Force:
4/100
Agilité:
13/100
Endurance:
8/100

La chaleur lui brûle le poil du museau, lui chauffe le bout de la truffe et lui fait plisser les yeux. Elle ignore le pourquoi du comment et s'en fout un peu. Ce qui l'intriguait, en ce moment, c'était les longues colonnes de fumée rouge, des nuages de sang, de la poussière meurtrière. Elle s'était approchée sans prendre compte des dangers possibles. Peut-être allait-elle être la première victime d'une étrange maladie? Pourquoi pas. Elle n'avait rien à perdre, de toute façon. La rousse s'approche encore un peu. Il n'y a pas de traces de pas fraîches, elle doit être la première à s'y être aventurée, et c'était tant mieux pour elle. Si elle trouvait quelque chose, ce serait de première nouvelle et elle pourrait peut-être rapporter quelque chose aux bras droits concernant les bipèdes.

Aux aguets, Shaun décide de farfouiller un peu entre les débris brûlants, en essayant de ne pas s'enflammer un coussinet ou la patte au complet. Son regard d'un marron foncé se pose sur tout ce qu'elle peut voir, mais la chaleur et le mélanges de couleurs et reflets métalliques lui donnent mal au crâne.

▬ C'quoi ce bordel...

Puis elle s'avance vers les wagons du fond, ceux qui ne brûlent pas encore, mais qui ne devraient pas tarder.

Elle se glisse lentement dans les entrailles tièdes d'un wagon de queue, coincée entre deux morceaux de métal saillant, la menaçant d'une coupure à chaque secondes. Tant pis, si c'est ce qu'elle devait faire pour trouver quelque chose.


[Dé de recherche. :3 ]

Un bruit de frottement, puis une lueur aveuglante provenant du fond du wagon attirent le regard de Shaun, qui s'était désormais incrustée tout le haut du corps à l'intérieur de la masse métallique chaude. Le reflet des flammes fait briller une lame encore tâchée de sang. Le regard de la rousse se pose rapidement sur une masse informe qui respire difficilement. Sa jambe est tordue de façon bizarre et son habit est déchiré. D'après l'allure de ce bipède, il ne doit plus lui rester grand force. Elle ne montre pas les dents et exprime seulement de la surprise, laissant un petit jappement surpris s'échapper de sa gueule. Elle fait quelques pas à reculons, et tente de se reculer pour laisser le bipède tranquille. Pourtant, l'hostilité de sa part augmente et violemment, lui agrippe la patte arrière de façon brutale, la faisant couiner de douleur.

La panique s'empare d'elle. Elle se tortille encore et encore, redoutant le moment fatal où cet humains sera capable de lever son bras blessé pour entailler chaque partie de son pauvre corps de louve toute fine et toute vulnérable.

▬ À L'AIDE ! À L'AIDE, PUTAIN, À L'AIDE !

Il fait noir, c'est étroit, et la panique se fait de plus en plus présente, lui brouillant l'esprit, l'empêchant d'avoir un minimum de logique. Elle croit que c'en est finit d'elle.

Ça tire des deux côtés, elle ne comprend plus rien, mais la poigne sur sa cheville se fait moins puissante. Le pouls qu'elle ressentait à partir du pouce du bipède s'était, elle le croyait bien, éteint complètement. La mort s'était approprié cet humain, juste devant la louve rousse, qui tremblotait, n'ayant toujours pas remarqué qu'une louve blanche, Oilossë, s'était approchée d'elle, et l'avait d'ailleurs un peu sauvée des griffes de ce monsieur masqué. Elle ouvre enfin les yeux, la voix de l'autre femelle l'ayant sortie de sa sorte de transe assez effrayante.

▬ ... Ça va, Shaun ?
▬ Je... J'sais pas. J'pense que oui.

Elle ne peut malheureusement rien lui assurer. Qui sait, peut-être fondra-t-elle dans une crise dans quelques heures lorsque la pression se sera relâchée? Les émotions d'un bipolaire ne sont, à la base, pas très stables, alors sous adrénaline, stress et panique... l'imprévisible était à prévoir. Bonne chance.

Shaun se relève péniblement en se servant de la femelle blanche comme appui pour rester debout. La neige s'attaque de manière agressive à son museau et ses oreilles à découvert. Son poil court l'aidait d'habitude à courir sans problème, mais maintenant, il faut avouer qu'elle était en train de congeler sur place. Elle en claquait presque des dents, mais ne pouvait dire si c'était à cause de l'humain ou du froid.

Elle ne prend même pas la peine d'attendre Oilossë et marche machinalement vers là où elle était arrivée, tentant de ne pas trébucher. Pauvre petit bout de loup, elle n'arrivait vraiment à rien, ces temps-ci.

La voix de la femelle blanche la tire de ses pensées. Elle tourne lentement la tête, timidement, son regard d'un marron foncé se posant dans celui de son interlocutrice. Elle ne répond pas tout de suite, elle ne fait que la fixer d'un œil brillant et troublé, la gueule semi entre-ouverte. Rien ne l'obligeait à venir ici, en effet. En réalité, c'est sa curiosité qui l'avait obligée. C'est le fait qu'elle était incapable de n'écouter autre chose que son instinct et cela la rendait plutôt impulsive.

Elle flanche un peu et doit se supporter sur Oilossë afin de ne pas s'écraser au sol. La rousse pousse un grognement insatisfait, peu contente de se sentir aussi... molle, troublée, choquée et décontenancée.

▬ Je sais. Tant pis pour moi.

La rousse ne bouge pas. Elle reste collée à la louve blanche. Pour le support, mais aussi pour la chaleur. Et peut-être pour autre chose, elle-même n'en était pas certaine. Elle tourne la tête pour regarder le train en morceaux, en flammes et en détresse.

▬ Crois-tu qu'ils ont soufferts?

La question semblait si naïve. Avaient-ils soufferts autant qu'ils faisaient souffrir leur peuple depuis des années?