal ! Un bon coup de croc dans la nuque suffirait certainement. Il irait chercher la jugulaire afin de la rompre, et laisser le sol immaculée de neige blanche, devenir aussi rouge qu'une rivière sanglante.

Il fit un bond.

Freux voyait Plume agir, à ses côtés. La Louve semblait prendre toutes les précautions du monde. Le sanglier gisait sur le flanc, plus loin. Sa patte devait lui faire horriblement souffrir. Et cette idée fit frisonner le Mâle. La douleur allait rendre les gestes de l'animal brusques mais irréfléchi. Il serait, et resterait, malgré tout, une source de danger pour eux deux. Un mauvais coup venant de cette proie pourrait éventrer un chasseur.

Sa camarade s'était déjà approché. Tandis que lui observait, quelques secondes. Avant de se jeter purement et simplement sur l'animal. Usant de ses forces et de sa carrure, il visait, grâce à ses crocs, à toucher le cou du cochon. Tandis que, grâce à ses pattes arrières, toutes griffes prêtes, Freux tentait de griffer le cuir solide de l'animal.

Pour le coup, le grand Mâle ne se montrait pas en chasseur, mais en combattant. Pour lui, et en visuel pour les autres. C'était un combat de survie pour les deux. Le premier qui mettrait l'autre en bière.

Et Freux ne se ferait jamais tuer par un cochon !

Par tout les Diables de ce monde. Qu'est-ce que cette créature pouvait être énervante. Et pourtant, Freux devait se calmer, garder tout son sang froid pour sa chasse. Il ne devait en aucun cas montrer ce qu'il était réellement aux yeux de son amie de meute. Mais c'était peine perdue. Totalement inutile de cacher une évidence. Ses yeux luisaient d'une lueur meurtrière. Après tout, peut-être qu'il devrait, un jour, dévoiler son côté à quelqu'un. Le mieux était réellement que ce soit Plume, qui l’apprenne, non pas quelqu'un d'autre.

Que pouvait-il bien lui arriver, de toute façon ? Freux laissa libre court à sa rage. Grognant, tandis qu'il poursuivait l'animal en détresse. Il avoua, au plus profond de son esprit, que cette bête était forte. Malgré sa lourde blessure, elle arrivait à continuer de luter pour sa vie. Ils devraient lui faire honneur. En dévorant son corps !

L'évidence même était présentée face à lui. Il devrait mordre la seconde patte arrière. Ainsi, la bête ne pourrait plus bouger, ou simplement ramper vers une fin qu'elle savait être une mort certaine. L'idée était alléchante. Mais la façon de faire était purement sadique, et horriblement mesquine. Mais un loup affamé était le plus terrible des bourreau.

Ainsi, sa nouvelle cible, serait la patte arrière intacte.

Freux n'en pouvait plus de cette saleté de cochon sauvage qui faisait tourner le duo de loup en bourrique. Malheureusement pour eux deux, l'odeur des autres loup s'approchait. Damned, pour le coup, ils devraient en finir maintenant. Tout de suite ! Sinon, cette proie ne serait pas eux ! Au pire, si ils venaient à rater ce sanglier, Freux savait très bien ce qu'il ferait, il retournerait se faufiler en douce dans le camp Sekmet afin de le voler des proies. C'était bien plus facile que sa fatiguer à chasser soi même. Les autres faisaient tout le sale boulot, et lui n'avait qu'à venir afin de se servir comme un grand.

Mais il n'avait pas de temps à perdre à penser à de futur amusements possible à réaliser. Pour le coup, Plume venait de sauter sur l'animal en fuite. Et il devrait très vite l'aider. Ses crocs étaient fin prêt à goûter le sang de cette saleté d'animal dissident.

Il sauta, aux suites de Plume. En rage.